LALMAND Edgar. [Belgique]

Par Luis Angel Bernardo y Garcia et José Gotovitch

Berchem (commune, pr. et arr. Anvers-Antwerpen), 20 août 1894 − Schaerbeek (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 20 novembre 1965. Marchand de grains, député de l’arrondissement de Bruxelles, ministre du Ravitaillement de 1945 à 1947, secrétaire général du Parti communiste de Belgique.

Le père d’Edgar Lalmand, Marie Joseph François Alphonse Lalmand, né à Neerheylissem (aujourd’hui commune et arr. Nivelles, pr. Brabant wallon) le 3 décembre 1871, est issu d’une famille de fermiers ruinée et est militaire de carrière pendant quatre ans puis employé de commerce. Il meurt à trente-trois ans, Edgar a six ans. Sa mère, Emerentiana Joanna Parys, veuve Tielemans, née à Saint-Nicolas (Sint-Niklaas, pr. Flandre orientale, arr. Saint-Nicolas) le 30 août 1863, fille d’artisan, est servante jusqu’à son mariage. Le couple est catholique, la mère pratiquante. Demeurée veuve avec quatre enfants à charge, la mère devient concierge. L’acte de naissance d’Edgar Lalmand indique la présence d’un d à la fin de son premier prénom : Edgard Clément Léonard Gaston. Cependant, ce d n’apparaît pas dans les documents du Parti communiste de Belgique (PCB), ni sur les affiches électorales. Il est connu sous le prénom usuel d’Edgar.

Alors qu’il demeure pratiquant jusqu’à l’âge de vingt ans, Edgar Lalmand suit les cours de l’école communale officielle et termine ensuite la troisième commerciale à l’Athénée d’Anvers. À seize ans, il entre comme employé dans la firme de son tuteur, agent importateur en céréales, ancien patron de son père. Dans une autobiographie de 1935, il soulignera qu’il aurait aimé poursuivre des études universitaires : les moyens modestes de sa mère ne le permettent pas. Mais les qualités du personnage s’affirment précocement : de 1913 à 1914, il effectue un stage à Londres où il acquiert la connaissance de l’anglais. Edgar Lalmand y fréquente également des conférences organisées par des exilés russes. Il se forge ainsi, de manière autodidacte, une culture politique par la discussion et des lectures suivies dont des classiques du marxisme, en particulier traitant de l’économie. Cette soif de culture demeurera un trait dominant de sa vie.

La Première Guerre mondiale rappelle Edgar Lalmand en Belgique. Il est mobilisé au 9ème de ligne. C’est à la fois la fibre sociale et l’engagement pour sa langue qui le font adhérer au Frontbeweging (mouvement du Front). Joris Van Severen en est le responsable pour son régiment. Lalmand le devient pour son bataillon. Malgré son évolution ultérieure, il conservera toujours une sensibilité particulière et gardera des liens avec certains milieux nationalistes flamands. En 1915, il devient athée au terme d’une longue réflexion. La Révolution russe de 1917 fait aussi forte impression sur lui et accélère l’évolution entamée en Angleterre. Par ailleurs, Le Feu de Henri Barbusse ainsi que les écrits de Romain Rolland le marquent profondément.

Aussi, sorti du conflit avec sept chevrons de front, le grade de sergent, la Croix de guerre et diverses autres médailles, Edgar Lalmand effectue une mutation profonde. En désaccord avec son programme social et économique, il quitte le Frontbeweging devenu le Frontpartij en même temps que l’armée en 1919, et adhère au premier groupe communiste anversois en 1920. Cet engagement, qu’il décrit d’ailleurs comme peu encourageant, n’a pas de suite car il part à Rotterdam pour deux années, totalement immergé dans ses activités d’expert en céréales. En 1921, Edgar Lalmand épouse sa marraine de guerre, une protestante norvégienne, Signe Borgen (1899-1984), plutôt apolitique, avec laquelle il aura trois enfants, Yvonne en 1922, Aase Emerence en 1924 et Edgard en 1928. Aux Pays-Bas, abonné au journal Clarté de Barbusse, il suit de loin en loin l’actualité politique et persévère dans ses lectures. Mais quand il revient en 1923, successivement à Wilrijk (commune, pr. et arr. Anvers) puis Edegem (pr. et arr. Anvers), il se consacre totalement à son négoce, devenant un homme d’affaires très confortablement nanti, quoique votant toujours communiste.

