Par Daniel Grason
Née en 1911 en Pologne ; antifasciste ; volontaire en Espagne républicaine.
Romaryn Pasternaki vivait en France, elle arriva en Espagne en octobre 1936, en s’engagea dans une colonne anarchiste, combattit au front. En août 1937, elle alla à Albacete au siège des Brigades internationale, demanda son intégration dans l’une d’elle. Elle fut affectée dans un atelier de confection. Dans les Brigades, les femmes étaient dactylos dans les services administratifs, médecins à la syndicale internationale où couturière. Dans Le Soldat de la République, Paul Mege, du 10e bataillon écrivait un article intitulé : « L’ennemie ». Selon ce volontaire, les femmes étaient mères et épouses : « L’ennemie est cette jolie femme qui dans les bars nous offre à boire », il décrivait un portrait d’espionne, également « L’ennemie de l’arrière […] la prostituée qui nous empoisonne le sang ».
Eduardo D’Onofrio dit Edo, donnait les appréciations sur service des cadres sur Romaryn Pasternaki, dans une note rédigée le 30 juillet 1940. « Elle fut renvoyée » de l’atelier de confection « à cause de sa mauvaise conduite et de ses actes immoraux. Elle a même été arrêtée une fois par la police ». Selon cette note, elle demanda à adhérer au parti socialiste de Catalogne, son admission fut refusée. L’appréciation politique était à l’avenant : « elle était liée à des éléments douteux de la FAI et du POUM, il s’agit d’un élément sinon douteux, déclassé, immoral ».
Par Daniel Grason
SOURCES : RGASPI 545.6.770, BDIC mfm 880/40. – Le Soldat de la République, n° 36, 1er juillet 1937, cité par Jacques Delperrie de Bayac, Les Brigades internationales, Fayard, 1968.