Par Alain Prigent
Né le 17 septembre 1912 à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort le 10 décembre 1989 à Lannion (Côtes d’Armor) ; électricien monteur puis artisan ; secrétaire départemental des Jeunesses communistes des Côtes-du-Nord (1935), militant communiste ; déporté.
Gustave Marzin avait cinq frères et sœurs. Après le décès de son père, républicain, entrepreneur en bâtiment puis commerçant, mort d’une tuberculose en 1926, la famille s’installa à Plouaret (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), sa mère tenant un petit commerce et une boulangerie et sympathisait avec le Parti communiste. Gustave Marzin appartenait à une fratrie de militants communistes de premier plan. Sa sœur Madeleine Marzin, institutrice dans les Côtes-du-Nord puis dans la Seine, résistante, fut élue députée à la libération. Son frère Francis Marzin fut l’un des responsables nationaux de la CGPT.
Après avoir fait sept ans d’études primaires (sans préciser s’il avait le CEP), il commença à travailler en 1926. Il parlait le français et le breton. Monteur électricien, Gustave Marzin s’installa à Lannion et fut artisan à partir de 1937. Il milita aux Jeunesses communistes dont il fut le secrétaire départemental en 1935 et adhéra au Parti communiste en 1934. En février 1936, il participa à la contre-manifestation de Bégard (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), contre Dorgères et les Chemises Vertes. Il adhéra au PCF en 1937 à la cellule de Lannion. Ami de Francis Maurice et d’André Prigent, il fut candidat au conseil d’arrondissement de Lannion en octobre 1937 avec son futur beau-père François Milon obtenant 215 voix soit 7,3 % des suffrages exprimés.
Mobilisé le 3 septembre 1939 à Cherbourg (Manche) au 119e régiment d’infanterie, Gustave Marzin fut blessé dans les Ardennes, près de Sedan (Ardennes) le 19 mai 1940. Après avoir été opéré, il fut transféré à Sens puis à Roanne. Réformé définitif, il revint le 15 février 1941 à Lannion après avoir passé neuf mois à l’hôpital. De retour dans le Trégor, il renoua les fils de l’organisation clandestine avec Louis Pichouron* dès 1941, puis en septembre 1942 avec Antoine, Jean Jouneau*. Il devint alors le responsable du triangle du PC clandestin à Lannion. Après la traîtrise de Léon Renard*, il fut arrêté le 11 août 1943 à son domicile par la SPAC (section de protection anticommuniste) dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du PC. Incarcéré à Saint-Brieuc, il fut interné à la prison Jacques Cartier à Rennes puis au camp de Royalieu à Compiègne. Il fit partie le 4 juin 1944 d’un convoi en direction de Neuengamme. Matricule 34-266, il survécut à l’enfer de Lübeck sur le Cap Arcona. À son retour de déportation, il témoigna à charge contre Léon Renard lors de son procès en 1946.
Militant de la section de Lannion, il resta fidèle au PCF jusqu’à sa mort. Il se maria à Suzanne Milon le 26 mars 1938 à Lannion. Membre du Parti communiste, son épouse était la fille de François Milon, militant communiste, déporté. Le couple eut deux enfants Gustave né le 3 juillet 1939 et Guy né le 18 août 1947.
Par Alain Prigent
SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 4134. — Arch. Dép. Côtes d’Armor, 3M167 (Élections 1937), 2W76, 2W126, 2W132, 1043W32, activité du PCF (1940-1944), 1140W83. — Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. — L’Aube Nouvelle, hebdomadaire de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF (1945-1951). — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. — Marie Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007. — Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan Breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N° 6/7, 1998. — Entretien en 1984. Multiples Entretiens avec son fils Gustave, état-civil précisé par Guy Marzin. — Notes de Claude Pennetier.