MARCHÉ Charles, Alexandre

Par Gilles Morin

Né le 17 décembre 1886 à Saint-Martin-les-Melle (Deux-Sèvres), mort le 22 avril 1962 à Niort (Deux-Sèvres) ; instituteur ; résistant, membre du Comité départemental de Libération ; militant socialiste, secrétaire de la fédération SFIO (1944-1946).

Charles Marché était le fils d’un couple de cultivateurs, Louis Marché et Louis Pouvreaut. Il devint instituteur et effectua son service militaire de septembre 1906 à septembre 1907 au 125 régiment d’infanterie à Poitiers. En 1908 il était à Plesguer (Ille-et-Vilaine) où il semble s’être marié à une femme aveugle, sœur d’Alphonse Aubry futur cheminot, militant syndicaliste de la CGT et socialiste, et d’Albert Aubry, futur député socialiste d’Ille-et-Vilaine.

Charles Marché revint comme instituteur dans les Deux-Sèvres à Faye-L’Abbesse, puis Verrines en 1911. Il fut rappelé sous les drapeaux dans l’infanterie le 4 août 1914 ; blessé par balle au bras droit le 20 août 1914, il revint au front en mai 1915 et ne fut démobilisé que 11 mars 1919, titulaire de la Croix de guerre avec citation. il reprit son poste puis fut muté à Tauché-Aigondigné (entre Niort et Celles-sur-Belle) en 1927.

Militant socialiste SFIO, secrétaire de la section de Tauché, il collaborait au Travail des Deux-Sèvres en 1930. il fut candidat au conseil général en octobre 1934 dans le canton de Melle. Il appartenait à la commission administrative de la fédération SFIO en 1937-1938. N’étant pas réélu au congrès fédéral de début 1938, il réintégra la direction fédérale comme suppléant en novembre suivant.

“Socialiste pacifiste”, il déclara au Comité d’histoire de la Seconde guerre mondiale en janvier 1947, qu’il avait refusé la défaite dès juillet 1940, se contentant d’agir jusqu’en fin 1941 par une prudente propagande de bouche à oreilles en faveur des Anglais et du général de Gaulle. En février 1942, il rencontra Augustin Malroux, avec Émile Bèche et commença une résistance organisée. Selon ce témoignage, il aurait été assistant de Bèche dans le combat clandestin dès le début 1942. Il appartint au réseau CND Castille, pour lequel il collectait des renseignements et il organisa des terrains d’atterrissage à Tauché. Sans appartenir à Libération-Nord, il contribua à sa formation pour la région et était en liaison avec l’OCM de Vendée. Il entreprit la réorganisation des sections socialistes du département, regroupées en cinq zones géographiques, lui-même s’occupant plus particulièrement de la région niortaise avec Jean Sabourin. Il devint le secrétaire clandestin de la fédération socialiste reconstituée après un congrès tenu à Niort sous la présidence de Tanguy Prigent en mai 1943. Bèche, ayant pris la direction du service de renseignement de « Libération-Nord » à Paris, lui confia le service régional début 1944. En février, il participa à un congrès socialiste régional à Bordeaux, comme représentant du département. Il dut passer dans la clandestinité en juin 1944. Il était membre du Comité départemental de Libération clandestin et du Comité local de Libération de Niort. Il fut homologué membre des forces françaises combattantes (FFC) (CND, Castille).

Secrétaire de la fédération SFIO en septembre 1944, Charles Marché fut désigné conseiller municipal de Niort à la Libération, fut élu en 1945 et réélu en 1947. Il se présenta en vain aux élections cantonales de septembre 1945 à Niort. Il s’était montré intransigeant sur le refus des listes communes avec le PCF.

Il démissionna de ses fonctions de secrétaire fédéral le 10 février 1946, pour devenir secrétaire fédéral-adjoint à la propagande, fonction dont il démissionna également en octobre 1947. Militant très actif du Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR), il était encore désigné comme secrétaire de la section niortaise en juin 1948 et organisa ce mouvement au niveau départemental en 1948-1949, appartenant par ailleurs au Comité national du RDR. Il se présenta sous cette étiquette contre Bazureau qui défendait les couleurs de la SFIO aux élections cantonales de 1949. Resté à la SFIO, il se désista au 2e tour pour le candidat communiste et fut exclu par la section de Niort en mai 1949.

Il signa un tract contre la Communauté européenne de défense en 1954.

Charles Marché était chevalier de la Légion d’Honneur, et il reçut la Croix de Guerre et la médaille de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139702, notice MARCHÉ Charles, Alexandre par Gilles Morin, version mise en ligne le 19 février 2012, dernière modification le 15 septembre 2022.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3240, 4027 ; F/1cII/280 ; F/1cIII/1344 ; 72 AJ/70, témoignage de Charles Marche. — SHD, Vincennes GR 16 P 393644. — Archives de l’OURS, dossiers Deux-Sèvres. — Le Populaire, 6 octobre 1934. — Le Travail des Deux-Sèvres, 26 février 1938. — Chaumet Michel et Pouplain Jean-Marie, La Résistance en Deux-Sèvres, 1940-1944, Geste éditions, 1994, 289 p. — Arch. Dép. Deux-Sèvres, état civil, registre matricule. — Notes d’Alain Dalançon.

Iconographie : Le Travail des Deux-Sèvres, 26 février 1938.

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