MARTY Pierre [Haute-Garonne]

Par Gilles Morin

Né le 14 septembre 1894 Carbonne (Haute-Garonne), mort le 28 juin 1958 à Carbonne ; agriculteur propriétaire ; coopérateur ; président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne ; militant et élu socialiste SFIO ; maire (1934-1958) et conseiller général de Carbonne (1947-1958) ; sénateur (1948-1958).

D’origine paysanne, propriétaire foncier aisé, Pierre Marty, qui avait obtenu son certificat d’études primaires, possédait dans les années cinquante-deux propriétés viticoles, l’une à Carbonne, l’autre à Marquefave, et un petit domaine dans les Landes. Il fut créateur de l’importante cave coopérative carbonnaise, dont il fut le président, et de la Copjus (coopérative de jus de raisin).

Ancien militant de la fédération socialiste de Paris, Pierre Marty, après avoir été élu conseiller municipal de son village natal en 1925, fut élu maire socialiste SFIO de Carbonne le 5 mai 1934. Révoqué en juin 1941, il retrouva sa mairie à la Libération, en août 1944 et fut régulièrement réélu à la mairie en 1945-1958. Il avait pris une part active à la Résistance en se mettant à la disposition de ses organisations. Il fut pour cela décoré de la Légion d’honneur en août 1946.

Pierre Marty fut tout d’abord un syndicaliste agricole. Fondateur et président dès avant la guerre de la cave coopérative Carbonnaise, il cumula dans ce monde de très nombreuses responsabilités après la guerre. Président de la CGA (Confédération générale agricole) à la Libération, puis de l’Office départemental agricole, il présida la Chambre d’Agriculture en mai 1952 et la Chambre régionale à partir de 1958. Il présidait encore le conseil d’administration de la Mutualité agricole à Toulouse, le conseil d’administration des Caisses de Sécurité sociale agricole de Haute-Garonne et fut à la fin 1957 l’un des fondateurs et le président de la Copujs (Union régionale des coopératives agricoles pour la fabrication du jus de fruit et dérivés) qui avait son siège à Carbonne.

Ami personnel de Vincent Auriol, Pierre Marty s’en fit l’un de ses plus actifs défenseurs à la Libération lorsque, après son retour d’Alger, ce dernier fut contesté par les jeunes militants de la fédération. Après l’élection d’Auriol à la Présidence de la République, Marty se présenta pour conserver son siège de conseiller général pour la SFIO. Le préfet évoquait à ce moment un « militant très ancien du Parti socialiste, intelligent, possédant une connaissance approfondie des problèmes agricoles et jouissant, dans les milieux ruraux, dans son canton comme dans son département, d’une grande autorité ». Il fut élu conseiller général de Carbonne le 2 mars 1947, avec 57 % des exprimés au premier tour. Réélu à l’assemblée départementale en 1951 et 1958, année où il obtint 1 859 suffrages et triompha au premier tour de ses adversaires indépendant (570 voix) et communiste (719 voix).

Conseiller de la République puis sénateur, élu le 7 novembre 1948, Pierre Marty siégea dans le groupe socialiste. Membre de la commission industrielle et de la commission de l’agriculture, il fit voter la loi sur les assurances contre la grêle. Indiscipliné sur les Accords de Londres et Paris, comme tous les parlementaires socialistes du département, il fut réélu le 19 juin 1955. Il fut désigné à la commission des pensions, la commission des boissons, la commission de la presse, la radio et du cinéma, et appartint brièvement à la commission de la reconstruction. Les 2 et 3 juin 1958, Pierre Marty vota en faveur du projet de loi relatif aux pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle.

En 1955, il avait perdu sa femme, ce qui semble avoir affaibli sa santé soumise à de rudes épreuves par ses occupations multiples. Il se remaria quinze jours avant son décès.

Décédé le 28 juin 1958, il avait siégé à la Haute Assemblée jusqu’à cette date. Vincent Auriol, ancien conseiller général du canton, et le préfet Perillier participèrent au milieu de nombreuses personnalités à son enterrement. Chevalier de la Légion d’honneur, Pierre Marty était officier du Mérite agricole.

Son fils, Robert Marty, employé à la Mutualité agricole de Toulouse, se présenta à l’élection complémentaire au conseil municipal de Carbonne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139445, notice MARTY Pierre [Haute-Garonne] par Gilles Morin, version mise en ligne le 8 février 2012, dernière modification le 28 avril 2013.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat, F7/15743 n° 4106 ; F/7/15533 B. F/1cII/255, 268, 285, 361. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1958. — Dictionnaire des parlementaires français, op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable