HOGGE Renée, Suzanne

Par Daniel Grason

Née le 22 septembre 1902 à Montevideo (Uruguay), morte le 27 avril 1978 ; communiste ; infirmière ; résistante, déportée.

Renée Hogge
Renée Hogge

Fille de John Dewhinst, banquier et de Marie Schlossmacher, anglaise, elle obtint la nationalité française par décret du 13 juillet 1932. Elle habita 26 rue Paul-Barruel à Paris, (XVe arr.). À la fin de l’année 1939, elle vécut avec Robert Beck, en octobre 1941 elle fut domiciliée avec lui au 43 rue Gazan à Paris, XIVe arr.

Robert Beck fut arrêté le 30 juin ou le 2 juillet 1942 (selon les sources), il était à la tête d’un réseau de renseignement et d’action du Komintern (Internationale communiste). Renée Hogge fut appréhendée le 30 juin d’après un rapport policier, le 2 juillet selon ses déclarations après la guerre, elle précisa que la Gestapo l’arrêta.
Elle comparut le 14 octobre 1942 devant le Tribunal militaire allemand du Grand Paris qui siégea à la prison de la Santé, en même temps que Robert Beck et ses compagnons. Six condamnations à mort furent prononcées, cinq condamnations aux travaux forcés à perpétuité. Renée Hogge fut condamnée à cinq ans de réclusion pour « non dénonciation d’un crime de haute trahison ». La presse collaborationniste Le Matin, Aujourd’hui et Le Petit Parisien, se fit l’écho des verdicts le 8 décembre 1942, un seul nom était jeté en pâture à l’opinion publique, celui de Szyfra Lipszyc, Juive et Polonaise.
Le 30 novembre 1942, Renée Hogge quitta le Fort de Romainville, prison de la Gestapo et partie de la gare de l’Est avec d’autres détenues dont Dora Kronfeld, Frania Friszberg et Szyfra Lipszyc pour purger sa peine en Allemagne. Elle fut successivement incarcérée à la prison de Karlsruhe, à Lübeck-Lauerhot et Cottbus, lieux d’application des peines « NN » (Nuit et Brouillard), Cottbus étant aussi un lieu de transit vers Ravensbrück où elle fut déportée, puis à Mauthausen (Autriche). Sa libération se fit par la Croix-Rouge, elle rentra le 22 avril 1945, très affaiblie, elle était selon des témoignages de son voisinage très affaiblie par les coups et les tortures.
Lors de son emprisonnement à la Santé, elle rencontra en octobre 1942 François Berton, celui-ci demanda au cas où lui et sa femme ne survivraient pas aux épreuves, de s’occuper de leur fille Roberte. Elle tint parole, entreprit des démarches pour adopter Roberte Berton, en pension à Beaumont-sur-Sarthe. Le 12 mai un jugement lui conféra provisoirement la tutelle, elle fut confirmée définitivement le 11 décembre 1950.
Elle éleva aussi Clara et Daniel, enfants de Robert Beck et Yvette Leblanc. En avril 1956, elle sollicita auprès du Ministère des anciens combattants et victimes de guerre le titre de déportée résistante. Renée Hogge a été homologuée Déportée, internée résistante (DIR). Elle écrivit « Récit d’une rescapée » qui témoigna de son courage sous la torture et dans les camps. Elle mourut le 27 avril 1978.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139179, notice HOGGE Renée, Suzanne par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 décembre 2011, dernière modification le 25 février 2019.

Par Daniel Grason

Renée Hogge
Renée Hogge

SOURCES : Arch. PPo. 1W 0101, GB 190 (Photo). – Bureau Résistance GR 16 P 294912. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 190.

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