GUTMANN Sonia

Par Daniel Grason

Née le 15 juin 1912 à Kiev (Russie, Ukraine), morte en juin 1942 à Auschwitz (Pologne) ; étudiante ; communiste ; internée ; déportée.

Fille de Samuel et de Maria, née Silberstrom, Sonia Gutmann entra en France le 30 juin 1933, venant de Berlin (Allemagne). Elle quitta ce pays en raison des campagnes antisémites, elle se présenta au Comité d’aide et d’accueil aux victimes de l’antisémitisme en Allemagne qui lui vint en aide. En avril 1940 devant la montée de l’antisémitisme, elle quitta Paris pour l’Isère, obtint de la préfecture une carte d’identité le 19 juin 1940. Son ami Rudi Supek, étudiant yougoslave lui fit parvenir un laisser passer signée des autorités allemandes, elle revint à Paris.

Sonia Gutmann obtint de l’église russe de Paris le 19 septembre et le 26 octobre de certificats qui en faisait une pratiquante orthodoxe. La promulgation du premier statut des juifs par le gouvernement de Vichy le 3 octobre 1940 renforça l’inquiétude chez les réfugiés juifs d’Europe de l’est. Elle s’inscrivit à la faculté des lettres pour l’année 1941-1942, elle demeurait chez son ami Rudi Supek qui subvenait à ses besoins, 1 bis rue Lacépède Ve arr.

Le 26 avril 1942, elle se présenta au domicile de Macha Lew, qui habitait au n° 1 de la même rue, des inspecteurs de la Brigade spéciale n° 2 l’arrêtèrent. Elle leur déclara que c’est une visite de voisinage, qu’elles se connaissaient depuis plusieurs années ayant habité ensemble à l’hôtel du 14 rue Rollin dans le même arrondissement. Sonia Gutmann ne convainquit pas, d’autant qu’elle faisait l’objet d’un rapport de recherches des Renseignements généraux émit en août 1941.

Sonia Gutman fut internée à la caserne des Tourelles boulevard Mortier à Paris (XXe arr.). Le 19 juin 1942 le représentant d’Adolf Eichmann à Paris Theodor Dannecker SS-Hauptsturmführer, un grade équivalent à capitaine vint sur place avec une liste de soixante-huit femmes juives à déporter dont Sonia Gutman, deux femmes furent momentanément épargnées pour appendicite, l’une des deux a été déportée par la suite.
Elle fut déportée dans le transport n° 3 le 22 juin 1942. Mille déportés étaient dans le convoi, neuf cent trente-trois déportés dont soixante-six femmes furent gazés à l’arrivée. Le 27 janvier 1945 quand l’armée soviétique libéra le camp, il restait vingt-quatre survivants dont cinq femmes, Sonia Gutmann était morte.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139306, notice GUTMANN Sonia par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 février 2017, dernière modification le 9 janvier 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77W 287. – Dominique Rémy, Les lois de Vichy, Éd. Romillat, 1992. – Site Internet CDJC. – Nos remerciements à Romain Slocombe pour les précisions qu’il nous a communiquées.

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