MATET Rose, Marie [née DELPRAT Marie-Rose]

Née à Narbonne, Marie-Rose Delprat, fille de Fernand Delprat, professeur de philosophie, et de Marie Henriette Matet, et épouse divorcée de M. Douzon, se fit appeler après la Seconde Guerre mondiale du seul nom de famille de sa mère. Licenciée en droit, elle s’était établie à Paris en 1937, après avoir vécu dans l’Aude, puis à Marseille, pour y travailler comme juriste au service du contentieux de la Banque d’Indochine. Elle occupait encore cet emploi au début des années 1950, avec le rang de sous-chef de service.

Féministe, choquée par l’infériorité juridique des femmes dès ses études de droit, elle consacra ses premiers engagements à la Ligue des Françaises pour le droit de vote. Mais ce fut surtout à partir de 1948 qu’elle se fit connaître, comme une figure de la nébuleuse des « compagnons de route » du Parti communiste.

Elle milita au Parti socialiste unitaire (PSU), groupement issu en 1948 d’une scission de l’aile gauche de la SFIO, rebaptisé Parti socialiste de gauche en 1954, qui rassemblait des socialistes partisans de l’unité d’action avec le Parti communiste. Domiciliée rue Saint-Placide (6e arr.), elle fut dès 1948 responsable du sixième groupe et membre du bureau de la Fédération socialiste unitaire de la Seine, dont elle devint l’année suivante trésorière générale adjointe. Elle représenta le PSU à partir de 1948 dans les congrès de l’Union des femmes françaises et de la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF). En 1952, elle fut élue membre du comité directeur du parti. Elle fut réélue en 1954, en même temps que promue secrétaire nationale. Elle anima le parti et écrivit dans son organe Le Socialiste de gauche jusqu’à leur disparition en 1958.

Rose Matet donna également son adhésion à l’Union des femmes françaises (UFF), qui groupait les femmes proches du Parti communiste, peu après sa participation comme déléguée du PSU au deuxième congrès international des femmes qui se tint à Budapest en 1948. Elle fut élue dès 1949 membre de son bureau directeur, où elle siégea jusqu’en 1968. Elle exerça aussi à l’UFF les responsabilités de secrétaire du comité départemental de la Seine, de membre du secrétariat de la commission nationale de la paix, appartint à la direction du journal Femmes Françaises, et prit part à maints congrès de la FDIF, sans plus avoir besoin d’une délégation du PSU. À partir de 1968, elle fit partie durant une dizaine d’années du comité d’honneur de l’UFF.

Elle se joignit aussi à des titres divers au mouvement pour la paix impulsé sous différentes formes par le Parti communiste. Elle appartint au conseil communal du sixième arrondissement des Combattants de la paix et de la liberté, fit partie de la délégation française au deuxième congrès mondial des partisans de la paix qui se tint à Varsovie en 1950, et fut élue au Conseil national du Mouvement de la paix en 1955, 1960, et 1964.

Rose Matet prit part enfin dans les années 1950 à diverses actions pour la défense des libertés telle que la concevait le Parti communiste. Ainsi entra-t-elle au comité de défense des « seize de Basse-Pointe » en 1951.
Après la disparition du Parti socialiste de gauche, en 1958, elle s’inscrivit à la section du sixième arrondissement de Paris du Parti communiste.