LEVILLAIN Georges

Par Gilles Morin

Né le 30 janvier 1908 à Normanville (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 7 juin 1986 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) ; représentant de commerce ; militant et élu socialiste ; maire et conseiller général de Clichy-la-Garenne (1959-1976).

Fils naturel d’une ménagère, installé à Clichy-la-Garenne à la fin des années vingt, Georges Levillain se maria le 14 janvier 1928 à Clichy (Seine, Hauts-de-Seine) avec Madeleine Baudreux.

Il adhéra à la section locale de la SFIO dans cette période, la ville étant alors dirigée par le maire socialiste Charles Auffray. Il fut l’un des reconstructeurs de la section de Clichy, marquée par la fusillade sanglante de 1937, après la dissolution de la fédération de la Seine en avril 1938, étant alors nommé secrétaire adjoint. Il prit véritablement des responsabilités dans la Résistance en reconstituant une nouvelle fois la section socialiste dans la clandestinité. Il était par ailleurs responsable régional de Libération-Nord, jusqu’à la Libération. Il fut par la suite médaillé de la Résistance.

Président du Comité local de Libération de Clichy, Georges Levillain libéra la mairie les armes à la main et fut désigné par arrêté préfectoral comme maire provisoire d’octobre 1944 à mai 1945. Candidat malheureux aux élections municipales et cantonales de 1945, il reprit la municipalité aux communistes et fut élu maire de Clichy en 1947, alors que la SFIO avait trois conseillers municipaux sur trente-quatre seulement. Il fut par la suite constamment réélu, grâce à une alliance avec le MRP jusqu’en 1977. En 1965, la municipalité comprenait vingt et un SFIO, dix centristes et quatre « intérêts locaux ». En 1971, sa liste d’union PS-centriste, devança le PCF et l’UNR. Sous sa mandature, la ville qui comptait plus de 50 000 habitants se développa modérément, mais modernisa sa cité, avec la construction de grands ensembles qui proposaient alors ce qui apparaissait comme le confort moderne.

Élu au comité exécutif de la fédération SFIO de la Seine le 1er novembre 1944, Georges Levillain fut candidat aux élections législatives de 1958 et suppléant d’Albert Gazier en 1962 et 1967. Élu conseiller général SFIO en 1964, il siégea à l’Assemblée départementale jusqu’en 1976 et en fut vice-président de l’Assemblée départementale durant cinq années.

Trésorier de l’Union des maires de la Seine, Georges Levillain était membre du conseil d’administration de l’Union des Maires de France en novembre 1953, trésorier national de l’Union Internationale des maires et, en 1967, était membre de la commission culturelle du Conseil des Communes d’Europe. Pionnier du rapprochement franco-allemand, il favorisa le jumelage de Clichy avec la ville d’Heidneheim en Allemagne, le troisième jumelage d’une ville française avec une ville allemande.

Au sein de la SFIO, Georges Levillain se situait, selon les critères de l’époque, à la « droite » du parti. Il fut membre du comité de soutien à la candidature de Gaston Defferre (dont il était un ami personnel) dans les Hauts-de-Seine, puis appartint au comité de soutien du courant animé par André Chandernagor qui publiait Démocratie socialiste. Sa municipalité accueillait régulièrement des réunions nationales du parti.

Militant laïque, Georges Levillain était délégué cantonal de l’Éducation nationale en 1962.

Il se retira volontairement de la vie municipale en 1977, trente ans après le début de son mandat. Un parc et un square de Clichy portent son nom.

Marié, il n’eut pas d’enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139845, notice LEVILLAIN Georges par Gilles Morin, version mise en ligne le 7 mars 2012, dernière modification le 8 décembre 2019.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3227 ; F/1cII/289. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Profession de foi aux élections législatives de 1967. — Bulletin hebdomadaire fédéral SFIO de la Seine, 5 novembre 1944. — Démocratie socialiste, n° 6, mai 1970.

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