LIBERGE Francis, Georges, Victor

Par Gérard Boëldieu

Né le 20 novembre 1912 au Mans (Sarthe), mort le 27 avril 1998 au Mans (Sarthe) ; instituteur ; secrétaire adjoint de la section sarthoise du Syndicat national des Instituteurs de 1956 à janvier 1962 ; secrétaire de la section sarthoise de le Fédération de l’Éducation nationale en 1957 ; militant socialiste SFIO avant 1960 ; mis à la disposition de la Fédération des Œuvres laïques de 1959 à sa retraite en 1967.

Fils unique de Georges Alphonse Liberge, employé de commerce (d’abord à Ballon, sa commune natale, où ses ascendants étaient établis depuis deux générations, ensuite au Mans) et de Françoise Ernestine Victorine Tréton, caissière dans une fabrique de chaussures mancelle, mariés au Mans le 2 février 1912, Francis Liberge entra en 1928 à l’École normale d’instituteurs de la Sarthe.

Sa carrière d’instituteur débuta à la rentrée scolaire de 1931 (stagiaire à Beaumont-sur-Sarthe). Titularisé instituteur en 1933-1934, il enseigna au Mans dans le quartier de Pontlieue jusqu’à la rentrée de 1936. Il se maria le 27 août 1936 au Mans avec Berthe Tessier, née en 1909, ancienne élève-maîtresse de la Sarthe, institutrice dans ce département depuis 1929. L’année suivante, il fut nommé, en poste double, à Coudrecieux (canton de Bouloire) à l’école de garçons dans le bourg alors que son épouse enseignait à l’école du hameau des Loges. Devenu veuf en juin 1938, quelques jours après la naissance d’un fils, Francis Liberge se remaria le 20 mai 1939 à Coudrecieux avec Anne-Marie Terrade, née en 1914 à Paris, fille d’un postier originaire de la Dordogne, ancienne élève de l’école primaire supérieure d’Alençon (Orne), titulaire du brevet supérieur, institutrice remplaçante dans la Sarthe. Du côté paternel, la famille d’Anne-Marie Terrade comptait nombre d’enseignants du primaire et du secondaire, ainsi que des francs-maçons. Le couple eut deux garçons et une fille. Issu d’une famille non-pratiquante, Francis Liberge avait fait, plutôt par convention sociale, sa première communion. Ses quatre enfants, eux, ne furent pas baptisés. Au cours des combats de mai-juin 1940, l’unité militaire dans les bureaux de laquelle Liberge avait été mobilisé (suite à un handicap d’origine accidentelle à une main il ne pouvait être affecté à une unité combattante) se replia de l’Est de la France jusqu’en Avignon. Libéré, il regagna Coudrecieux où sa femme enseignait. Francis Liberge et son épouse, celle-ci titularisée institutrice en 1943, restèrent à Coudrecieux jusqu’à la fin de l’Occupation. De 1945 à 1951 ils enseignèrent à Pontvallain, chef-lieu de canton, avant de rejoindre l’école de garçons « Dulac » dans le centre du Mans, leur dernier poste.

Adhérent du SNI, délégué syndical pour le canton de Bouloire à la Libération, Liberge fut élu au bureau de la section de la Sarthe en 1951, une fois installé au Mans. Membre de la majorité « autonome », il y occupa, du milieu des années 1950 jusqu’en 1962, le poste de secrétaire-adjoint, devenant ainsi le bras droit de Robert Dernelle, secrétaire général. De 1958 à 1961, il eut en outre la responsabilité de la commission des affaires corporatives. Sur les listes des instituteurs élus par leurs collègues au Conseil départemental de l’Enseignement primaire et aux Commissions administratives paritaires, son nom figura parmi les suppléants du 29 octobre 1948 au 5 novembre 1954, parmi les titulaires, de cette date au 6 avril 1965. Entre temps, en 1957, Liberge accéda au secrétariat général de la section sarthoise de la FEN, remplacé en 1959 par Ulysse Dominé*.

Membre du Parti socialiste SFIO, il assura le secrétariat de la section de Pontvallain. Hostile au rapprochement avec le MRP, il rejoignit, dès sa création en septembre-octobre 1948, le Parti socialiste unitaire, qui dans la Sarthe ne compta guère plus d’une vingtaine d’adhérents dont René Busson* et Henri Ledru, et où, semble-t-il, il resta peu de temps. La politique algérienne de Guy Mollet ne l’incita pas à réadhérer à la SFIO.

Remplissant ainsi une condition édictée par la section du SNI qui stipulait que son président ne pouvait militer dans un parti politique, Francis Liberge, laïque convaincu, succéda en 1962 à Robert Dernelle, accaparé par de nouvelles et lourdes tâches syndicales au plan national, à la tête du Comité départemental d’action laïque.

Mis à la disposition de la Fédération des Œuvres Laïques en 1959, Francis Liberge termina sa carrière d’instituteur comme secrétaire de la section sarthoise de cette association, particulièrement intéressé au développement de ses colonies de vacances.

Francis Liberge et sa femme prirent leur retraite en 1967 (arrêté rectoral du 15 septembre). Dès lors, il s’engagea un temps, toujours au plan départemental, à la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP). En 1998, ses obsèques civiles eurent lieu dans la plus stricte intimité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139164, notice LIBERGE Francis, Georges, Victor par Gérard Boëldieu, version mise en ligne le 17 décembre 2011, dernière modification le 31 juillet 2012.

Par Gérard Boëldieu

SOURCES : Presse locale. — Bulletin de l’Enseignement primaire du département de la Sarthe. — L’Instituteur syndicaliste (bulletin de la section sarthoise du SNI). — Arch. Dép. Sarthe, 1278 W 352 (sur le Parti socialiste unitaire). — Divers entretiens avec son fils Jean-Claude Liberge.

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