LAVACHI Abdallah

Par Albert Ayache

Né en 1923 à Rabat ; instituteur ; militant du parti de l’Istiqlal ; entré au PCM en 1950, membre de la direction clandestine après 1952 ; membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme qui succède au PC.

Enfant d’une famille pauvre, Abdallah Layachi fit des études primaires et secondaires dans des conditions matérielles très difficiles. Devenu instituteur, il fut nommé à Khemisset dans les Zemmour. Il donna aussitôt sa démission « pour rejoindre, dit-il, une école du mouvement national ». Membre du Parti national, devenu l’Istiqlal, il signa le Manifeste du 11 janvier 1944 (Manifeste de l’Istiqlal), participa aux manifestations qui suivirent l’arrestation des leaders du Parti, et fut lui-même arrêté. Libéré, il réintégra l’enseignement public en 1945. Il adhéra, en 1950, au Parti communiste marocain qui lui apparaissait « à l’avant-garde dans les luttes pour l’indépendance avec un programme de libération nationale, économique et sociale très élevé ».

En 1951, il perdit son poste d’enseignant ; en 1952, il participa à l’organisation de toutes les manifestations de masse par lesquelles le peuple marocain marquait sa volonté d’en finir avec le régime colonial. Celles des 7 et 8 décembre 1952 devaient marquer, par des grèves, la solidarité des travailleurs après l’assassinat du leader syndicaliste tunisien Ferhat Hached. Il était dans le cortège qui, le lundi 8, revenant du cimetière musulman, se dirigea vers la Bourse du Travail et se heurta à un barrage de police qui ouvrit le feu.

Le Parti communiste dissous, il appartint à la direction clandestine avec Abdeslam Bourquia et Edmond El Maleh (voir ces noms). Le 17 novembre 1953, le PCM clandestin appela à faire du 18 novembre, jour de la fête du Trône, une journée nationale de protestation et de lutte « contre la terreur colonialiste et pour l’indépendance nationale ».

A. Layachi fut arrêté le 18 novembre et horriblement torturé. Un examen médical établit la réalité des sévices subis. La plainte déposée contre le chef de police, Paul Garcette « virtuose de la torture » (Ch. André Julien, dans Le Maroc face aux impérialismes, p. 345), aboutit à une suspension de quelques jours ! Libéré, Layachi reprit ses activités clandestines à la direction du PCM et dans le Croissant Noir, « organisa¬tion de résistance armée ».

En avril 1955, il était aux côtés de Haddaoui Morchih*, qui venait d’être libéré, dans « Le comité préparatoire au congrès constitutif d’une Centrale démocratique nationale » constitué pour faire pièce à l’UMT. Il assista avec lui au 30e congrès de la CGT à Paris, 12-17 juin 1955, où la délégation marocaine fut acclamée.

Au retour de Mohamed V au Maroc, l’indépendance retrouvée, il continua à participer avec Abdeslem Bourquia, Abdelkrim Ben Abdallah et Edmond El Maleh à la direction du PCM puisque Ali Yata était toujours contraint à l’exil. En 1964, il devint membre du bureau politique et du secrétariat du Parti du progrès et du socialisme (PPS), dernière appellation du PCM.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139098, notice LAVACHI Abdallah par Albert Ayache, version mise en ligne le 8 décembre 2011, dernière modification le 8 décembre 2011.

Par Albert Ayache

SOURCES : Le Parti Communiste marocain, Textes et documents, 1949-1956, Paris. — El Bayane, 29-30 mai 1977, notice biographique établie par Saad Benzakour. — Témoignage d’Edmond El Maleh. — Albert Ayache, Le mouvement syndical au Maroc, t. 3.

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