Par Daniel Grason
Né le 6 février 1914 à Nouzonville (Ardennes), mort le 10 septembre 1961 à Paris XIIIe arr. (Seine) ; plombier couvreur ; communiste, doriotiste ; volontaire en Espagne républicaine.
Fils de Charles, tourneur sur métaux et de Julie, née Péroche, Robert Dangy ne connut pas son père. Le 1er août 1914, mobilisation générale, Charles Dangy fut incorporé au 91e Régiment d’infanterie le 9 décembre 1914, il était tué à Saint-Hubert (Marne). Robert devint pupille de la Nation par jugement du Tribunal civil de la Seine du 19 novembre 1930. Il habitait au 10 Bd Camélinat à Gennevilliers. Il adhéra au parti communiste au moment de la conquête de la ville en 1934.
Robert Dangy arriva en Espagne le 24 décembre 1936, fut incorporé dans la XVe Brigade internationale, dans un peloton motorisé. Blessé, hospitalisé, démoralisé, il se rendit fin mai 1937 au consulat de France à Valence pour se faire rapatrier afin de voir sa famille. Le Service des cadres écrivit « Élément démoralisé, se rend à Gennevilliers, 1er juin 1937 », le Service d’investigation militaire (SIM) émit en 1939 deux très courtes notes « Provocation doriotiste », « Déserteur ». Robert Dangy quitta le parti communiste à son retour.
Il participa le 17 juillet 1938 à un congrès des miliciens de retour d’Espagne, avec pour objectif : organiser les brigadistes déçus. Il prit la parole, déclara que la finalité de l’aide au gouvernement Républicain espagnol était « d’instaurer la dictature soviétique en Espagne ». À cette réunion des responsables du PPF de Jacques Doriot prirent la parole, Paul Marion futur ministre de l’information de Pétain et Maurice-Yvan Sicard, futur admirateur des SS, antisémite notoire.
L’hebdomadaire local communiste La Voix populaire se fit l’écho d’un incident en page une : « À Gennevilliers notre camarade Grandel corrige un provocateur fasciste. Mercredi 7 septembre [1938] vers 13 h. 30, sur la place de la Mairie, notre camarade Grandel, qui se rendait à son bureau, était accosté et bousculé par le provocateur Dangy. Notre camarade répondant du tac au tac, mis rapidement l’individu à la raison. Que les éléments fascistes se permettent de pareilles provocations en plein jour, cela passe les bornes. À tous nos camarades de veiller et d’empêcher le retour de pareils incidents ».
L’hebdomadaire La Banlieue Ouest, très à droite répliqua dans un article sur deux colonnes : « M. Grandel maire de Gennevilliers frappe violement à la figure un ex-milicien, communiste désabusé ». Le parcours de Robert Dangy était retracé, l’adhésion au parti communiste, le soutien à la municipalité, son séjour en Espagne, quant à l’incident, il s’était déroulé place de la Mairie, en présence de Mmes Thorez et Marrane. Ce n’était pas la première altercation, d’autres s’étaient produites avec des militants.
Il se maria le 24 février 1940 avec Bernadette Cocheteux à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis). Il mourut le 10 septembre 1961.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo., BA 1666. – RGASPI545.6.1044, BDIC mfm 880/2 bis ; RGASPI 545.6.1141, BDIC mfm 880/11 ; RGASPI 545.2.112, BDIC mfm 880/47. – Arch. Mun. Gennevilliers, La Voix populaire, 9 septembre 1938. – Arch. Mun. Saint-Denis, La Banlieue Ouest, 17 septembre 1938. – Site Internet Mémoire des hommes. – État civil, Nouzonville.