CHATÉ François, Pierre. [Belgique]

« Petit homme, vif, remuant, actif et des plus entreprenants », François Chaté, comptable, est un internationaliste parisien lié à E. Varlin et à Benoit Malon*. Lorsque ce dernier est maire de Batignoles de septembre 1870 à mai 1871, il devient son secrétaire. François Chaté échappe à l’arrestation mais il est condamné à la déportation. Il gagne Londres puis Bruxelles. Il y épouse une schaerbeekoise.

Expert comptable de Charles Buls, rue Marché aux Poulets, de l’École modèle et de divers commerçants et industriels de la ville, François Chaté reçoit, chez lui, Ernest Vaughan, Jules Valles, Louis Bertrand. Grâce à Chaté (par l’intermédiaire de César De Paepe* et de Benoit Malon), ce dernier s’initie à la comptabilité.

François Chaté gagne quelques francs en réalisant des travaux d’écriture. Il est ensuite comptable puis sous-directeur d’une fabrique de vis dirigée par Dion-Bouton. Il y fait engager, pour quelques heures, le jeune Bertrand. C’est avec lui également qu’il crée en 1885, les Messageries de la presse, revendues peu après. Chaté est chargé de la comptabilité et de l’administration de La Réforme à sa création en 1884. Il y fait entrer Louis Bertrand comme expéditeur. Il est également l’administrateur de La Nation de Victor Arnould.

Enfin Chaté fonde et dirige la blanchisserie Monplaisir à Schaerbeek. Il n’est donc pas stricto sensu un militant du mouvement ouvrier mais, à l’instar d’autres communards réfugiés à Bruxelles, il joue un rôle d’influence, de formation, chez d’authentiques militants comme Louis Bertrand. Il participe donc à ce milieu accompagnateur du socialisme bruxellois, intellectuellement sans doute, matériellement certainement.