DUPAS André, Edmond, Louis

Par Daniel Grason

Né le 17 mai 1909 à Cholet (Maine-et-Loire), mort le 23 décembre 1991 à La-Roche-sur-Yon (Vendée) ; décolleteur ; communiste ; résistant ; déporté.

Fils de Louis, sergent engagé au 77e Régiment d’infanterie et de Marguerite Seurin dite Malard, couturière, André Dupas demeura 16 rue du Château à La-Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Il se maria avec Raymonde Belot le 9 décembre 1927 à Suresnes. Il travaillait sur un tour à décolleter à l’usine de fabrication de roulements à billes SKF à Bois-Colombes. La direction le considérait comme un révolutionnaire dangereux qui appelait à la grève et à la lutte contre son autorité. Mobilisé en septembre 1939, à son retour la direction de l’entreprise ne le réembaucha pas. Après une période de chômage, il fut embauché chez Glaënzer et Spicer à Poissy (Seine-et-Oise, Yvelines).

Sa femme continuait à travailler chez SKF comme contrôleuse. Elle était suspectée de partager les opinions de son mari et de distribuer des tracts du parti communiste clandestin qui circulaient dans l’entreprise. André Dupas fut arrêté début novembre 1941, il était porteur de feuilles manuscrites avec des mots d’ordres à reproduire pour le 11 novembre. Le parti communiste appelait à des manifestations patriotiques. Lors de la perquisition de son domicile les policiers saisirent trois carnets de bons de solidarité édités par un Comité populaire. « Vive le 11 novembre 1941 veille de la victoire contre les oppresseurs de la Patrie », « Jeunes tous à l’Etoile le 11 novembre 1941 », « Chanter à pleins poumons La Marseillaise de nos pères », tels étaient les textes de papillons édités, en ne négligeant pas les mots d’ordre revendicatifs dans un « Appel aux métallurgistes parisiens ».

Incarcéré pour infraction au décret-loi du 22 septembre 1939, il comparut le 29 juin 1942 devant le Tribunal de la Section spéciale en compagnie de Paul Pimort, Gino Focardi et Marcel Boyenval. Les Juges le condamnèrent à cinq ans de prison, mille deux cents francs d’amende, aux frais envers l’Etat et au maximum de la contrainte par corps.

Détenu, interné au camp de Compiègne (Oise), il fut déporté le 22 mars 1944 à Mauthausen (Autriche), les mille deux cent dix-huit prisonniers arrivèrent le 25 mars. Affecté au Kommando de Passau II créé le 9 mars dans l’est de la Bavière, pour le montage d’armes, il rejoignit le camp de Flossenbürg, dans le Kommando qui travaillait pour la firme Muehlen/Industrie AG (Miag) au sud-est de Dresde. Sa dernière affectation était liée à l’usine Elsabe et aux constructions Richard. La profession de décolleteur d’André Dupas compta certainement, en 1944 l’Allemagne nazie reculait sur tous les fronts, l’heure n’était plus à faire casser des pierres aux détenus, il fallait produire des armes.

Le 20 avril 1945, devant l’avance des troupes alliées le camp de Flossenbürg et les Kommandos quatorze mille huit cents détenus furent évacués dans des marches forcés, sept mille moururent. Le 23 avril deux colonnes blindées américaines libéraient les survivants. André Dupas matricule 59879 fut rapatrié à une date inconnue.

Divorcé en février 1959, il se remaria le 12 septembre 1959 avec Hélène Aerts à Bezons (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Il mourut le 23 décembre 1991.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139259, notice DUPAS André, Edmond, Louis par Daniel Grason, version mise en ligne le 10 janvier 2012, dernière modification le 3 novembre 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2056, PCF carton 20, 77W 111, 77W 223. – Bureau Résistance GR 16 P 200927 (non homologué). – Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Éd. Tirésias, 2004. – État civil.

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