DESMARS Julien, Louis

Par Daniel Grason

Né le 29 juillet 1920 à Longwy (Meurthe-et-Moselle), mort le 6 avril 1989 à Paris XIVe arr. (Seine) ; tôlier-formeur ; communiste ; déporté.

Julien Desmars était le fils d’Émile, traceur et de Marie, née Muller, sans profession. En 1927, la famille vint habiter 121 rue d’Aguesseau à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Il apprit son métier de tôlier-formeur à l’école d’apprentissage Renault, puis travailla dans l’entreprise. Il était membre du Club olympique de Billancourt des usines Renault, non affilié à la FSGT. Pendant la guerre ce club continua ses activités, les Renseignements généraux notaient que cette organisation sportive n’avait « rien de commun avec les groupements dissous ».
En août 1940, il était affecté à l’atelier 320, logeait chez ses parents, il n’était pas connu comme militant. En juillet 1942, des tracts du parti communiste furent trouvés à l’intérieur des usines de Billancourt, ainsi qu’aux établissements Tonneline à Courbevoie. La direction Renault alerta la police, le commissariat de Boulogne et la BS1 avait très probablement des relais dans l’entreprise parmi le personnel d’exécution et l’encadrement. Le 24 juillet 1942 vingt-quatre militants étaient arrêtés par des policiers du commissariat de Boulogne-Billancourt.
Des perquisitions se déroulèrent dans les différents domiciles, un dépôt de tracts, de brochures et de documents relatifs à l’activité clandestine furent découverts dans un local. Tous furent inculpés d’infraction au décret du 26 septembre 1939. Le 19 février 1943, Julien Desmars comparaissaient devant la Section spéciale de la cour d’appel de Paris, il était condamné à deux ans de prison, mille deux cents francs d’amende et au maximum de la contrainte par corps, il y eut douze autres condamnés à des peines variant de quinze mois à quatre ans de prison.
Il fut incarcéré à la prison de la Santé, à la Maison d’arrêt de Châlons-sur-Marne (Marne), sa peine arrivait à expiration le 3 mai 1944, le 24 avril les Allemands emmenèrent les prisonniers politiques à Compiègne (Oise). Le 12 mai un convoi de deux mille soixante-treize prisonniers prenait la destination de Buchenwald (Allemagne). Julien Desmars fut affecté au Kommando de Wieda situé dans le massif du Harz dirigé par des SS. Près d’un millier de détenu était chargé de la construction d’une voie ferrée et du déblaiement des villes bombardées.
À une date inconnue avec d’autres détenus, les SS les accompagnèrent au camp mouroir de Bergen-Belsen. Les SS quittèrent le camp le 12 avril 1945, en confiant la garde à mille cinq cents Hongrois sous le commandement d’officiers de la Wehrmacht. Les troupes Britanniques le libérèrent sans combat le 15 avril, une épidémie de typhus sévissait, l’évacuation des survivants ne s’effectua qu’à partir du 1er mai 1945. Julien Desmars matricule 51803 travaillait dans un Kommando extérieur, il survécut à toutes les épreuves. L’épidémie décima dix- sept mille déportés, les Britanniques détruisirent le camp aux lances flammes le 20 mai.
Il rentra en France, n’abandonna pas ses convictions politiques. Le 15 février 1951, le parti communiste et la Fédération nationale des déportés et internés patriotes (FNDIRP) appela avec l’appui du parti communiste à manifester à Paris contre la venue de généraux allemands et le réarmement de l’Allemagne de l’Ouest. Les déportés étaient appelés à défiler en tenue rayée, avec leurs décorations, l’Humanité qualifia cette initiative de « Journée patriotique ». Selon la préfecture de police, il y eut quatre cent cinquante arrestations dont vingt-sept déportés, Julien Desmars était du nombre.
Julien Desmars a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Il se maria le 5 avril 1952 avec Simone Lapotre à la mairie du XIXe arrondissement. Il mourut le 6 avril 1989 à Paris, XIVe arrondissement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139104, notice DESMARS Julien, Louis par Daniel Grason, version mise en ligne le 17 décembre 2011, dernière modification le 5 mars 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2056, 77W 359. – Bureau Résistance GR 16 P 179716. – Yves Santamaria, Le Parti de l’ennemi ? Le PCF dans la lutte pour la paix (1947-1958), A. Colin, 2006. – Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Éd. Tirésias, 2004. – État civil, Longwy.

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