HEINIMANN Roger, Gustave, Raymond

Par Daniel Grason

Né le 27 avril 1909 à Dijon (Côte-d’Or), mort en septembre 1943 à Buchenwald (Allemagne) ; préparateur ; communiste ; résistant ; interné ; déporté.

Fils d’Auguste, employé au chemin de fer et de Céline, née Collin, ouvrière, Roger Heinimann habita Dijon. Il adhéra aux Jeunesses communistes de France (JCF) en 1925, membre du bureau en 1928, il fut durant cette période condamné pour propagande antimilitariste et pour incitation à l’attroupement. Membre de la CGTU, en 1931 il représenta le parti communiste auprès du Syndicat des métaux. Il se maria le 30 décembre 1933 avec Julia Mérillon, à Dijon. En 1936, il vint habiter la région parisienne, fut employé au service photographique du quotidien Ce Soir, jusqu’en 1938 où il alla travailler en entreprise. Il abandonna toute activité militante en 1940. Divorcé le 18 octobre 1938, il se remaria le 16 avril 1940 avec Gratienne Grundler.
Le couple demeurait 86 rue Olivier de Serres, XVe arrondissement, il travaillait comme préparateur aux Ets Mathis à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine), l’entreprise s’était rapprochée de l’américain Ford, ce qui donna naissance à Matford. L’usine produisait pour l’occupant, quant à son fondateur Émile Mathis, il s’était exilé aux Etats-Unis.
Le 27 mars 1943, vers 16 heures Roger Heinimann était appréhendé dans une rue de Bois-Colombes, lieu d’un rendez-vous, par quatre inspecteurs de la Brigade spéciale n° 2. Ils trouvèrent sur lui un carnet où étaient notés des rendez-vous, la perquisition à son domicile fut sans résultat. Interrogé dans les locaux de la préfecture de police, il déclara qu’il n’était en contact avec l’organisation communiste clandestine que depuis un mois : « J’étais tenu à l’écart en raison de mes liens de parenté avec l’ex-député communiste [Adrien] Langumier, dont je suis le beau-frère ». Celui-ci quitta le parti communiste en janvier 1940.
Roger Heinimann soutint qu’il ne connaissait pas l’existence des FTP dont une dizaine de membres étaient arrêtés. Le point de départ des chutes, l’arrestation de Pierre Brossard, dit Philibert, responsable des cadres du parti communiste des policiers de la Brigade spéciale n° 1, le 3 mars 1943. Lors de la perquisition une fiche biographique au nom de Pierre Schlup était saisie, elle ne fut pas la seule. Il fut appréhendé le 22 mars 1943, par des inspecteurs de la Brigade spéciale n° 2, celle qui était chargée de la répression antiterroriste. Entre les deux dates, dix-neuf jours s’étaient écoulés, Pierre Schlup fut-il filé lors de rendez-vous ? Il y eut une cinquantaine d’arrestations, dont quinze furent fusillés.
Sa femme témoigna après la Libération devant la commission d’épuration de la police, elle ignorait si son mari pendant sa détention par la Brigade spéciale fut maltraité. Selon Gratienne Heinimann, incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), puis à Compiègne (Oise), déporté en Allemagne, elle était sans nouvelle de lui. Roger Heinimann déporté à une date inconnue, était mort en septembre 1943 au camp de Buchenwald (Allemagne).
Roger Heinimann a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139216, notice HEINIMANN Roger, Gustave, Raymond par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 décembre 2011, dernière modification le 24 septembre 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2299, PCF carton 14 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, KB 29, KB 95. – Bureau Résistance GR 16 P 288415. – JO n° 142, 21 juin 1994. – Site Internet GenWeb – État civil.

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