MARSZALEK Ignace

Par Pierre Schill

Né le 6 juillet 1898 à Tczaski (Pologne), mort le 9 mars 1945 au camp de Dachau (Allemagne) ; mineur aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) ; résistant du Groupe Mario en Moselle annexée au Reich.

Ignace Marszalek participa aux combats de la Première Guerre mondiale de 1916 à 1918 sous l’uniforme de l’Empire allemand. Brancardier il fut blessé en France et hospitalisé à Mulhouse. En 1920, il prit part au sein de l’armée polonaise aux combats contre la Russie bolchevique.

Il occupa un emploi de mineur aux houillères de Wendel à Petite-Rosselle (Moselle) à partir d’octobre 1926. Arrivé seul en France, il était auparavant ouvrier agricole en Pologne. Sa femme et son premier enfant le rejoignirent en 1929.

Il fut évacué en septembre 1939 avec sa famille dans le Pas-de-Calais où il occupa un emploi de mineur à Liévin. Le travail lui était assez pénible car les veines de charbon étaient basses ce qui l’obligeait à travailler à genoux. La famille était accueillie dans une famille française. Il rentra en Moselle annexée au Reich hitlérien à la fin de l’année 1940 pour reprendre son emploi aux mines de Petite-Rosselle. Il refusa de répondre favorablement à la demande des autorités allemandes visant à faire des Polonais des « Volksdeutsche ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de Moselle annexée. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied par l’instituteur messin Jean Burger dont le pseudonyme de résistant était « Mario ». Il ne tint pas sa famille au courant des ses activités mais manifesta une certaine inquiétude après les premières vagues d’arrestation de résistants de la cité Habsterdick.

Son activité clandestine lui valu d’être arrêté le 1er mars 1944 par la Gestapo. Alors qu’Ignace Marszalek était encore à son travail au puits Simon, trois gestapistes vinrent au domicile familial pour procéder à une fouille et demander à madame Marszalek de préparer quelques effets pour son mari « qui ne rentrera pas de suite ». Il fut emprisonné au Fort de Queuleu à Metz jusqu’en juin 1944 puis transféré au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) où il resta jusqu’en octobre. Il travailla au Kommando de Neckargerach et fut ensuite déporté au camp de Dachau où il mourut le 9 mars 1945. D’après un déporté rescapé il serait mort du typhus.

D’après le certificat d’appartenance à la résistance intérieure française, délivré en 1950, Ignace Marszalek était considéré comme « résistant isolé » à partir du 1er septembre 1943. Il lui fut reconnu le grade de caporal. Après de longues démarches sa veuve eut droit à une pension. Son fils était fier du combat de son père et vivait avec amertume les moments d’après-guerre où il était encore parfois traité de « sale Polak ».

Ignace Marszalek s’était marié, le 11 août 1919 à Krotoszyn (Pologne), avec Rose née Kaczmarek le 14 février 1897 à Benice (Pologne) dont il eut trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139674, notice MARSZALEK Ignace par Pierre Schill, version mise en ligne le 16 février 2012, dernière modification le 16 février 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Archives des Houillères du Bassin de Lorraine : dossier personnel. — Archives de la Direction interdépartementale d’Alsace du Secrétariat d’Etat à la Défense chargé des Anciens Combattants : fichier du camp de Natzweiler-Struthof (renseignements fournis par Thierry Heidmann). — Archives personnelles de Thadée Marszalek, son fils. — Renseignements fournis par Thadée Marszalek et par la commune de Stiring-Wendel (Moselle). — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. — Pierre Schill, « Les mineurs de charbon étrangers membres du groupe de Résistance ‘‘Mario’’ en Lorraine annexée (1940-1945) », dans Institut d’Histoire Sociale Minière, Mineurs immigrés. Histoire, témoignages (XIXè-XXè siècles), VO éditions, 2000, p. 243 à 261.

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