LIANDRAT Marion [née DALBARD Marie-Jeanne]

Par Jocelyne George

Née le 1er octobre 1915 à La Calle, département de Constantine (Algérie), morte en 2007 ; ouvrière papetière, communiste, syndicaliste CGT, membre de la commission féminine confédérale de 1952 à 1972, membre de la commission administrative confédérale de 1952 à 1967, secrétaire de la fédération du papier-carton, secrétaire de l’Union départementale du Val-de-Marne de 1966 à 1972

Marion Liandrat
Marion Liandrat

Le père de Marie-Jeanne était porion en Algérie. Sa mère était italienne. Elle avait un frère. La famille vint en France après la Première Guerre mondiale. Marie-Jeanne n’eut qu’une instruction primaire. En 1937, ouvrière papetière dans une entreprise du Faubourg Saint-Denis, elle adhéra au syndicat du livre CGT. Elle devait déjà être mariée avec Liandrat, désigné comme miroitier en 1950. Nous savons qu’elle éleva le fils de son mari. Après la guerre, elle semble vivre seule jusqu’en 1965 et partager ensuite sa vie avec un autre militant de la CGT. Nous ne savons pas quand elle se fit appeler Marion plutôt que Marie-Jeanne, signe d’un parti pris moderne. Ce fut avant 1952 car elle apparaît alors avec ce prénom dans les documents de la CGT.

Elle entra dans la vie militante en août 1944, au moment de l’insurrection de Paris, participant à la construction de barricades. Elle habitait le XVIIIe arrondissement alors très populaire. Elle adhéra à l’Union des femmes françaises en août 1944, au Parti communiste en mars 1946, réadhéra à la CGT le mois suivant et entama une ardente vie de militante ouvrière et féministe. Au PCF, elle suivit une école de section en 1946, une école fédérale en décembre 1947, une école centrale pour les femmes en octobre 1949. Secrétaire de cellule en 1946, elle était, en février 1950, membre du secrétariat de la section de La Chapelle-Goutte d’Or et membre du comité fédéral de la Seine. Au vu de ses qualités la section des cadres du parti l’orienta vers le travail syndical et vers le travail auprès des femmes.

En 1952 elle fut élue à la commission administrative de la CGT et entra tout de suite à la commission féminine confédérale où elle fut très active pour convaincre et organiser les ouvrières. Elle avait, se souvient-on, une grande compréhension du vécu des travailleuses et savait leur parler. Elle entra au secrétariat de la fédération du papier-carton en 1950 et à celui de l’Union départementale de la Seine en 1964. Elle fut une des organisatrices pour la France des trois conférences internationales des travailleuses à l’initiative de la Fédération syndicale mondiale en 1956, 1964, 1972. Elle fut aussi une de celles qui préparèrent les conférences nationales des femmes de la CGT en 1958, 1962, 1966.

En novembre 1966, Marion fut appelée à participer à la formation de l’Union départementale du nouveau département du Val-de-Marne. En février 1968 se tint une première conférence départementale pour les femmes travailleuses dans la perspective de la Journée internationale du 8 mars. Dans un texte rédigé alors à l’adresse des 100 000 femmes salariées du département, elle écrit : « Vous avez droit à votre place à part entière dans le monde du travail. » Elle joua ensuite son rôle dans le mouvement de mai dans ce département très industrialisé où quelque 200 000 travailleurs et travailleuses occupèrent des centaines d’entreprises.

Commotionnée dans un accident de voiture en 1972, Marion Liandrat se retira dans le sud de la France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139929, notice LIANDRAT Marion [née DALBARD Marie-Jeanne] par Jocelyne George, version mise en ligne le 16 mars 2012, dernière modification le 4 décembre 2012.

Par Jocelyne George

Marion Liandrat
Marion Liandrat
de gauche à droite : Christiane Gilles, Marion Liandrat et Roland Foucard
de gauche à droite : Christiane Gilles, Marion Liandrat et Roland Foucard

SOURCES : Archives du Parti communiste français : biographies 1947-1950. – Documents fournis par l’IHS-CGT du Val-de-Marne. – Archives IHS-CGT : conférences internationales : 2C827 ; 2C829 ; 2C830. Collectif féminin : 43 CFD 12 ; 43 CFD 13 ; 43 CFD 25. – Notes de Slava Liszek.

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