MAISONNEUVE Robert

Par Éric Nadaud

Ouvrier mouleur  ; secrétaire de la Fédération nationale des travailleurs de la Métallurgie CGT (1948-1952)  ; membre du comité directeur du Parti socialiste unitaire (1949-1951).

Ouvrier métallurgiste à Anor, dans le Nord, Robert Maisonneuve militait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à la SFIO ainsi qu’au syndicat des Métaux CGT d’Anor.

Il sortit brusquement de l’ombre à la faveur de la scission de Force ouvrière. Après qu’il eut condamné celle-ci au nom de l’idéal socialiste, il fut élu par le comité national de la Fédération CGT des travailleurs de la Métallurgie, les 30 et 31 janvier 1948, membre du comité exécutif national et secrétaire de la fédération, en remplacement de Hamon, secrétaire fédéral passé à la dissidence. Il fut reconduit dans ces fonctions par le congrès fédéral de mai 1948, et de nouveau par celui de juin 1950. Il collabora irrégulièrement à la rédaction des organes de la fédération, L’Union des métallurgistes et Le Guide du métallurgiste.

Robert Maisonneuve quitta de même la SFIO, au début de l’année 1948, parce qu’elle soutenait Force ouvrière. Il rejoignit le Mouvement socialiste unitaire et démocratique, rebaptisé Parti socialiste unitaire (PSU) en septembre 1948, que venaient de fonder des leaders de la tendance Bataille socialiste exclus de la SFIO pour rassembler les socialistes révolutionnaires partisans de l’unité d’action avec le Parti communiste. Il prit part de 1948 à 1950 à la rédaction de l’organe officiel du nouveau parti, La Bataille socialiste, mais d’une manière intermittente. Il fut porté au comité directeur par le deuxième congrès national du Parti socialiste unitaire, en décembre 1949. Il essaya d’y organiser une « tendance syndicale » regroupant les dirigeants unitaires chargés de responsabilités à la CGT, dans le but de réaliser une étroite convergence des deux formations. Il révéla qu’il était très proche du Parti communiste lors des débats qui divisèrent les socialistes unitaires sur la question du titisme, au début de l’année 1950, puisqu’il invoqua la nécessité d’éviter une discordance entre Parti socialiste unitaire et CGT pour convaincre le parti de trancher au plus vite dans le sens d’une condamnation catégorique de Tito.

À partir du congrès fédéral de novembre 1952, il cessa de figurer au bureau comme au comité exécutif de la Fédération des Métaux. Contrairement aux usages, ni la présidence du congrès de 1952, ni la presse fédérale ne donnèrent d’explication. Son mandat au comité directeur du Parti socialiste unitaire ne fut pas davantage renouvelé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139704, notice MAISONNEUVE Robert par Éric Nadaud, version mise en ligne le 20 février 2012, dernière modification le 27 avril 2013.

Par Éric Nadaud

SOURCES : Le Peuple, 1948. — L’Union des métallurgistes, organe de la Fédération des travailleurs de la Métallurgie, 1948-1952. – Le Guide du métallurgiste, 1948-1952. – Procès-verbaux des réunions du CD du PS unitaire, 1949-1950. – La Bataille socialiste, 1948-1950.

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