Par André BALENT
Né le 26 mai 1908 à Prades (Pyrénées-Orientales), mort en déportation le 9 novembre 1944 à Flossenbürg (Allemagne) ; employé des TEP (Tramways électriques de Perpignan) ; exploitant forestier ; militant syndicaliste (CGT) ; interné à Eysses (Lot-et-Garonne) ; déporté à Dachau (Allemagne).
Isidore Marty était le fils d’Isidore Marty, négociant à Prades et de Catherine Gély (d’après l’état civil, Gélis d’après le registre matricule) âgés respectivement, en 1908, de vingt-sept et vingt-six ans.
En 1928, il exerçait la profession de maçon dans sa ville natale. Il fit son service miltaire entre le 14 novembre 1928 et le 1er avril 1930. Il fut d"abord incorporé au 38e régiment d’artillerie coloniale, puis, à partir de 1er mai 1929, au 2e régiment d’artillerie coloniale. Il fut déclaré réformé définitif par une commission réunie le 21 avril 1937 pour déformation du condyle interne du fémur droit. Cette décision fut maintenue par une autre commission de réforme réunie le 5 janvier 1940.
De décembre 1930 à novembre 1935, Isidore Marty était domicilié à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) en face la gare de la Compagnie du Midi. À partir de novembre 1935, il résida à Perpignan (Pyrénées-Orientales) dans le quartier du Haut Vernet, d’abord à l’avenue Maréchal-Joffre puis à la rue des Villas.
Le 22 mai 1936, Isidore Marty fut élu secrétaire adjoint du syndicat CGT des employés des Tramways électriques de Perpignan (TEP). En 1937, il siégea au comité général de la Bourse du Travail de Perpignan et en devint, l’année suivante, un des membres titulaires.
Le 9 octobre 1940, Isidore Marty fut condamné par le tribunal correctionnel de Perpignan à 25 francs d’amende pour "blessures par imprudence", délit commis le 25 juillet 1940.
Nous ignorons pourquoi il quitta son emploi aux TEP. Exploitant forestier à Vira (Pyrénées-Orientales) pendant la Seconde Guerre mondiale, il fabriquait du charbon de bois. Il hébergea sur son chantier forestier des militants communistes recherchés par la police comme Joseph Guisset*, Julien Dapère*.
Arrêté le 15 juillet 1943, en même temps que plusieurs autres militants communistes clandestins, il fut condamné à deux ans de prison et interné à la prison centrale d’Eysses à compter du 15 octobre 1943. Il fut déporté à Dachau (Allemagne) par le convoi parti de Compiègne le 18 juin 1944. Il fut ensuite interné au camp de concentration de Flossenbürg (Haut Palatinat bavarois) et affecté au commando d’Hersbruck (construction de moteurs d’avions dans une usine souterraine) où les conditions de travail étaient très dures. Il mourut à Flossenbürg le 9 novembre 1944.
Par André BALENT
SOURCES : Arch. dép. Pyrénes-Orientales, 1 R 619, f°927. — Arch. dép. Lot-et-Garonne, 940 W 104, registre écrou, centrale d’Eysses. — AC Prades, état civil. —DBMOF, XXXVI, 1990, p. 24. notice par André Balent. —Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome II, Le difficile combat vers la libération nationale. Novembre 1942-août 1944, Lille, Marxisme / Régions, 1985, 174 p. [p. 157] — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Marxisme / Régions, 1994, 184 p. [p. 98]. — L’Action syndicale, juin 1936, février 1937, février 1938. — Annuaire-Guide des Pyrénées-Orientales, Chastanier et Alméras, Nîmes, 1937. — http://wwww.fmd.asso.fr /, site de la Fondation pour la mémoire de la déportation consulté le 13 novembre 2011. — Notes de Corinne Jaladieu, professeur d’histoire-géographie à Béziers (Hérault), mars 2008. — Entretien avec Joseph Guisset (Perpignan, 24 décembre 1974).