LE MAUX Maria

Par Alain Prigent, François Prigent

Née le 23 août 1896 à Brélévenez (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), morte le 5 décembre 1979 à Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; institutrice ; militante du SMEL-CGTU et du SNI ; militante de la SFIO puis du PCF.

Maria Le Maux était la fille de Philippe Stanislas Le Maux, laboureur et charretier de Brélévenez, et de Jeanne Salic, ménagère.

Titulaire du brevet élémentaire en 1912, Maria Le Maux fut reçue à l’École normale d’institutrices de Saint-Brieuc (promotion 1914-1917). Elle enseigna successivement à Pleumeur-Gautier (1917-1919), à Trébeurden (1919-1920), à Caouénnec (1920-1921), à Tonquédec (1921-1938), à Kerauzern (1938-1943), enfin à Lannion (1943-1954). Elle participa, selon l’inspecteur d’académie dans un courrier au préfet des Côtes-du-Nord le 6 mars 1933, en 1932 à une conférence donnée par Josette Cornec* sur la situation de la femme dans la société capitaliste. Avec son frère Philippe Le Maux*, conseiller d’arrondissement et adjoint au maire de Brélévenez, elle participa en février 1933 à la création du syndicat unitaire dans la région de Lannion, contribuant à mettre en place une structure du Secours rouge international.

Conseillère syndicale du SMEL-CGTU (1924-1931), elle fut, au sein du bureau du syndicat « rouge », secrétaire adjointe (1930), puis trésorière (1932). Opposée à la fusion en 1931, elle soutint les objecteurs de conscience en 1933. Elle intégra le conseil syndical du SN (1935) étant chargée de la propagande. Après la mobilisation générale, elle fit partie du bureau provisoire en octobre 1939 devenant même secrétaire-adjointe. Elle fut déplacée d’office par l’Inspecteur d’Académie à Dinan pour son activité jugée « pacifiste et défaitiste ». Militante socialiste unitaire, proche d’Yvonne Gouriou, la « Vierge Rouge » participa à toutes les luttes unitaires avec son frère Philippe Le Maux, élu député socialiste SFIO de Lannion en 1936.

Pendant l’Occupation, traumatisée par le vote positif de son frère à Vichy le 10 juillet 1940, donnant les pouvoirs constituants au maréchal Pétain, elle n’eut pas d’activité résistante visible se contentant de cacher les militants clandestins. A la Libération, elle reprit ses activités syndicales étant élue au Conseil départemental de l’enseignement primaire en 1946. Elle fut également membre du Comité technique paritaire en 1949 et 1950. Adhérant au Parti communiste français à la fin des années 1940, elle fut candidate à Lannion aux élections municipales sur la liste communiste en 1953 puis au second tour sur la liste d’union des gauches conduite par Léon Razurel*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139150, notice LE MAUX Maria par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 17 décembre 2011, dernière modification le 6 mars 2013.

Par Alain Prigent, François Prigent

ICONOGRAPHIE : Maria Le Maux en 1934 (Collection privée).
SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor 1M360, 1T1560, dossier professionnel versé par l’inspection académique. — Arch. de la FSU 22 (bulletins des sections départementales du SNI et de la FEN. — Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). — Christian Bougeard , Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. — Alain Prigent, Les instituteurs des Côtes-du-Nord sous la IIIeRépublique (Laïcité, amicalisme et syndicalisme), Éditions Astoure, 2005., Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. François Prigent, Un socialisme d’extrême gauche dans le Trégor, La Charrue Rouge d’Augustin Hamon et Philippe Le Maux (1930-1937), mémoire de maîtrise, sous la direction de Claude Geslin, 2000, Rennes II, « Les femmes dans l’action militante, syndicale et revendicative de 1945 à nos jours », colloque international de Lyon (mars 2007). — Nécrologie d’Yves Ollivier, Le Trégor, 15 décembre 1979.

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