MARION Marcel, Eugène, Léon

Par Daniel Grason

Né le 5 janvier 1904 à Paris (XVe arr.), mort le 8 août 1970 à Paris (XVIIe arr.) ; ouvrier ferreur ; communiste ; interné ; déporté.

Marcel Marion
Marcel Marion

Marcel Marion fils de François, forgeron et Victorine, née Baratieu, journalière suivit l’école primaire, il obtint le CEP à l’issue de sa scolarité. Il se maria le 7 août 1926 avec Liliane Lemoine à la mairie du XVe arrondissement Le couple demeurait 1 rue Bausset, sa femme était concierge. Il travailla une douzaine d’années aux usines Citroën quai de Javel, XVe arrondissement, entra le 17 juillet 1935 chez Chausson à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine). L’usine fabriquait des radiateurs pour les automobiles et les camions, Marcel Marion était professionnellement apprécié. Il adhéra au Parti communiste en 1937, il n’eut pas de responsabilité, il y resta jusqu’à sa dissolution.
Le 26 mai 1942 vers 7 heures 15 du matin, trois inspecteurs de la Brigade spéciale n° 1 étaient en surveillance place Voltaire à Asnières. Ils arrêtèrent Jean Kerfest* tôlier chez Chausson à Gennevilliers. Il portait sur lui une liste de onze militants communistes ou supposés tels, Marcel Marion y figurait, tous furent arrêtés le lendemain. Quatre furent disculpés, deux libérés dès le 31 mai, deux autres bénéficièrent d’un non-lieu le 25 juillet. Marcel Marion fut interrogé dans locaux des brigades spéciales. Il déclara que depuis l’interdiction du parti communiste, il ne participait pas à la cellule clandestine. Deux des interpellé déclarèrent qu’ils lui remettaient des tracts lors des repas pris à la cantine, il nia, disant qu’ils mentaient.
Le 9 octobre 1942, Marion comparut en compagnie de Jean Kerfest, Maurice Leblanc, Georges Martin, Ernest Prey, Georges Parent et Émile Borny devant la Section spéciale. Tous furent condamnés. Marcel Marion à deux ans de prison, mille deux cents francs d’amende et au maximum de la contrainte par corps. Sous le titre : « Communistes condamnés », Le Petit Parisien du 10 octobre 1942 annonça les sentences. Il fut détenu ou interné successivement à la prison de la Santé, à Melun (Seine-et-Marne), puis à Châlons-sur-Marne (Marne). Il était libérable le 17 avril 1944, le préfet de la Marne s’adressa le 29 février 1944 au préfet de police, il lui demanda si Marcel Marion pouvait-être « libéré sans inconvénient pour la sécurité publique ». La réponse fut sans ambiguïté, « application des dispositions du Décret du 18 novembre 1939 », qui signifiait l’internement administratif. Le 17 avril, il était remis au quartier allemand de la prison de Châlons-sur-Marne sur ordre de la police allemande de Sûreté et de Sécurité.
Le 12 mai 1944, un convoi de deux mille soixante-treize hommes quittait Compiègne (Oise) à destination de Buchenwald (Allemagne), le plus important de tous les transports. Huit déportés s’évadèrent à Commercy (Meuse), dont deux furent tués par un SS, quatorze moururent lors du trajet, où le 14 mai à l’arrivée. Marcel Marion fut transféré au camp d’Auschwitz (Pologne). Devant la progression de l’Armée Rouge, les Allemands évacuèrent soixante-dix mille détenus entre le 17 et le 23 janvier 1945. Il en restait sept mille jugés intransportables, ils envisagèrent de les exterminer. Marcel Marion matricule 51248 fut libéré le 27 janvier 1945.
Marcel Marion a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), Déporté interné résistant (DIR).
Il se remaria le 20 juin 1970 avec Claire Gillmeth à la mairie du XVIIe arrondissement, il mourut le 8 août 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139071, notice MARION Marcel, Eugène, Léon par Daniel Grason, version mise en ligne le 5 décembre 2011, dernière modification le 17 avril 2021.

Par Daniel Grason

Marcel Marion
Marcel Marion

SOURCES : AN Z/4/59 dossier 408. – Arch. PPo. BA 1928, BA 2056, 77W 70. – Bureau Résistance dossier 394793. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Le Petit Parisien, 10 octobre 1942. – État civil, Paris XVe arr.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 160

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