DESFORGES Marcellin, Gilbert

Fils d’un journalier, Marcellin Desforges épousa Esther Guillaumin le 6 septembre 1902. En 1901, il habita 9 rue de Blanzat, travaillant comme imprimeur chez Herbin (entreprise de 320 ouvriers). Il milita à la 108e section du Livre à Montluçon. En 1905, il fut secrétaire de la Bourse du Travail que Charles Fouilland avait créée en 1900 et qui était forte de 2 449 adhérents. Un rapport de Police affirma que « les socialistes collectivistes considéraient la Bourse du Travail comme un établissement leur appartenant en propre ». Mais cela n’empêcha pas les libertaires de prendre la direction de plusieurs gros syndicats et de diriger la grève de 1906 qui fut à Montluçon l’événement syndical le plus marquant d’avant la première guerre mondiale.

Du 8 au 16 octobre 1906, Desforges, représenta les typographes, les boulangers et les verriers de Montluçon au congrès de CGT d’Amiens. Il fit parti des délégués emmenés par Renard qui signèrent le « refus de division de la proposition du textile dont la première partie aurait pu rallier un grand nombre de délégués ». Il représenta également la Bourse du Travail de Montluçon à la Conférence Nationale des Bourses de Travail. Après la dure défaite de la grande grève de mai 1906, le reflux des effectifs syndiqués qui suivit, les chasses à la sorcière, il participa, en 1909, à redonner un mouvement de croissance aux syndicats ouvriers dits « rouges ». Mais il devait mourir en 1910 dans sa 31e année. Ses obsèques civiles, suivies par une foule nombreuse, furent l’occasion des discours de Reisser au nom des Travailleurs du Livre, d’Aupart pour la Bourse du Travail, de Dormoy pour le parti socialiste et de Montusès pour la municipalité de Montluçon.