C’est en 1932 que s’opère le réveil politique, après avoir entendu à Hambourg le leader communiste allemand, Ernst Thaelmann, et s’être établi à Anvers. C’est paradoxalement par la rencontre avec le futur député technocrate, Leonard Frenssen, qu’il trouve le chemin du Parti communiste de Belgique (PCB) en avril 1932. En cette période fort agitée, le PCB affirme sa présence dans les conflits sociaux et émerge politiquement. En Flandre tout particulièrement, ce parti dispose de très peu de cadres. Aussi Edgar Lalmand, doté d’une culture marxiste et de qualités intellectuelles manifestes, mais aussi de capacités d’organisation conférées par ses affaires, est-il aussitôt intégré à l’appareil : dès 1932, il est chargé de l’administration de l’hebdomadaire flamand du parti, De Rode Vaan. Il poursuit cependant ses activités commerciales et se dissimule sous le pseudonyme de « Pieters » pour plusieurs années encore. Ce qui n’empêche pas une tentative d’expulsion de la Bourse menée sous la pression des fraternelles d’anciens combattants qui échoue grâce à l’intervention décidée de « collègues flamingants ».

En 1933, Edgar Lalmand entre au Comité fédéral d’Anvers, chargé également de l’organisation. Du fait de ses doubles fonctions, il parcourt et apprend à connaître l’ensemble du parti en Flandre. Sa compétence est officialisée quand en 1934, il devient secrétaire du Bureau flamand du parti qu’il sort de sa léthargie, confirmant ainsi une identité flamande appuyée. Cette étape marque également le passage du niveau local à l’échelon national. En avril 1935, à sa Conférence de Charleroi, le PCB opère le tournant radical qu’il qualifie d’abandon de la « ligne sectaire », vers la politique de Front populaire. Il procède concurremment à un changement complet de sa direction. Edgar Lalmand est élu au Comité central et confirmé dans l’équipe de direction de ce qui va devenir l’année suivante, au VIe Congrès d’octobre 1936, le Vlaamsche Kommunistische Partij (VKP - Parti communiste flamand) au sein du PCB. Ce Congrès marque également son entrée au Bureau politique, la direction politique du parti, où il siégera pendant dix-huit ans. Un aspect non négligeable de son activité à Anvers avait été également la liaison avec la Main-d’œuvre immigrée (MOI) du PCB, ce qui, dans la métropole, signifie avant tout la très importante immigration juive. Il y est fort apprécié.

Un tournant capital survient en juin 1937. Suite au décès du député, Jean Berlemont, qui assumait la direction politique de La Voix du Peuple, le quotidien du PC, Edgar Lalmand est désigné pour lui succéder. Il entre ainsi dans le cadre permanent du parti, abandonnant une situation financière florissante. Il s’installe à Molenbeek (Bruxelles) où la direction l’impose comme tête de liste aux communales d’octobre 1938. Il fera son entrée au conseil communal en compagnie de celui qu’il a évincé, car les communistes remportent cette fois deux sièges.

L’année 1939 apporte des mouvements erratiques dans sa trajectoire : Edgar Lalmand est successivement désigné à la tête de la Fédération bruxelloise puis en août 1939, quittant le quotidien, à la direction du parti flamand. Mais le déclenchement de la guerre et les poursuites entamées à l’encontre de la presse (interdiction en novembre) et des militants communistes empêchent ce dispositif d’être mis en place et c’est en qualité de directeur de la presse centrale du parti qu’il est arrêté en mars 1940 par les autorités belges. En mai 1940, Lalmand est toujours en prison et figure parmi les « suspects de 1940 » déportés au camp de Saint-Cyprien dans les Pyrénées Orientales.

