LEPAGE Jean, Émile, Louis, Marie

Par Michel Dreyfus

Né le 11 octobre 1904 à Basse-Indre (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort en juillet 1983 ; employé de la compagnie d’électricité de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) puis EDF-GDF ; résistant ; syndicaliste CGT puis FO, trésorier du GNC (1938-1940 puis 1945), membre de la commission exécutive puis du comité de la Fédération FO des IEG (1948-1967) ; administrateur de GDF (1948-1968) ; militant socialiste, conseiller municipal de Nantes (1944-1971).

Jean Lepage commença à militer dans les rangs du socialisme vers 1927 : en 1929, il était secrétaire des Jeunesses socialistes du quartier de la Trémissinière à Nantes. Il fut ensuite chef de service à la Compagnie d’électricité de cette ville. En mai 1938, il fut élu trésorier adjoint du Groupement national des cadres (GNC) lors de sa création en 1938 et, en 1940, il en approuva la dissolution opérée par la Fédération CGT « légale » de l’Éclairage, alors dirigée par Clément Delsol. Lors de la conférence nationale tenue en décembre 1943 par la Fédération « légale » où fut décidé le retrait de tous les organismes de la Charte du travail, Jean Lepage fit remarquer que lui et son syndicat s’étaient toujours opposés à la Charte mais que si tous les syndicalistes avaient participé à sa mise en place, sans doute celle-ci eut été appliquée. Durant la guerre, il fut également adhérent du mouvement Libération-Nord à Nantes et il appartint au Comité départemental de Libération : il fit partie de la délégation municipale provisoire de Nantes, installée le 31 août 1944 et y représenta la CGT.

En novembre 1944, Jean Lepage, qui travaillait au Gaz de Nantes, revint au bureau du GNC lors de sa reconstitution. Il fut élu trésorier général adjoint du GNC lors de son Ier congrès national (décembre 1945). Il quitta ensuite cette organisation pour rejoindre les rangs de la CGT-Force ouvrière en 1948 dont il fut un des créateurs tant au niveau fédéral qu’à Nantes. Il fut membre de l’Union nationale des syndicats cadres de l’électricité et du gaz (UNSC), créée à l’initiative de la Fédération en juin 1948. À ce titre, Jean Lepage fut élu à la commission exécutive et au comité de la Fédération, de son Ier congrès (juin 1948) à son VIe inclus (février 1959) et resta, sans interruption, au comité fédéral jusqu’en 1967.

De 1952 à 1959, Jean Lepage représenta le syndicat de Nantes de l’Union nationale des syndicats de cadres (UNSC), affiliée à la Fédération nationale FO de l’énergie électrique et gazière (FNSIEEG) lors des congrès de sa confédération.

Lors du congrès confédéral d’octobre 1956, Lepage vota, comme son collègue nantais Christian Chauvel, en faveur de la motion minoritaire sur l’Algérie, qui réclama la libre détermination du peuple algérien à disposer de lui-même, un cessez-le-feu et des négociations rapides entre la France et les nationalistes algériens.

En octobre 1954, il fut élu, ou réélu, à la commission exécutive de l’Union départementale FO de Loire-Inférieure.

Le 28 avril 1948, Jean Lepage avait été nommé par décret administrateur de Gaz de France en qualité de représentant du personnel au titre des cadres techniques et administratifs en remplacement de Jahan et il le demeura jusqu’en 1968. Il fut ensuite administrateur honoraire.

Jean Lepage poursuivit également son activité militante au sein du Parti socialiste SFIO. Il fut un des responsables de la section de Nantes et du comité fédéral dès le milieu des années cinquante, fut conseiller municipal de Nantes de 1944 à 1971, date à laquelle il refusa de briguer un nouveau mandat. En 1977, il présida le comité de soutien à la liste de l’Union de la gauche à la mairie de Nantes, dirigée par Alain Chenard qui allait l’emporter.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139401, notice LEPAGE Jean, Émile, Louis, Marie par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 24 janvier 2012, dernière modification le 14 août 2013.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : Arch. FNE-CGT : compte rendu des travaux du Ier congrès du GNC. — Comptes rendus des congrès confédéraux FO de 1952 à 1959. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 11 novembre 1954. — Lumière et Force, n° 2 (mai 1948), 3 (juin 1948), 16 (octobre 1950), 32 (octobre-novembre 1952), 46 (octobre-décembre 1954), 55 (septembre-novembre 1956), 66 (janvier-mars 1959), 77 (avril-mai 1961), 92 (décembre 1963-janvier 1964), 94 (avril-mai 1964), 104 (octobre-décembre 1965), 129 (mars-avril 1969), 199 (août 1983). — René Gaudy, Les porteurs d’énergie, Paris, Temps actuels, 1982. — René Le Guen, en collaboration avec René Gaudy, Voyage avec des cadres, Paris, Éditions sociales, 1977. — B. Weiss, La Fédération légale de l’Éclairage CGT (1936-1944), mémoire de maîtrise, Université Paris VII, 1995. — Renseignements fournis par M.-L. Goergen. — Notes de Louis Botella.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable