BOTTAIOLI Giovanni, dit PERI, dit BUTTA

Fils d’ouvrier agricole, Giovanni Bottaioli adhéra au PSI en 1919. Communiste dès janvier 1921 il participa activement à la lutte armée contre les « chemises noires » dirigées par Farinacci, le futur secrétaire du Parti national fasciste (PNF). Il dut quitter Crémone en 1923 et rejoindre la France, à Marseille. Il fut membre du PCF, et dans la même cellule que Maurice Thorez en 1926, où ce dernier soutint Staline. Il s’en suivit une mémorable altercation entre les deux. « Butta », accusa Thorez d’être « antiprolétarien », et fut interrompu par « Maurice » par ces mots : « Rappelle-toi, Jean, que je suis mineur ! ». « Jean » Bottaioli lui répliqua : « Rappelle-toi, Maurice, que je suis maçon ».

Membre fondateur de la Fraction communiste italienne (« bordiguiste »), formée en avril 1928, il fit partie de la commission exécutive de la Fraction. Lors de la conférence de fondation de l’Opposition de gauche le 6 avril 1930 à Paris, il représenta – sous le pseudonyme de Peri – la Fraction. Il la représentera encore, lors des conférences de 1933 de l’opposition qui donna naissance à l’Union communiste, animée par Gaston Davoust, Jean Lastérade de Chavigny et Laroche (Szajko Schönberg).

Il retourna en août 1945 en Italie, pour contribuer au développement du nouveau parti, le Parti communiste internationaliste (PCInt), fondé au printemps 1943. Militant responsable et actif du parti, il fait de nombreuses conférences publiques à travers toute l’Italie, de 1946 à 1948. La section de Crémone qu’il anima avec l’avocat Rosolino Ferragni joussait d’un incontestable rayonnement dans le prolétariat local, au point d’être avec la section de Catanzaro (Calabre) la seule à publier un bimensuel local : l’eco dei Comunisti. En 1952, il suivit la tendance d’Onorato Damen regroupée autour du journal Battaglia comunista et de la revue Prometeo, dont il fut le responsable légal. Doté d’une bienveillance naturelle, opposé tant au sectarisme qu’à l’intellectualisme, il eut une influence décisive sur l’évolution du futur sociologue et historien du mouvement ouvrier Danilo Montaldi (1929-1975), né à Crémone, vers des positions communistes de gauche, qui anima dès 1957 à Crémone un groupe de réflexion : le « grupo di unità proletaria », groupe de propagande socialiste-révolutionnaire, en contact direct avec « Socialisme ou Barbarie ». Il fut actif dans cette organisation jusqu’à sa mort accidentelle.