Ainsi, à la veille de la guerre, Edgar Lalmand apparaît comme un responsable essentiellement flamand, à peine connu à Bruxelles et en Wallonie. Aux élections législatives de 1939, le PCB le place d’ailleurs en tête de liste à Louvain (pr. Brabant flamand, arr. Louvain). De même, il est tout aussi peu connu à Moscou où il n’a jamais été invité. Les avis émis à la Commission des cadres du Komintern soulignent cependant sa très bonne connaissance du mouvement flamand, sa culture, son énergie, ses capacités administratives et d’organisation. Mais en ces temps du soupçon, la césure des onze années passées hors parti soulève des interrogations. Ordre sera donné d’investiguer sérieusement sur cette tache blanche politique. C’est peut-être là que réside la raison des changements d’affectation ordonnés en 1939.

L’entrée dans le cadre permanent signifie aussi une modification d’ordre privé : à partir de 1938, Edgar Lalmand vit désormais avec Jeanne Mullier (1905-1994), une assistante sociale, que la Franc-Maçonnerie a conduite à la rencontre du Comité mondial des femmes pour la paix, suivie, en 1937, par l’adhésion au Parti communiste. Elle y accompagnera désormais la trajectoire de celui qui devient son mari en 1948.

En juillet 1940, Edgar Lalmand s’échappe de Saint-Cyprien en compagnie de deux autres communistes. Rentré à Bruxelles, il est chargé de la responsabilité des intellectuels communistes qui se réunissent discrètement par petits groupes et se consacrent à l’étude du marxisme. Il y fait alors une rencontre qui pèsera fortement sur son devenir intellectuel. Paul Libois, professeur de mathématiques à l’Université libre de Bruxelles (ULB), est alors la figure de proue de ces noyaux d’enseignants, chercheurs, ingénieurs, médecins et avocats qui gravitent au sein et autour du PCB. En novembre 1940, sous la responsabilité de Lalmand, Paul Libois et son beau-frère, l’avocat Jean Fonteyne, mettent en route un journal clandestin, Temps Nouveaux, qui mène le combat politique et idéologique contre l’Ordre nouveau, avec toutes les ambiguïtés de la politique communiste du moment.

Le 22 juin 1941 au matin, c’est précisément Paul Libois qui tire Edgar Lalmand du lit et lui permet de plonger aussitôt dans la clandestinité, échappant ainsi à l’opération Sonnewende, la rafle menée par la SIPO-SD dans les rangs communistes. La direction l’envoie à Liège (pr. et arr. Liège), où il est inconnu, comme instructeur pour le Sud-Est du pays. En avril 1942, il est rappelé à Bruxelles et chargé d’assurer la liaison du PCB avec le Front de l’Indépendance qui se construit. Mais le courant passe mal avec Fernand Demany, alors non communiste, qui en est la figure de proue, et Lalmand reprend le chemin de Liège à la fin de l’année. En mars 1943, des arrestations décapitent le VKP et Edgar Lalmand est porté à sa tête. Pour très peu de temps cependant car en juillet 1943, une gigantesque rafle ramène dans les filets de la SIPO-SD toute la direction nationale du PCB et des Partisans armés. Lalmand demeure le seul membre du Bureau politique en liberté ! Le délégué du Komintern, Andor Berei, lui aussi rescapé, va reconstruire une direction clandestine autour de Lalmand qui devient dès lors − la hiérarchie réelle étant respectée − « 02 », « Maréchal », « Martin » ou « Devries », membre principal du secrétariat national.

Cette réorganisation forcée va de pair avec une centralisation plus rigoureuse, des mesures de sécurité draconiennes qui induisent quelques conséquences durables : le contrôle plus sévère encore des cadres clandestins et des activités par un système de rapports écrits montant du bas au haut de l’échelle, mais aussi l’évaporation progressive du VKP, au sein d’une structure nationale, simplement « traduite » et non plus spécifique. Ces phénomènes structurels correspondent d’ailleurs parfaitement à l’infléchissement national belge de la politique du PCB, qui efface ses accents fédéralistes. La base théorique en est fournie par l’œuvre de Henri Pirenne que Paul Libois fait découvrir à Lalmand. Mais les transformations justifient également le mode hiérarchique quasi militarisé et, par nécessité, très bureaucratique, qui régit désormais le fonctionnement du parti. Accédant dans ces conditions à la responsabilité suprême d’un mouvement qui gonfle alors très fortement ses rangs, Edgar Lalmand va conserver ces traits qui marqueront tout son parcours ultérieur. Mais les contradictions de la personne s’expriment dans la correspondance interne de l’époque où il tonne contre les travers bureaucratiques, s’emporte contre les constructions abstraites et témoigne d’un humour certain. Ainsi, critiquant un document élaboré par une fédération, il écrit : « c’est une fort mauvaise conception de l’éducation que celle qui consiste à « raconter » le passé pour ne pas avoir à expliquer le présent. La méthode est fréquemment utilisée par ceux qui ont « avalé » beaucoup de théorie mais en ont digéré que fort peu. Ils démontrent à coups de citations et leur bibliothèque est leur argument décisif. Si on les laissait faire, ils feraient de nos copains des perroquets savants férus de citations, gonflés de « science » au point de ne plus pouvoir daigner s’occuper des pénibles contingences de la vie quotidienne ».

