MARTINEZ Antoine

Par Jacques Girault

Né le 23 mars 1928 à Saint-Privat-des-Vieux (Gard) ; professeur technique adjoint ; militant syndicaliste ; militant communiste dans le Gard et le Tarn-et-Garonne, adjoint au maire d’Alès (Gard).

en 1965
en 1965

Son père, originaire de Cartagena en Espagne immigra en 1911 et travailla comme mineur de jour dans le Gard en 1921. Sa mère, espagnole, vint en France en 1920. Ils s’activèrent dans la solidarité avec les Républicains espagnols pendant et après la guerre d’Espagne. Antoine Martinez reçut les premiers sacrements catholiques et, se déclarant athée matérialiste, ne fréquenta pas l’Eglise par la suite. Naturalisé en 1942, titulaire du certificat d’études primaires, il commença à travailler en 1942 comme apprenti ajusteur aux Forges d’Alès, puis, après avoir obtenu le certificat d’aptitude professionnelle en 1945, comme ouvrier ajusteur-outilleur professionnel jusqu’en 1954. De 1954 à 1959, il occupa divers emplois (ouvrier agricole, manœuvre maçon, monteur en charpentes métalliques, inspecteur des ventes du journal communiste La Marseillaise en 1956-1957, ajusteur-monteur en matériel de travaux publics). En 1957, il suivit pendant trois mois les cours de l’école nationale de formation des moniteurs de formation professionnelle des adultes à Paris (XIIIeme arr.), et devint maître auxiliaire au collège d’enseignement technique d’Alès en 1959. Pour être titularisé, il suivit des cours du soir et entra à l’Ecole normale nationale d’apprentissage à Paris en 1961. Dispensé de l’année de formation, nommé d’office, la première année à Caussade (Tarn-et-Garonne) puis, la deuxième année, au lycée technique Mimard à Saint-Etienne (Loire), il revint en 1963 au collège d’enseignement technique d’Alès comme professeur titulaire dans la section fraisage. Il assura notamment un stage de perfectionnement d’ouvriers fraiseurs et l’encadrement de la reconversion de 15 mineurs de fond en rectifieurs. Il prit sa retraite en 1988 comme professeur de lycée professionnel.

Martinez effectua son service militaire dans le Génie en Allemagne à partir de novembre 1948 et le termina un an plus tard comme sergent. Il se maria à Alès en octobre 1950 avec Salvadora Gimenez. Le couple eut quatre enfants.

Membre de la CGT depuis 1945, responsable des jeunes de l’Union locale, élu du jeune personnel de 1945 à 1948, Martinez fut actif lors des grèves de 1947-1948 des métallurgistes et des mineurs. Au retour du service militaire, il fut délégué du personnel et secrétaire de la section syndicale de son entreprise jusqu’à son licenciement économique en août 1954. Il anima l’Union locale de Caussade (Tarn-et-Garonne) en 1961-1962 notamment lors des actions des ouvriers de la chapellerie. A partir de 1962, il milita au Syndicat national de l’enseignement technique professionnel CGT. En 1968, élu au conseil d’administration de la cité scolaire d’Alès, il proposa la mise en place d’un comité d’hygiène et de sécurité qui fut dissous l’année suivante par le Rectorat.

Martinez adhéra aux Jeunesses communistes en 1945, à l’Union de la jeunesse républicaine de France en 1948 et, en 1952, devint secrétaire de la fédération du Gard de l’UJRF, responsabilité à laquelle il fut réélu lors du congrès du 26 mars 1955 à Tamaris. En 1953, il dirigea la délégation du Gard au festival mondial de la jeunesse de Bucarest. Il fut notamment chargé, en collaboration avec le secrétariat national, de la préparation de la première page de L’Avant-Garde réclamant un salaire pour les apprentis. Adhérent du Parti communiste français depuis 1950, il entra en 1953 au comité de la fédération communiste du Gard puis au bureau fédéral de 1954 à 1961. Il suivit l’école centrale du PCF d’un mois en 1952 et fut le secrétaire de la section communiste d’Alès-Est de 1957 à 1959 puis d’Alès Ouest de 1959 à 1961, militant pendant cette dernière période dans la cellule de la cité scolaire.

Martinez partit pour le Tarn-et-Garonne et collabora directement au comité et au bureau de la fédération communiste pendant l’année 1961-1962. Il participa à la vie du PCF à Saint-Etienne en 1962 et en 1963. Revenu dans le Gard, il retrouva le comité fédéral en 1964. Lors de la conférence fédérale, il s’opposa aux analyses de Jeannette Vermeersch* sur l’URSS et la question de l’unité. Elu membre du seul comité fédéral en 1964, il entra au bureau fédéral en 1965 tout en étant encore membre du secrétariat de la section communiste d’Alès-Ouest. A partir de 1968, responsable des techniciens, ingénieurs et cadres, pendant trois années, il devint responsable de la page départementale de l’Humanité-dimanche en 1971. Il quitta ses responsabilités fédérales au milieu des années 1970 pour se consacrer à ses responsabilités municipales.

Martinez devint conseiller municipal d’Alès en 1965 et membre des commissions des écoles et de la culture. Il en demeura membre en 1967, 1971 et 1977. Cette année-là, il devint adjoint au maire, délégué à l’information et à la formation professionnelle. En désaccord avec le maire et le PCF, lui reprochant « le suivisme du Parti à la politique social-démocrate du gouvernement », il ne fut pas candidat en 1983 et quitta le PCF.

Pendant ces années, Martinez fut responsable ou président des comités de parents d’élèves dans les établissements successifs de ses enfants. Puis, à partir des années 1990, il anima un cours d’espagnol dans son association de retraités. En 2009, il organisa une exposition sur les républicains espagnols du milieu des années 1930 au milieu des années 1940. En 2012, soutenant le Front de gauche, il lisait toujours la presse communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139504, notice MARTINEZ Antoine par Jacques Girault, version mise en ligne le 7 février 2012, dernière modification le 22 novembre 2014.

Par Jacques Girault

en 1965
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en 1967
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en 1968
en 1968

Iconographie :
-  Martinez présentant le rapport sur la préparation des élections municipales d’Alès en 1965. Assis au bureau, de droite à gauche, Henri Valy, conseiller général, Lucien Lacroix, secrétaire de la section communiste d’Alès-Ville, Roger Roucaute, tête de liste aux élections municipales, Arthur Alvarez, secrétaire de la section communiste d’Alès-Est.
-  Martinez aux côtés de Youri Gagarine à Alès en septembre 1967 invité des Jeunesses communistes, à gauche de Gagarine, Jacky Valy, secrétaire des JC, A sa gauche, un secrétaire des JC d’Union soviétique, derrière lui Raymond Dussargues, avocat, adjoint au maire d’Alès, à sa gauche Martinez et Ferrier, autre responsable des JC d’Alès.
-  Martinez à la tête de la première manifestation de lycéens à Alès en mai 1968.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. - Renseignements fournis par l’intéressé. - Notes de Jean-Pierre Besse et de Claude Pennetier.

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