MATTÉI François

Par Albert Ayache

Né le 2 mars 1902 à Vescovato, au sud de Bastia (Corse), mort le 25 septembre 1987 aux Mureaux (Yvelines) ; employé des douanes à Casablanca ; membre de la Fédération SFIO du Maroc, secrétaire du syndicat des douanes en 1932, et en alternance secrétaire adjoint ou secrétaire général de l’Union des syndicats CGT (1931-1936) ; secrétaire de la Fédération des groupements de fonctionnaires (1934-1940) ; révoqué en 1940.

Fils de petits paysans, tôt orphelin de père (1910), François Mattéi fréquenta l’école de son village tout en travaillant aux champs. Il adhéra à la SFIO en 1924 et arriva au Maroc en 1926. Il fut d’abord agent des douanes actives, commis, puis vérificateur après un passage à l’École des douanes de Paris (1931-1932). Franc-maçon depuis 1932, il était en 1938 vénérable de la loge « le Phare de la Chaouïa » à Casablanca.

Son activité fut surtout syndicale. Il fut secrétaire du syndicat des douanes du Maroc à partir de 1932 ; secrétaire général adjoint en 1930, 1931 et 1936, et secrétaire général de l’Union des syndicats du Maroc en 1932-1934. Il accomplit alors des efforts pour syndicaliser travailleurs européens et marocains dans le secteur privé, pour élargir l’organisation territoriale de l’Union des syndicats par la création de syndicats et d’unions locales à Fès et à Meknès (1934). Au titre de la CGT, il aurait rencontré les jeunes nationalistes du Comité d’action marocaine. En 1935, il abandonna la responsabilité de l’Union qu’il laissait à Hivernaud pour se consacrer à la puissante Fédération.des groupements de fonctionnaires (19341940).

Mattéi connaissait bien Charles Laurent de la Fédération des Fonctionnaires de France, Neumeyer et Léon Jouhaux. Ses interventions étaient « pragmatiques », et il se voulait « conciliateur, fédérateur ». Il considérait que des contacts personnels étaient plus efficaces que des batailles de dossiers. En fait, si les rapports des fonctionnaires du Maroc avec la Résidence furent tendus pendant la période de déflation (1934-1935) et face au Résident Peyrouton, ils s’améliorèrent avec le Front populaire, l’arrivée du général Noguès et la présence de quelques hauts fonctionnaires francs-maçons. Dans le conflit qui opposa quelques militants à Hivernaud, à propos du Dahir interdisant la syndicalisation des Marocains, la Fédération des fonctionnaires apporta un appui décisif au secrétaire général de l’Union. En octobre 1939, Mattéi reprit la direction de l’Union des syndicats comme secrétaire général du « bureau de guerre ». Il fut révoqué en décembre 1940.

Marié une première fois en 1925 avec Isabelle Andréan dans son village natal de Vescovato, divorcé en 1949, il se remaria en 1970 à Clamart (Seine) avec Angèle Semail, sa compagne au Maroc (voir ce nom).
François Mattei mourut le 25 septembre 1987 aux Mureaux (Yvelines).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139076, notice MATTÉI François par Albert Ayache, version mise en ligne le 6 décembre 2011, dernière modification le 27 mars 2022.

Par Albert Ayache

SOURCES : Albert Ayache, Le mouvement syndical au Maroc, t. 1, Conversations et échanges de lettres en 1975. — G. Oved, La gauche française et le nationalisme marocain, t. 2. — R. Gallissot, Le patronat européen au Maroc (1931-1942). — État civil.

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