Pendant quatorze mois de travail intense, Edgar Lalmand va ainsi assumer, avec Andor Berei, la part essentielle de la direction du PCB clandestin, veillant à tout : depuis la rédaction du Drapeau Rouge et de la Roode Vaan clandestins, l’orientation des Partisans armés, l’organisation interne et les rapports avec le gouvernement de Londres ainsi que la tutelle du Front de l’Indépendance, confiée à celui qui devient durablement son plus proche collaborateur, l’avocat liégeois Jean Terfve. Sa courrière principale est sa compagne, Jeanne Mullier. Il dispose d’un réseau serré de domiciles clandestins et se fait grimer occasionnellement par le comédien Fernand Piette. À l’exception du Commandant des Partisans, le noyau de direction atteint la Libération sans plus de casse et constitue la direction opérationnelle du retour à la légalité.

C’est dans un contexte totalement inédit, dans l’enthousiasme et la ferveur que dans un Cirque Royal comble, le 14 septembre 1944, les communistes bruxellois, à 80% néophytes, découvrent la stature de celui qui va incarner pendant dix ans leur parti. À ses côtés, seuls Albert Marteaux et la députée liégeoise, Alice Adère-Degeer*, avaient acquis quelque notoriété avant le conflit. Edgar Lalmand s’impose aussitôt comme le dirigeant incontesté, fort de quatre années de clandestinité. C’est lui qui présente le bilan de « L’action du Parti communiste dans la lutte pour la libération nationale » au Comité central d’octobre 1944, exaltant le combat patriotique et les sacrifices consentis, assumant désormais son statut de parti de gouvernement et œuvrant à ce qui va prendre le nom de « rénovation du pays ».

L’itinéraire de Edgar Lalmand se confond désormais totalement avec celle de son parti, à la différence qu’il s’agit pour la première fois d’un parti de masse qui vogue vers les 80.000 membres (on affichera 100.000, la réalité de 1945 étant 87.000). Ce parti manque cruellement de cadres, ses adhérents n’ont qu’une vague idée de son programme et de la nature effective d’un parti communiste. Mais au sommet, les inconnues sont aussi grandes : comment gérer un grand parti ? Comment et pourquoi participer à un gouvernement ? De septembre 1944 à mars 1947, l’objectif de Lalmand, en étroite osmose avec son mentor, Andor Berei, qui demeure en Belgique jusqu’en septembre 1946, sera de constituer l’ « Entente démocratique », en clair une alliance de gauche, essentiellement avec les socialistes, pour gouverner, en excluant du pouvoir la droite alors incarnée par le Parti social-chrétien (PSC). La Question royale favorise un moment cette perspective, mais elle se dissipera très rapidement. Avec la guerre qui se poursuit encore quelques mois et alors qu’il revendique incarner la résistance, le jeu est délicat, ce qui explique les péripéties de la participation au cabinet d’union nationale du catholique Hubert Pierlot, la rupture aventureuse de novembre 1944, sans le Parti socialiste belge (PSB), et la rentrée au gouvernement sous la férule d’Achille Van Acker en février 1945.

