MARQUIS Édouard [MARQUIS Joseph, Marie, Emmanuel, Édouard]

Par Gilles Morin

Né le 31 décembre 1890 à Villenour (Indes Françaises), mort début juillet 1962 ; médecin ; chef de service de presse du gouvernement de Cochinchine ; militant socialiste en Indochine puis dans le Loir-et-Cher ; délégué général du Parti socialiste SFIO (1952-1962).

Officier de santé, bien que réformé n° 2, Édouard Marquis servit comme volontaire pendant la guerre 1914-1918 en qualité de médecin convoyeur. Il prit part aux opérations navales en Méditerranée en novembre 1917, puis fut médecin des îles et du pénitencier de Poulo-Condore (Cochinchine), de 1918 à 1921.

Édouard Marquis vécu trente-trois ans en Indochine. Il fut chef adjoint du service d’hygiène de Saïgon (de 1921 à 1923), puis journaliste, directeur d’un quotidien à Saïgon, de 1923 à 1930, enfin chef du service de presse du Gouvernement de Cochinchine de mars 1930 à octobre 1945. Il appartenait au syndicat de la presse de France d’outre-mer depuis 1932 et collaborait à diverses publications coloniales à Paris.

Militant socialiste, persuadé de la valeur de l’action coloniale de la France, de son « œuvre humaine », et de la nécessité de l’entente franco-vietnamienne, Marquis développa ces thèmes dans plusieurs publications. Il fut secrétaire général, bénévole, des Associations d’aide mutuelle et d’assistance sociale de Cochinchine de 1930 à 1945. Il organisa la semaine de l’Enfance et créa un mouvement en faveur de l’Enfance indochinoise, sous la direction du Comité national de l’enfance. Ces travaux sur ce sujet lui valurent la médaille d’argent de l’Académie de médecine.

L’occupation japonaise de l’Indochine le conduisit à participer à la résistance et il fut prisonnier de guerre des japonais du 26 mars à septembre 1945. Malade du paludisme, il fut hospitalisé.

Libéré des geôles japonaises, Édouard Marquis reprit son service administratif et fut nommé directeur adjoint de l’information de Cochinchine en avril 1946. Mais malade, il fut rapatrié sanitaire en juin 1946. Il se retira alors en France à l’expiration de son congé. Il fut nommé juge de Paix suppléant de Bracieux (Loir-et-Cher), par décret du 27 mai 1950.

Dès son retour en métropole, Édouard Marquis reprit son combat socialiste dans la fédération du Loir-et-Cher. Il était secrétaire de la section de Mont-près-de-Chambord en mars 1949, lors de la venue de Guy Mollet à Blois, mais aussi responsable fédéral de la presse du Loir-et-Cher et fut délégué au congrès national de 1950. Membre de la commission exécutive fédérale en 1951, puis secrétaire administratif en février 1952, il fut candidat socialiste aux élections cantonales en avril 1955, à Marchenoir.

Remarqué par les cadres du parti, Édouard Marquis devint un permanent national de la SFIO durant onze ans. Il fut délégué général, désigné en mars 1952 en remplacement de Robert Coutant*, lorsque celui-ci fut élu député. À ce titre, il parcourut inlassablement la plupart des fédérations socialistes, tenant des réunions, faisant des conférences, travaillant à reconstituer sans cesse le tissu militant de la SFIO qui allait en se délitant lentement au temps de la guerre d’Algérie. Il fut l’auteur de nombreux rapports sur l’état des fédérations du parti et écrivit plusieurs articles pour la Revue Socialiste, principalement sur l’Extrême-Orient et la décolonisation à partir de 1949.

Édouard Marquis participait par ailleurs aux réunions nationales de la SFIO et aussi à ses commissions internes. Il fut ainsi membre de la commission chargée d’étudier les problèmes d’Outre-mer au conseil national des 3-4 mai 1958, puis membre de la Commission chargée d’étudier la politique économique, financière et sociale au Conseil national des 10-11 janvier 1959.

Il mourut en juillet 1962, après de longs mois de maladie. Son épouse, Lucienne Cevalier, décéda le 17 décembre 1999 dans sa 103e année.

Officier de l’Instruction publique (1939), titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, chevalier de la Légion d’honneur, il était titulaire de nombreuses décorations coloniales.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139438, notice MARQUIS Édouard [MARQUIS Joseph, Marie, Emmanuel, Édouard] par Gilles Morin, version mise en ligne le 24 janvier 2012, dernière modification le 28 avril 2013.

Par Gilles Morin

ŒUVRES : L’Œuvre humaine de la France en Cochinchine, Saïgon : Impr. du Théâtre, 1936, 189 p. — Inde française, Saïgon, impr. De Tin-Duc Thu Xa, 1984, 184 p. — Un grand colonial : Pierre Pasquier, 1928-1934, Saïgon, 1934. — Au Pays d’Annam. — Le calvaire sanglant. Haiphong, Imprimerie commerciale du « Colon Français », 1934. (La Revue du Colon Français. 6.)

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/277 ; F/1cIII/1342. — Archives de l’OURS, dossier personnel. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 103. — L’Écho socialiste de la Loire inférieure, mai 1956.

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