Par Jean Puissant
Thy-le-Château (aujourd’hui commune de Walcourt, pr. Namur, arr. Philippeville), 11 janvier 1886 – Florennes (pr. Namur, arr. Philippeville), 23 novembre 1947. Ouvrier carrier, militant socialiste, dirigeant de coopérative, conseiller provincial et député permanent de Namur, conseiller communal de Florennes, député pour l’arrondissement de Dinant-Philippeville de 1934 à 1947, militant wallon.
Fils de Désiré Joseph, ouvrier de fabrique, et de Léonie Oleffe, Jules Blavier est administrateur de la Coopérative mutualiste socialiste à Dinant en 1910 et de la Fédération mutualiste socialiste en 1912.
En 1913, Jules Blavier fonde, à Thy-le-Château, la coopérative de consommation, L’Avenir, qui réunit trente-neuf coopérateurs et approvisionne cinquante-cinq familles. Le 24 juin 1918, il participe, à ce titre, à la fondation de l’union coopérative régionale, Les Magasins généraux de Philippeville. Dans les statuts de cette dernière, il est qualifié de gérant de la coopérative à Dinant – dont il sera administrateur –. Il sera par la suite inspecteur des coopératives.
En 1914, Jules Blavier est secrétaire de la Fédération Dinant-Philippeville du Parti ouvrier belge (POB). C’est à ce titre qu’il dirige l’hebdomadaire, La Voix ouvrière et paysanne, de 1921 à 1928. Il en est le rédacteur en chef, l’éditeur responsable et l’administrateur.
Jules Blavier représente la Fédération au Conseil général du Parti ouvrier belge (POB) et aux Congrès nationaux de ce parti de 1919 à 1924. Élu conseiller provincial de Namur en 1921, il devient député permanent en 1925. Il est responsable des travaux publics et des moyens de communication. Ce mandat n’est pas renouvelé en 1929, mais il l’obtient à nouveau de 1932 à 1934. Blavier déploie manifestement une activité régulière à la tête de la Province. Il propose, à plusieurs reprises, d’adopter des règlements exigeant l’application de mesures sociales pour les salariés de la Province comme pour ceux d’entreprises travaillant pour la province ou les communes comme la semaine de quarante heures, par exemple.
Suppléant à la Chambre de 1919 à 1921 et en 1929, Jules Blavier devient député le 23 janvier 1934 en remplacement de Jean-Baptiste Périquet*. Réélu en 1936, il est à nouveau suppléant en 1939 mais redevient député le 6 juin 1939, à la suite de la démission de D. Henon*. Il est réélu en 1946. Blavier est un parlementaire actif. Membre des commissions des Travaux publics, du Budget et des Finances, il intervient fréquemment lors des discussions générales en ces matières ainsi que sur les problèmes agricoles. Il est rapporteur, à plusieurs reprises, à propos du budget des travaux publics, ainsi que de celui de l’agriculture en 1946. Jules Blavier est l’auteur d’une proposition de loi d’indemnisation des agriculteurs, dont le bétail a été victime de la fièvre aphteuse, et d’une proposition de modification de la législation sur les chemins vicinaux, déposée en 1945 et reprise par le gouvernement en 1947. Jules Blavier est également conseiller communal de Florennes de 1939 à son décès.
Jules Blavier participe aux Congrès wallons de Charleroi en 1946 et de Namur en 1947. Il signe le projet de fédéralisme adopté par ces congrès mais repoussé par la Chambre le 19 novembre 1947.
Jules Blavier décède d’un infarctus à l’âge de soixante-et-un ans. Le nombre et la qualité des personnalités présentes à ses funérailles constituent le témoignage de la place prise par le défunt dans l’arrondissement et au sein du groupe parlementaire socialiste. Jules Blavier a également été administrateur du Comptoir des prêts agricoles en 1939, administrateur du Crédit des travailleurs, de La Prévoyance sociale. Prisonnier politique durant la Seconde Guerre mondiale, il est fait chevalier de l’ordre de Léopold.
Par Jean Puissant
SOURCES : Dossier personnel de la Chambre des représentants, Bruxelles – GANY B., 1885-1985. Histoire des fédérations. Namur-Dinant-Philippeville, Bruxelles, 1985 (Mémoire ouvrière, 9) – Notice réalisée par Évelyne Martin, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 1982.