PONCELET Henri, Ernest

Par Daniel Grason

Né le 2 janvier 1897 à Charleville-Mézières (Ardennes), mort le 23 mai 1967 à Vias (Hérault) ; verrier, magasinier ; communiste ; interné .

Henri Poncelet était le fils de Louis, verrier et de Estelle, née Lavergne, brossière. Il exerça le métier de verrier, se maria avec Lucie, Elise Tissière le 30 janvier 1920 à la mairie de Noyers-Pont-Maugis (Ardennes), un fils Roger naquit le 19 octobre 1920.
La famille vint vivre en région parisienne, elle se fixa au 75 rue des Champarons, à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Ce déménagement était-il en relation avec la trépanation qu’il subit ? Henri Poncelet devint magasinier chez Lioré et Olivier à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), un constructeur d’hydravions, nationalisé le 1er février 1937 et devenu la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE), militait à la CGT et au parti communiste. Gréviste le 30 novembre 1938 à l’appel de la CGT pour protester contre les décrets-lois Daladier-Reynaud qui mettaient en cause les quarante heures, il fut licencié.
Fiché comme suspect par le commissariat de police de Colombes, il fut arrêté à son domicile par quatre inspecteurs le 11 février 1941. Selon son témoignage d’après-guerre devant la commission d’épuration de la police, il fut injurié et menacé d’être frappé. Il fit constater qu’il était trépané évitant les coups. Envoyé à la prison de la Santé, sa libération intervint le 22 mai 1941 à la suite d’un non-lieu.
Début septembre 1942, les allemands exigèrent l’arrestation de mille huit cents communistes dans le département de la Seine. Une commission était présidée par le directeur adjoint du cabinet du préfet de police pour établir une la liste des futurs internés. Le 24 septembre 1942 dans tout le département de la Seine, la police et la gendarmerie raflèrent mille six cent vingt-et-une communistes. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agissait d’un second internement administratif, Henri Poncelet fut interné à Pithiviers (Loiret), libéré le 19 octobre 1942.

Son fils Roger Poncelet était entré en Résistance, membre de la direction de la Jeunesse communiste de France (JCF), arrêté le 22 mars 1943, condamné à mort le 5 octobre pour « activité de franc-tireur », il fut fusillé le 23 octobre 1943.
Henri Poncelet témoigna devant la commission d’épuration 18 janvier 1945, il rendit une dernière visite à son fils le 22 octobre 1943, veille de son exécution. Son fils lui fit part « qu’il avait été martyrisé pendant sa détention » aux Brigades spéciales. Il déposa plainte contre ceux qui avaient arrêté son fils et les tortionnaires qui le torturèrent.
Remarié le 7 septembre 1930 à Colombes avec Marie Wetzel, il convola le 13 juin 1964 avec Germaine Le Bescont à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Il mourut le 23 mai 1967.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139103, notice PONCELET Henri, Ernest par Daniel Grason, version mise en ligne le 17 décembre 2011, dernière modification le 31 mai 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 1836, BA 2214, BA 2377, KB 6, KB 53, KB 29. – Arch. Mun. Colombes. – État civil, Charleville-Mézières.

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