LEURENT Jacques, Christophe, Louis, Joseph

Par André Caudron

Né le 26 juillet 1892 à Tourcoing (Nord), mort le 15 août 1961 à Freney d’Oisans (Isère) ; jésuite, pionnier de la JOC française.

Issu de la branche tourquennoise d’une grande famille de l’industrie textile, Jacques Leurent était le huitième des treize enfants de Paul Leurent et de Marie, née Béghin. Entré dans la Compagnie de Jésus, il fit sa théologie au scolasticat d’Enghien (Belgique). C’est dans cette ville qu’il rencontra l’abbé Joseph Cardjin* en 1923. Celui-ci, alors directeur des œuvres sociales de Bruxelles et aumônier des syndicats chrétiens de la capitale belge, allait fonder la JOC d’Outre-Quiévrain l’année suivante.
Le jeune religieux et son condisciple Jean Boulier*, qui allait être aussi à l’origine de la JOC française, envisageaient tous deux d’exercer leur apostolat en milieu ouvrier. Ils demandèrent à leurs supérieurs, dans un rapport rédigé en latin, l’autorisation d’accomplir un stage en usine. « Si l’on veut comprendre les ouvriers, il faut travailler avec eux », disaient-ils, mais cette demande leur fut refusée.
Ordonné prêtre en 1924, Jacques Leurent fut alors nommé professeur à l’Institut catholique des arts et métiers (ICAM) de Lille, qui dépendait de sa congrégation. Il reçut aussi mission de s’occuper du lancement de la JOC en 1926. Comme il avait déjà animé un cercle jociste au cours de son séjour en Belgique, à Enghien précisément, la tâche lui fut facilitée. La même année, il fut l’un des participants à la deuxième semaine d’études du jeune mouvement au collège Saint-Michel de Bruxelles, où on l’entendit proclamer : « La JOC doit s’implanter dans le Nord » (de la France).
Peu après, le père Leurent quittait l’ICAM de Lille pour s’installer à la maison Charvet, établissement de retraites tenu par les jésuites à Flers, près de Roubaix (Nord). C’est là qu’il accueillit, le 15 mai 1927, une journée de récollection au cours de laquelle cinquante délégués décidèrent de fonder une fédération de la JOC pour Lille et sa banlieue. Devenu un ami de Joseph Cardjin, Jacques Leurent organisa les premières réunions de propagande en présence de l’aumônier belge dans le quartier de Moulins-Lille ainsi qu’à Tourcoing, les 22 et 23 juin 1927.
À partir de 1932, le père Leurent, désormais en résidence à Roubaix, se spécialisa dans les retraites conçues à l’intention des militants d’action sociale. En 1934, au congrès diocésain de Lille, il présenta un rapport sur l’importance des retraites et récollections dans la formation des dirigeants. Il était en 1959 supérieur de la résidence des jésuites de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139588, notice LEURENT Jacques, Christophe, Louis, Joseph par André Caudron , version mise en ligne le 7 février 2012, dernière modification le 7 février 2012.

Par André Caudron

ŒUVRE : La Jeunesse ouvrière, brochure, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1926. Cette reproduction d’un article paru en 1926 dans le Messager du Cœur de Jésus, paraît être le premier texte édité en France sur la JOC.

SOURCES : Émile Poulat, Naissance des prêtres-ouvriers, Casterman, 1965. — André Coulier, JOC et JOCF, DES, Faculté des lettres, Lille, 1967. — Paul Droulers, Politique sociale et christianisme, II, Les Éditions Ouvrières, 1981. — Généalogie des familles de Roubaix-Tourcoing et environs, V. Hache, Roubaix, 1947. — André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 4. Lille-Flandres, Beauchesne, 1990.

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