MONTEILLARD Yolande [née CALAS Yolande, Germaine]

Yolande Calas, était la fille de François Calas, régisseur de domaines (selon l’état civil de Thézan), devenu ouvrier agricole puis en 1924 déclaré à nouveau régisseur à Portiragnes, et de Germaine Roiuch, catholique, sans profession à la naissance puis épicière. Sœur cadette de Raoul Calas, et ainée de Joseph, elle fréquenta l’école religieuse jusqu’à dix-sept ans puis l’École normale d’institutrices de Montpellier. Elle fut institutrice à Marseillhan en mars 1923 et à Villeneuve-les-Béziers à partir du 1er octobre 1927.

Elle se maria le 26 septembre 1924 à Portiragnes (Hérault) avec Marcel, Jean, Rodolphe Monteillard, commis des contributions indirectes (selon le registre de mariages), ouvrier électricien ou comptable (selon les déclarations de son épouse aux instances communistes), fils d’un receveur buraliste et d’une lingère en hôpital. Raoul Calas était le témoin de la mariée.

Yolande Monteillard adhéra au syndicat des membres de l’enseignement laïque (CGTU) en 1925. Elle fut active dans le Groupe de Jeunes dont elle fut secrétaire de 1926 à 1928. Trésorière puis secrétaire de 1932 à 1935 de la section départementale de la Fédération unitaire de l’Enseignement en 1930, rédactrice de son bulletin, L’Avant-garde syndicaliste, candidate au Conseil départemental de l’enseignement primaire en 1932, elle obtint 66 voix sur 733 votantes et 39 voix en 1934 sur 626 votantes. Elle participa à des congrès de la FUE et de la CGTU, dont le congrès de 1933, et fut membre de la commission exécutive de la Xe union régionale unitaire. Après la fusion syndicale, elle resta membre du bureau de la section départementale du Syndicat national des instituteurs comme secrétaire pédagogique. Très présente dans les actions syndicales du département, en butte à une partie de la population, elle intervenait aussi dans Le Travailleur du Languedoc sur les questions touchant l’égalité des droits des hommes et des femmes.

Yolande Monteillard adhéra au Parti communiste en novembre 1931 (selon son autobiographie, un autre source donne 1926, peut-être une adhésion sans suite) dans la cellule de Béziers et siégea au comité régional puis au bureau régional. Le Parti communiste lui avait fait suivre une école élémentaire à Béziers. À la demande de la commission des cadres, elle rédigea une autobiographie le 19 novembre 1933. Sa biographie fut jugée « insuffisante » mais classée A.

Au milieu des années 1930, elle participa à la création du mouvement des femmes contre la guerre et le fascisme. Elle encouragea la formation de clubs sportifs féminins adhérents à la FSGT. Elle écrivit de nombreux articles dans Le Travailleur du Languedoc, hebdomadaire communiste régional, en faveur de l’égalité des droits de l’homme et de la femme et participa à la solidarité en faveur de l’Espagne républicaine.

À Villeneuve-les-Béziers, elle fut en butte à l’hostilité des éléments les plus conservateurs du village.

De santé délicate, atteinte de surmenage, elle fut ébranlée moralement selon l’article du Le Travailleur du Languedoc annonçant son décès. Elle venait de donner naissance à un fils.