Pour bien marquer la volonté du parti d’assumer à toute force une part marquante dans la direction du pays, désireux de consolider une légitimité conférée par son rôle dans la clandestinité mais qu’aucune sanction officielle ne consacre encore, le secrétaire national du PCB monte lui-même dans le char gouvernemental. Les exigences initiales du parti sont élevées : une vice-présidence pour Lalmand, l’instruction publique pour Terfve. Edgar Lalmand reçoit finalement le Ravitaillement, un poste extrêmement exposé, peu « rentable » électoralement, et que les circonstances particulièrement défavorables de la sortie de guerre rendent très périlleux. Sans expérience parlementaire, avec un parti démuni de toute culture ministérielle, sans techniciens, il va exercer pendant près de vingt-six mois un « métier » totalement nouveau pour lui. Les archives révèlent que, pendant toute cette période, bien que Berei « tienne » le parti, principalement au niveau de ses cadres, Lalmand ne cessera à aucun moment d’exercer la direction politique effective. L’homme se révèle en effet un bourreau de travail, donnant à ses deux fonctions la totalité de ses instants et de ses forces.

Une vision d’ensemble sur la politique menée par le ministre du Ravitaillement, Edgar Lalmand, à travers les gouvernements successifs d’Achille Van Acker (I, II et III) et de Camille Huysmans, permet de dégager quelques lignes de force.
Face à une crise alimentaire qui persiste en Europe jusqu’au début des années 1950, les gouvernements belges qui se succèdent à partir de la Libération s’assignent pourtant comme objectif prioritaire l’amélioration du niveau de vie d’une population sous-alimentée par quatre années d’occupation. Dans le cadre de la « Bataille du Ravitaillement », le Parti communiste va jouer un rôle fondamental en assurant la direction du ministère du Ravitaillement pendant la plus grande partie de l’existence de ce département pléthorique. La tâche est à la fois stratégique et ingrate, dans un contexte de pénurie mondiale gérée dans un premier temps par le Haut commandement allié, puis par des instances internationales gravitant autour de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Dès sa prise de fonction, le ministre communiste s’applique à atteindre avec loyauté l’objectif gouvernemental d’une libération progressive des transactions et des prix conduisant à la restauration complète de l’économie capitaliste. Lalmand a la haute main sur les importations massives en dollar, la distribution des cartes et timbres de rationnement, la distribution des denrées et la mobilisation du secteur alimentaire. Il tente de s’attirer la sympathie des petits exploitants agricoles et du commerce de détail en les intégrant au sein de coopératives de production et d’achat. L’objectif est de supplanter la multitude des intermédiaires qui accaparent l’essentiel des bénéfices. La fixation de prix de vente officiels inférieurs aux prix de revient est de plus compensée par une politique de larges subsides à la production. Cette politique alimentaire vaut au ministre du Ravitaillement l’hostilité du monde paysan et des classes moyennes ainsi que celle de leurs représentants issus du pilier catholique.

Le processus de décision politique modéré, initié par Edgar Lalmand, au sein du ministère, implique tant son cabinet composé partiellement de militants que les hauts fonctionnaires non communistes du département issus pour la plupart du sérail administratif d’avant-guerre. La « Bataille du Ravitaillement » va conduire la société belge à maintenir ou à renouveler les stratégies défensives illégales de l’Occupation. Jusqu’en 1947 grosso modo, l’économie légale va se faire bousculer par l’économie réelle, régie par un marché noir florissant. Tout au long de la période, Lalmand défend l’idée que contenir les prix est plus important qu’augmenter les salaires. L’inspection du ravitaillement en charge, au sein du département, de la répression des infractions aux réglementations diverses est peuplée de nombreux anciens résistants, sympathisant ou adhérant au PC, engagés en tant qu’agents temporaires. Mais il ne semble pas que le département du Ravitaillement ait été une « pétaudière communiste », comme le décrivent ses adversaires.

L’implication du PCB dans la victorieuse « Bataille du Ravitaillement » de 1945 à 1947 n’assure pas à Edgar Lalmand la reconnaissance du ventre de la société belge. Celle-ci ne retient du combat que les lourdeurs administratives, les dysfonctionnements ou encore le zèle répressif des contrôleurs, autant de reproches qui renvoient aux travers de l’organisation corporatiste du ravitaillement, honnie de l’Occupation, à savoir, la Corporation nationale de l’agriculture et de l’alimentation (CNAA).

