LÉVY Jeanne [née LEBRUN Jeanne]

Par Jacques Girault

Née le 7 juillet 1923 à Dreux (Eure-et-Loir), morte le 23 septembre 2011 à Vincennes (Val-de-Marne) ; institutrice ; militante syndicaliste du SNI dans la Seine ; militante communiste.

Fille de René Lebrun*, professeur d’école primaire supérieure puis d’école normale d’instituteurs, futur maire du Mans (Sarthe), et d’une institutrice d’école maternelle, Jeanne Lebrun entra à l’École normale d’institutrices du Mans et fut nommée institutrice à La Quinte. En 1943, après le décès de son père, dans le cadre d’un congé pour convenances personnelles, elle commença des études d’histoire et de géographie à la Sorbonne tout en habitant avec sa mère à Lucé (Eure-et-Loir). Elle obtint le certificat de géographie générale. Elle abandonna ses études après son mariage, en novembre 1946 à la mairie du Ve arrondissement de Paris avec Jean Lévy, employé de banque, militant syndicaliste et communiste. Le couple eut un fils.

Après avoir effectué des suppléances puis obtenu un poste d’institutrice à Paris, Jeanne Lévy fut obligée de prendre un congé de longue durée pour tuberculose. Dirigée vers les services administratifs, elle rechuta et séjourna au sanatorium de Sainte-Feyre (Creuse). Réintégrée en janvier 1956, elle fut affectée au centre national d’enseignement par correspondance pour un enseignement en histoire et géographie. Elle enseigna aussi à la radio scolaire. Elle reprit un poste normal à Vincennes de 1963 à 1965 puis obtint un poste de réadaptation au centre Léveillé, destiné aux travailleurs handicapés, comme institutrice puis comme professeur d’enseignement général des collèges jusqu’à sa retraite en 1978.

Membre du Syndicat national des instituteurs et de la FEN-CGT, Jeanne Lévy, pendant son séjour à Sainte-Feyre, participa aux luttes pour améliorer le sort des collègues en congé de longue durée et leur réinsertion. Militante de la sous-section de la Madeleine, elle fut élue au conseil syndical de la section de la Seine du SNI en 1952. Elle retrouva cette responsabilité en 1955 et en 1960 en troisième position sur la liste « Unité et action », en 1962, elle était en deuxième position. Secrétaire-adjointe de la sous-section de Vincennes du SNI en 1957, elle devint sa secrétaire en 1959. Elue sur la liste « Unité et action » lors de l’élection du conseil syndical du Syndicat de l’enseignement de la région parisienne en 1957, elle fut élue au Conseil départemental de l’enseignement primaire en 1958 dans la circonscription correspondant aux XIIIe, XIVe, XVe et XVIe arrondissements puis en 1964 pour la circonscription des IXe, Xe, XIe et XIIe arrondissements. Elle fut élué suppléante à la commission administrative paritaire départementale en 1961. Elle conduisit la liste « Unité et action » lors des votes pour la désignation des membres du conseil syndical de la section départementale du SNI-réemploi. Déléguée aux congrès nationaux du SNI, elle intervint, le 7 juillet 1961 pour condamner la réforme scolaire en préparation plutôt que chercher « d’améliorer ce qui n’est pas améliorable ». Le 14 juillet 1962, dans la discussion du rapport sur la sécurité sociale, elle expliqua qu’il fallait réagir contre le changement de son régime en cours depuis 1958. Le 7 juillet 1963, elle était assesseur lors de la première séance du congrès national du SNI de Paris. Elle intervint par la suite en faveur des moyens audio-visuels qui doivent être « des auxiliaires efficaces de l’enseignement » et non comme le veut le gouvernement un moyen d’économiser et de « mettre plus facilement en condition » les enseignants. Le 12 juillet 1965, elle demanda que le SNI mette à l’ordre du jour la lutte contre les classes surchargées et la création de postes.

Jeanne Lévy fonda et devint la secrétaire du comité d’action laïque de Vincennes qui joua un rôle important dans l’organisation de la manifestation contre la loi Debré, le 19 juin 1960. Membre du conseil départemental de la Fédération des conseils de parents d’élèves dans le Val-de-Marne, elle fonda et présida le conseil de l’association du Lycée Victor Berlioz de 1971 à 1975 qui publiait un journal trimestriel.

Jeanne Lévy adhéra au Parti communiste français en 1956 et en resta membre jusqu’en 2000.

Après sa retraite, Jeanne Lévy obtint un certificat d’études supérieures de recyclage et de réorientation. Elle participa aux recherches sur l’histoire du syndicalisme enseignant dans le cadre du séminaire organisé par le centre fédéral de la Fédération de l’Éducation nationale et l’Université de Paris I. Elle engagea des recherches sur l’enseignement primaire en Eure-et-Loir qui furent publiées.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139064, notice LÉVY Jeanne [née LEBRUN Jeanne] par Jacques Girault, version mise en ligne le 5 décembre 2011, dernière modification le 30 avril 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Jeanne Lévy-Lebrun, Une école républicaine et rurale. Les instituteurs d’Eure-et-Loir dans les années trente, Roanne, Horvath, 1990.

SOURCES : Presse syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressée. — Notes de Robert Hirsch.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable