MONNET Maurice, Julien

Par Daniel Grason

Né le 29 janvier 1911 à Paris XIVe arr., mort le 31 décembre 1942 à Auschwitz (Pologne) ; plombier, magasinier ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; déporté.

Fils de Juliette Favrie, couturière, Maurice Monnet fut reconnu par Armand Monnet le 17 octobre 1931, leur mariage le 12 novembre 1931 à Dijon (Côte-d’Or) le légitima. Il alla à l’école primaire, obtint le CEP, effectua son service militaire à Arras (Pas-de-Calais) en 1932-1933, fut soldat de 1ère classe. Il demeurait 53 bd du Lycée à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine). Plombier, travailla chez Flicoteaux dans le VIe arr. qui comptait cent cinquante ouvriers, au Lycée Michelet à Vanves, quatre-vingt ouvriers, enfin à l’entreprise Chausson à Meudon comme magasinier, six cents ouvriers. Il adhéra à l’association des Amis de l’Union soviétique et à la CGT en 1935, fut membre de la commission exécutive de Vanves.

Il s’intéressa à la vie sociale sous l’influence de sa mère, Maurice Monnet participa à la grève de juin 1936, adhéra au parti communiste en juillet, fit partie de la cellule locale du Val de Vanves. Dans son autobiographie remplie le 31 mars 1938, il se recommandait de Georges Mougeot, Marie Besseyre* et Lucien Courtois. Il participa à une école élémentaire organisée par la section communiste en 1936, lisait l’Humanité, Russie d’aujourd’hui, Correspondance internationale, le Journal de Moscou.

Il arriva en Espagne le 21 novembre 1936, incorporé dans la XIIIe Brigade internationale en tant que secrétaire du service des effectifs de la base. Il fut nommé sergent en décembre 1936, sous-lieutenant en mars 1937, lieutenant en août. Il combattit à Teruel (25 décembre 1936 au 31 janvier 1937), à Malaga (février à mars 1937), à Cordoba (1er avril au 26 juin 1937), et à Brunete (juillet 1937). Il citait le général Gómez (Wilhem Zaisser) chef de la XIIIe Brigade et Josef Braun, chef d’état-major pouvant confirmer l’exactitude de son parcours.

Il fut affecté au service de presse le 15 août 1937, responsable de la rédaction du Bulletin français, pendant le départ en permission d’une quinzaine de jours de Lucien Cohen, était-ce Le Volontaire de la Liberté ? Un rapport du 9 septembre 1937, signé « Le responsable », adressé à Maurice Lampe* l’éreintait. L’auteur comparait le bulletin français avec celui des allemands : « Nous sommes obligés de constater et de critiquer les fautes politiques et techniques dans le bulletin français », il « assiste aux réunions et ne tient pas compte de ce qui y est dit, fait paraître des articles que nous décidons de laisser à coté s’il n’y a pas de place… Il travaille sans collaborer, sans demander conseil aux camarades. Je propose qu’on désaffecte le camarade immédiatement et qu’on le remplace par un camarade capable ». Maurice Lampe écrivit : À convoquer C.P. 156 ». Maurice Monnet était considéré par le service des cadres comme « Un bon camarade, politiquement faible ». Mais cette charge était-elle complètement fondée ? Il bénéficia d’une permission d’un mois (29 septembre au 27 octobre 1937), fut nommé adjoint au chef des effectifs à son retour.

Était-ce l’effet de la propagande ? Il surestimait le rôle des Brigades internationales en Espagne : « Les brigades ont joué un rôle important dans cette guerre tant politiquement que militairement en servant d’exemple et devant beaucoup à la formation de l’armée espagnole. » (Biographie du 13 novembre 1938). Quant à son avenir, Maurice Monnet comptait sur Léon Guénaud, secrétaire de la section à l’usine Chausson pour lui pour lui procurer du travail. Son rapatriement eut lieu en novembre 1938.

Il fut arrêté pendant la guerre, interné, déporté à Auschwitz (Pologne) où il mourut le 31 décembre 1942. Maurice Monnet était-il dans le convoi du 6 juillet 1942 qui partit de Compiègne (Oise) ? Ce transport comprenait mille cent soixante-quinze déportés, or mille cent cinquante-cinq furent identifiés, dont des ex-combattants en Espagne républicain, 90% des déportés périrent.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139301, notice MONNET Maurice, Julien par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 janvier 2012, dernière modification le 12 janvier 2012.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1043, BDIC mfm 880/2 bis ; RGASPI 545.6.1325, BDIC mfm 880/26. – Livre-Mémorial, Fondation pour la mémoire de la déportation, Ed. Tisérias, 2004. – JO n° 42, 19 février 1997. – Site Internet GenWeb. – État civil.

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