MARCHAND Roger

Par Daniel Grason

Né le 2 octobre 1901 à Paris Xe arr. (Seine), mort à Auschwitz le 31 décembre 1942 ; chaudronnier ; communiste ; interné ; déporté.

Fils de Georges, ciseleur et d’Augustine, née Gillet, émailleuse, Roger Marchand vint habiter 22 rue des Collines à Gennevilliers. Dès 1929, la police notait qu’il était adhérent du parti communiste, militant actif du 7e rayon de la région parisienne et du Secours rouge international. Son amie Elisabeth Maury, journalière en usine, adhérente du parti communiste, milita à la section de Gennevilliers du Comité mondial contre la guerre et le fascisme (CMF), ils se marièrent le 25 octobre 1930.
Pendant la guerre, il fut appréhendé par des policiers d’Asnières dans une rue de Colombes en compagnie de deux militants communistes de cette ville : Maurice Bertouille et Charles Barthélémy, Roger Marchand portait un pot de peinture minium et des craies, matériel destiné à l’inscription de mots d’ordre sur les murs. Les policiers écrivirent : « Militant communiste actif et propagandiste notoire ».
Le 5 octobre 1940, il était parmi les cent quatre-vingt-trois militants communistes du département de la Seine internés au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) en application du décret-loi du 18 novembre 1939 « individu dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Sept internés dont Roger Marchand demandaient au président la délégation spéciale de Gennevilliers nommée par Vichy des brodequins et de vêtements chauds. Celui-ci sollicitait l’avis du préfet de la Seine le 28 mars 1941. Roger Marchand était transféré le 6 septembre 1941 au camp de Rouillé (Vienne), le 22 mai 1942 il fut remis aux Allemands au Frontstalag 122 à Compiègne (Oise).
Le 6 juillet 1942 un convoi de mille cent soixante-quinze hommes partit de Compiègne à destination d’Auschwitz (Pologne). Ce transport politique était composé essentiellement de militants communistes, de quelques socialistes et radicaux, de syndicalistes de la CGT, et de cinquante-six juifs. Parmi les déportés plusieurs anciens volontaires des Brigades internationales. L’administration allemande entendait dissuader les dirigeants et les résistants communistes de poursuivre la guérilla urbaine, commencée en août 1941, sous la forme d’attentats contre des officiers et des troupes de l’armée d’occupation. Ce convoi fut particulièrement meurtrier, 90 % des déportés périrent. Roger Marchand mourut le 31 décembre 1942. Treize militants de Gennevilliers étaient dans le transport à destination d’Auschwitz, aucun ne revint.
Le nom de Roger Marchand fut gravé sur le monument des morts en déportation dans le cimetière de la commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139232, notice MARCHAND Roger par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 mars 2012, dernière modification le 11 décembre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2113, BA 2374, BA 2397, 1W 0132. – Bureau Résistance (pas de dossier). – AM Gennevilliers. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Triangles rouges à Auschwitz. Le convoi politique du 6 juillet 1942, Claudine Cardon-Hamet, Éd. Autrement, 2005. – JO n° 245, 21 octobre 1994. – Site Internet GenWeb. – État civil.

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