DEBUYGER Marie-Élisabeth, épouse BRISMÉE.

Fille de Charles Debuyger, militant « socialiste révolutionnaire », rentré à Bruxelles en 1870, Marie-Élizabeth Debuyger épouse Désiré Brismée à Londres, le 23 octobre 1883. Mentionnée comme tailleuse à son arrivée à Bruxelles, elle travaille après son mariage à l’imprimerie de son mari, qu’elle dirigera après sa mort et jusqu’à la sienne, d’abord, rue de la Prévôté, ensuite au n°46, rue Haute. Ses deux fils, Aimé, Charles, Camille, né en 1886, et Désiré, Edmond, César, né en 1887, l’assisteront, à leur tour, dans l’entreprise familiale.

L’imprimerie Désiré Brismée, devenue Imprimerie Veuve Désiré Brismée, puis après la guerre, L’Imprimerie populaire, imprime et édite de nombreux tracts, des brochures, et surtout des journaux comme L’Antimilitariste, La Jeunesse socialiste, La Maison du peuple, La Raison ainsi que des organes syndicaux comme Le Carrier, Le Vêtement, Le Chapeau, L’Employé. Après 1918, sont encore imprimés de nombreux journaux syndicaux − on comprend pourquoi il n’y a pas eu d’imprimerie coopérative socialiste à Bruxelles comme cela a été le cas dans de nombreuses fédérations −, comme le Journal des correspondances, le Mouvement syndical belge et périodiques d’organisations du Parti ouvrier belge (POB) mais aussi L’Exploité, La Lutte des classes, etc. L’immeuble de la rue Haute appartient aujourd’hui à la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB).

Marie-Élizabeth Debuyger est présente dans les milieux de femmes socialistes, en 1891, au sein du groupe des Citoyennes socialistes rationalistes. Elle représente les Femmes socialistes de Bruxelles au neuvième congrès de la Commission syndicale (syndicat interprofessionnel) du POB en 1907. Elle imprime les Cahiers féministes en 1903-1904. Elle est membre du Comité de la Libre pensée de Bruxelles en 1894 et figure parmi les fondateurs de la Prévoyance sociale en 1907.