SEGAL Mauricio ou SEGALL Moricio

Par Daniel Grason

Né le 10 novembre 1905 à Galatz ou Galati en Bessarabie (Roumanie), mort en juillet 1943 à Auschwitz (Pologne) ; ouvrier peintre en bâtiment ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; interné ; déporté.

Le père de Mauricio Segal né à Odessa était de nationalité russe, la famille quitta cette ville en 1915 pour s’installer en Bessarabie, son père qui exerçait la profession de cordonnier mourut de maladie en 1917. Il fréquenta l’école élémentaire roumaine, en 1927 il s’engagea dans l’armée. Il fut selon ses déclarations mit en état d’arrestation pour propagande en faveur de la désertion, condamné à six mois de prison. Cinq mois après sa sortie de prison, il entraîna un groupe de soldats en armes à la désertion, ils se réfugièrent en Pologne. Il prit contact avec une organisation antifasciste, accomplit pour celle-ci une mission en 1929 à Berlin. Il gagna la France en 1932, sympathisant du parti communiste, il adhéra en 1934 à la cellule des Amandiers, à Paris XXe arr.

Il arriva en Espagne en novembre 1936, fut affecté à l’État-major de la XIIIe Brigade internationale Dombrowski, nommé chef de l’intendance. Blessé à la bataille de Madrid le 18 novembre 1936, puis lors des combats de Brihuega en mars 1937, il fut hospitalisé. Affecté à la 45e Division, mis à la disposition de la 35e Division, il eut la responsabilité de la section transports. Il combattit à Brunete en juillet 1937, malade évacué à Madrid, il fut par la suite affecté au service sanitaire jusqu’en avril 1938.

Lors du retrait des Brigades, Mauricio Segal fut interné au camp de Gurs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques).

Eduardo D’Onofrio dit Edo, porta le 16 novembre 1939 des appréciations sévères sur Mauricio Segal : « démoralisateur », releva le « manque de clarté dans sa vie » qui motiva le refus de son adhésion au parti communiste espagnol, « mauvais élément », « meneur contre la direction des Brigades internationales ». Il stigmatisa son comportement au camp de Gurs en s’appuyant sur l’opinion du comité de parti du camp pour qui il était un : « élément démasqué en tant que provocateur et trotzkiste » faisant partie d’une compagnie formée « par les agents de la Gestapo et de l’OVRA », il indiquait toutefois ne pas savoir « sur quelle base » le comité de parti indiqua cela.

Pendant la guerre, Mauricio Segal fut arrêté à une date inconnue, interné au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs sous le matricule 1939. Le 18 juillet 1943, mille déportés partaient par le convoi n° 57 à destination du camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne), quatre cent quarante furent gazés à l’arrivée. À la libération du camp par l’Armée soviétique le 27 janvier 1945, il ne restait que quarante-trois survivants dont seize femmes, Mauricio Segal était mort. Son nom figure sur le mur des noms des morts de la Shoa rue Geoffroy-l’Asnier, à Paris IVe arr., ainsi que dans le livre de David Diamant parmi les combattants de Roumanie orthographié Segal Mauriciu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139446, notice SEGAL Mauricio ou SEGALL Moricio par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 mars 2012, dernière modification le 26 janvier 2012.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.839, BDIC mfm 880/42. – – David Diamant, Combattants Juifs dans l’armée Républicaine espagnole. 1936-1939, Éd. Renouveau, 1979. – Site internet CDJC.

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