MOLINIER René [MOLINIER Jean, René]

Par Louis Botella, Vincent Flauraud, Jeanne Siwek

Né le 4 septembre 1910 à Loubaresse (Cantal), mort le 15 mai 1970 à Paris (XIIe arr.) ; employé des PTT, contrôleur ; militant syndicaliste CGT puis CGT- FO dans le Cantal, en Seine-Inférieure [Seine-Maritime] puis à Paris.

René Molinier était le fils d’un entrepreneur de sciage. Il se maria le 12 octobre 1932 à Saint-Étienne-des-Maurs (Cantal) avec Raymonde Durieu.

Ancien militant de la CGTU, René Molinier, « un peu utopiste, un peu anarchiste » selon Eugène Martres, appartint à la Résistance avec Camille Mourguès Surnuméraire à Aurillac, il était responsable CGT des Mouvements Unis de Résistance (MUR). Il suivit la région d’Aurillac, en résidant clandestinement à Belbex, un village situé sur le territoire communal du chef lieu cantalien. Il participa peu après la signature des accords du Perreux (1943) à la reconstitution clandestine de la CGT cantalienne, aux côtés d’Antoine Benoït, de Pierre Bonhomme, de Pierre Roux, de Vabrey, de Viers, de Libouton, de Ribe, de Louis Chevalier.
S’il ne fut pas présent à la première réunion du Comité départemental de Libération en janvier, il le rejoignit dès la deuxième réunion comme représentant de la CGT. En mai, il échappa de peu à l’arrestation. En juin, il participa aux combats du Mont Mouchet, comme responsable des transmissions. Secrétaire du CDL, il tenta fin juillet, avec Matarasso (MLN) et Ruffin (PC), d’écarter Jean Lépine, le chef historique de la résistance cantalienne, réintégré finalement quelques jours plus tard. Début août, Molinier fut nommé avec René Amarger (SFIO), René Gaudemer (SFIO) et Ruffin (PC) membre de la commission permanent du CDL. Le 23 août 1944, il intervint pour qu’on mette un frein aux libérations qui avaient eu lieu parmi les personnes arrêtées aux premiers jours de la Libération, s’opposant sur ce point à Matarasso.
Louis Molinier remplaça Libouton comme secrétaire de l’UD-CGT du Cantal et participa à ce titre, en octobre 1944, à l’inauguration du cercle Guy-Môquet, premier cercle de Jeunesse communiste à se constituer dans le Cantal.
Molinier résidait alors alors à Marcenat (Cantal). Il s’opposa notamment à l’emploi de prisonniers allemands qui « enlevaient le travail aux Français »

René Molinier participa au Comité national de grève en 1946, au Comité d’Action Syndicaliste, puis à la Fédération Syndicaliste des PTT (autonome) avec Mourguès*. En 1947, il était secrétaire du syndicat départemental des PTT du Cantal, directeur de la coopérative ouvrière de travaux publics du Cantal et membre du conseil d’administration du quotidien Le Cantal Libre.
Mais les divergences entre ex-unitaire et ex-confédérés, comme entre socialistes et communistes au sein de la CGT cantalienne avaient recommencé dès 1944. Molinier fut fin 1947, l’un des principaux artisans de la scission qui donna naissance à Force ouvrière (FO) dans le Cantal.

Inspecteur central à Rouen en 1948, il fut élu secrétaire général de l’Union locale FO de Rouen lors de son assemblée constitutive tenue le 28 janvier 1948. Lors du congrès constitutif du 7 mars 1948 de l’Union départementale FO de Seine-Inférieure, il devint son premier secrétaire général. Il ne resta que peu de temps en fonction puisque Denys Chevallier fut signalé, en décembre de la même année, comme étant le secrétaire général de cette UD.
Secrétaire adjoint de l’Association Force Ouvrière des syndicalistes européens, en 1950-1953, il fut membre du bureau de la Fédération Syndicaliste des Travailleurs des PTT-FO et secrétaire général permanent du syndicat des cadres des services d’exécution. Il quitta le bureau pour créer un syndicat des services financiers de la Poste. Inspecteur à Paris chèques en 1953, il fut secrétaire général du syndicat national des Chèques postaux de 1955 à 1957.

Lors du congrès confédéral de 1952, il vota contre le rapport d’activité présenté par Robert Bothereau, au nom du bureau confédéral.

Selon Camille Senon, il aurait rompu avec FO et créé le Syndicat national des chèques postaux, appelé couramment Syndicat Molinier. Il est vrai que dans le Cantal, en février 1953, il soutint neuf de ses camarades qui quittèrent le bureau du syndicat FO-PTT, pour « dénoncer la collusion de leurs dirigeants qui reçoivent des subventions patronales »
Il participa à la grande grève d’août 1953.

Il termina sa carrière comme receveur dans l’Allier.

René Molinier militait à la SFIO.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139033, notice MOLINIER René [MOLINIER Jean, René] par Louis Botella, Vincent Flauraud, Jeanne Siwek, version mise en ligne le 14 mars 2018, dernière modification le 14 mars 2018.

Par Louis Botella, Vincent Flauraud, Jeanne Siwek

SOURCES : Arch. PPo. - : Arch. Dép. Seine-Inférieure, 10 MP 1410 et 1410 bis, 1 MP 570.— Arch. Mun. Rouen.— Arch. Fédération des PTT-FO. – Lucien Jayat, Tout ne finit pas avec nous, 1976.- Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 1er janvier, 12 mars, 22 et 30 décembre 1948. — Compte rendu du congrès confédéral FO de 1952. — Le Cantal Libre, 18 octobre 1944. – Le Cantal ouvrier et paysan, 14 octobre 1944, 12 mai 1945, 12 juillet 1952, 7 février 1953. – René Amarger, Des Braises sous la cendre, Malesherbes, Maury, s.d., 143 p. . – Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945. Les troupes allemandes à travers le Massif central, Cournon d’Auvergne, De Borée, 1993, 701 p. — Témoignage de P. Andrieux. – État-civil.

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