LE CORVEC Maurice, Désiré, Albert

Par Jacques Girault

Né le 13 avril 1893 à Tinchebray (Orne), mort le 14 février 1970 à Nice (Alpes-Maritimes) ; professeur, directeur d’EPS ; militant syndicaliste à la CGT, militant pédagogique.

Fils d’un employé des contributions indirectes, Maurice Le Corvec entra à l’École normale d’instituteurs d’Arras (Pas-de-Calais) en 1910 puis effectua une quatrième année à Caen. Il fut nommé instituteur à Lillers en octobre 1913. Versé dans les services auxiliaires, il fut mobilisé en 1916 et maintenu dans son poste d’enseignant à Lillers, qui était en zone du front. Il se maria en avril 1916 à Calais avec une institutrice en poste au cours complémentaire de Lillers et était en congé d’études en 1916-1917. Ils eurent sept enfants. Ils furent évacués en mai 1918 à Calais en raison de la proximité du front, et détachés comme instituteurs à l’école primaire supérieure.

Maurice Le Corvec obtint en 1919 et 1920 les deux parties du certificat d’aptitude au professorat des écoles primaires supérieures et des écoles normales (lettres). Professeur adjoint, titularisé professeur à l’EPS, en 1924, il fut nommé à l’École normale d’instituteurs de Mirecourt (Vosges) où il exerça les fonctions d’économe. Inscrit sur les listes d’aptitude à la direction des EPS, il devint directeur de l’EPS de Gérardmer (Vosges) en 1923, où il entretint de bonnes relations avec les milieux patronaux de la ville, selon les rapports de l’inspecteur d’Académie. Muté dans les mêmes fonctions à l’EPS de Thaon-les-Vosges, il demanda un poste dans le Midi pour des raisons de santé.

En 1919, Maurice Le Corvec adhéra aux Compagnons de l’université nouvelle et depuis lors, fit partie du mouvement pédagogique, de l’amicale des directeurs, et de mouvements laïques. Il dénonça dans le journal de gauche Le Bloc Vosgien, le 15 juillet 1933, sous le titre « Une conséquence scandaleuse des économies dans l’enseignement public », la réduction des crédits, contraire à l’école unique qui signifiait le droit « pour tout enfant de recevoir toute la culture intellectuelle que méritent ses aptitudes ».

Le Corvec obtint en 1933 la direction de l’école primaire supérieure et professionnelle d’Albi (Tarn). Il s’opposa au vœu de la mairie qui voulait lui donner la gestion de l’internat qu’il refusa. La même situation se reproduisit en 1939.

Militant syndical au SNEPS, Le Corvec prit part aux actions de la gauche de défense laïque et du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes dont il fut l’animateur à Albi. Il participait à l’enseignement dans le cadre du collège du travail initié par la CGT à Albi, donnant des conférences sur la situation internationale. Après des plaintes contre lui, il écrivit au recteur en 1939 qu’il ne faisait pas de politique mais qu’il agissait dans le domaine syndical dans le cadre du Centre confédéral d’éducation ouvrière. Le préfet, le 18 août 1940, demandait son déplacement, en raison de son engagement favorable au Front populaire et puisqu’il sympathisait « ouvertement avec le Parti communiste ».

Nommé à la tête de l’EPS de Rambouillet (Seine-et-Oise) à partir d’octobre 1940, Le Corvec refusa la gestion de l’internat. Aussi, obtint-il la direction du futur collège moderne à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) dont les locaux étaient occupés par l’armée allemande. L’établissement fonctionna dans les locaux du lycée. Avec l’appui syndical, après la Libération, il put installer, en 1948, un atelier dans les locaux du centre de formation professionnelle qui fonctionnait depuis 1943, rue La Salle. Il dirigeait désormais le collège moderne et le centre d’apprentissage. Il était associé aux commissions travaillant sur des projets de réforme du système éducatif et sur les questions de formation professionnelle et d’orientation. Il fut désigné comme responsable, en janvier 1926, d’un voyage d’étude en Grande-Bretagne de trois mois dans le cadre d’une enquête sur ces questions.

Partisan des réformes pédagogiques symbolisées par la création des classes nouvelles, Le Corvec demanda un poste de professeur et obtint une nomination comme professeur de lettres dans les classes nouvelles du lycée Impérial à Nice en 1950 où il enseigna jusqu’à sa retraite en 1954. Lors de sa demande de mutation, il indiquait que la santé et un deuil familial de son épouse, originaire des Alpes-Maritimes, imposaient ce changement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139149, notice LE CORVEC Maurice, Désiré, Albert par Jacques Girault, version mise en ligne le 17 décembre 2011, dernière modification le 20 mai 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat, F17 23644. — Presse nationale.

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