VAN DEN BOSCH Lucien, Joseph

Par Daniel Grason

Né le 21 novembre 1907 à Paris XIVe arr. (Seine), mort le 14 septembre 1945 à l’hôpital Bichat à Paris XVIIIe arr. ; chaudronnier ferblantier ; militant communiste ; interné ; déporté à Neuengamme (Allemagne).

Lucien Van den Bosch épousa Marguerite Rémy le 27 septembre 1930 à Nœux -les-Mines (Pas-de-Calais), le couple eut deux enfants en 1931 et 1933. La famille habita 23 quai de Seine à L’Ile-Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), puis 4 passage Maslier, XIXe arr., il travaillait dans les ateliers de la société laitière Maggi 18 Bd Ornano, XVIIIe arr. Il adhéra à la CGTU en 1934, puis à la CGT en 1936 à l’Union syndicale des travailleurs de la métallurgie, membre du parti communiste, il participa aux manifestations du Front populaire en 1936 et 1937. Un rapport de police relevait « Il ne manquait aucune occasion de vanter le régime soviétique et de critiquer les méfaits du capitalisme ». Actif dans le mouvement des locataires, il fut élu secrétaire permanent.
Mobilisé lors de la déclaration de guerre en 1939, il fut fait prisonnier en 1940, les Allemands le libérèrent à la fin de l’année 1941. Après quelques semaines de chômage, il fut embauché le 16 mars 1942 comme chaudronnier ferblantier aux usines Chausson à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), entreprise qui fabriquait des radiateurs pour les automobiles et les camions.
Son cœur de militant battait fort, il prit une initiative hardie, écrivit le 22 mai 1942 une affichette qu’il placarda dans son atelier : « Avis. Pour l’organisation de la solidarité entre camarades de travail des équipes 104-107-140 ». Il proposait de mettre sur pied « un organisme permettant l’exercice effectif de la solidarité ouvrière des équipes ». Il concluait ainsi son appel « Un air nouveau doit insuffler l’atmosphère de cordialité des relations entre camarades de travail. La solidarité ouvrière ne doit pas être un vain mot. Tous doivent soutenir celui qui doit faire face à l’adversité ».
La direction alerta la police qui l’arrêta et perquisitionna son domicile, trois tracts furent saisis, un seul fut édité pendant la guerre, un numéro spécial de L’Avant-Garde de janvier 1941, une photo souvenir de ses deux fillettes découpée dans l’Humanité du 6 septembre 1938. La police nota dans son dossier « Propagandiste actif du PC, fait de l’agitation chez Chausson, individu dangereux ». Emmené au dépôt, il s’adressa au préfet de police le 26 mai pour solliciter un certificat d’internement administratif qu’il transmettrait à son épouse afin qu’elle bénéficia des « allocations prévues » pour les « personnes habituellement à la charge de l’intéressé ». Le préfet le considérant comme un « individu dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique » décida son transfert au Centre de séjour surveillé de Voves (Eure-et-Loir), en application du décret-loi du 18 novembre 1939.
Le 21 mai 1944 il partait de Compiègne (Oise) à destination de Neuengamme (Allemagne), le convoi de deux mille quatre déportés entassés dans des wagons à bestiaux arriva le 24 mai. Envoyé à une date inconnue dans un camp de concentration, il fut rapatrié fin août 1945 extrêmement affaibli, malade. Admis à l’hôpital Bichat, il y mourut le 14 septembre 1945.
Sa femme obtint une pension, sur l’acte de décès de Lucien Van den Bosch il fut écrit « Mort pour la France ». Il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139203, notice VAN DEN BOSCH Lucien, Joseph par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 mars 2012, dernière modification le 4 mai 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77W 293. - Bureau Résistance GR 16 P 584481. - Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Ed. Tirésias, 2004.

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