Peu liant, d’un abord méfiant (et pour cause !), incapable de mondanité et peu charismatique, le ministre Lalmand semble cependant avoir forcé l’estime de ses collègues par le sérieux et l’intensité de son travail, malgré les chausses trappes glissées par certains et les violentes campagnes menées dans la presse de droite contre sa politique. André De Staercke le croque ainsi : « chétif, malingre et intelligent ». Le Régent fait son éloge. Alors qu’il est l’un des premiers à déclarer publiquement, dès décembre 1944, l’impossibilité pour Léopold III de remonter sur le trône, il fait partie de la délégation à Sankt-Wolfgang et est ensuite convoqué en tête-à-tête par la reine Élisabeth, mère du roi.

Le maintien des communistes au gouvernement est un objet constant de discussions au sein de la direction du parti. Jean Terfve, collègue ministériel, également membre du Secrétariat, pense que Edgar Lalmand n’a pas eu pleinement conscience de la précarité de leur présence. Au moment de la constitution du gouvernement Camille Huysmans en juillet 1946, la question se pose très sérieusement de retirer Lalmand « car le parti souffrait de son absence. » Partisan du retrait, Andor Berei qui se prépare à quitter la Belgique, craint le pire pour régir ce corps quelque peu surdimensionné, eu égard à la faiblesse de sa direction. La volonté de poursuivre les tâches entamées et la stature acquise au sein du gouvernement, soulignée par ses trois camarades-ministres, font en sorte de prolonger l’expérience une année encore. Edgar Lalmand quitte le gouvernement avec l’ensemble des ministres communistes en mars 1947, calant sur le prix de la tonne de charbon, persuadé que ce n’est que qu’un retrait tactique et momentané. Alors que la Guerre froide aidant, l’heure est venue partout d’exclure les communistes des gouvernements en Europe occidentale, Maurice Thorez lui aurait reproché ce départ volontaire.

Entretemps, la position de Edgar Lalmand s’est affermie. En février 1946, il est élu à Bruxelles (4.800 voix de préférence sur 55.000 suffrages) à la tête d’une imposante cohorte de vingt-trois députés communistes. Lui-même en avait espéré une trentaine. Le Congrès de juin 1946 installe officiellement, dans l’euphorie, l’équipe qui s’approprie le prestige de la guerre, le bond électoral de février, les « 100.000 membres », la participation gouvernementale. Il consacre la figure de proue de cet épanouissement : Edgar Lalmand est élu secrétaire général. Un poste de Président, tout honorifique, est créé pour le très populaire Julien Lahaut, rentré des camps. Mais les résultats électoraux, en deçà des espoirs communistes et qui révèlent la force maintenue des catholiques, font s’envoler l’espoir et l’objectif d’une majorité socialiste-communiste. Toute la stratégie ultérieure en découle, y compris les réticences socialistes à partir du second gouvernement Van Acker de mener une politique résolument de gauche. Lalmand maintient cependant publiquement le discours et les exigences radicales, en respectant toutefois, tant que dure la participation, une relative solidarité ministérielle. Son poids politique ne cesse de s’affirmer au sein du parti.

Une fois seul aux commandes, le tandem Lalmand-Terfve, déterminé par la clandestinité qui l’avait révélé, interpellé par la difficulté de créer avec ces milliers de membres sans aucune tradition communiste un parti discipliné, contraint à un isolement de plus en plus marqué par la guerre froide, imprime un tour de plus en plus autoritaire au fonctionnement du parti.

Peu enclin, semble-t-il, personnellement à cette théâtralisation, mais par mimétisme et volonté de paraître égal aux secrétaires généraux des autres partis, Edgar Lalmand entreprend de même la construction du culte de sa fonction, donc de sa personne. Il a tout particulièrement les yeux braqués sur son voisin immédiat, Maurice Thorez, le Parti communiste français (PCF) étant effectivement et officieusement le « grand frère » tutélaire du PCB dans la fratrie communiste européenne.

Sur cette base, s’installe également le dogme de l’infaillibilité politique de la direction. Au Congrès de 1948, le parti est retourné dans l’opposition. Il dispose toujours des positions conquises, les élections n’ayant lieu qu’en 1949, mais la vague est retombée. Il perd la moitié des membres gagnés à la Libération, il s’isole et est de plus en plus isolé : contexte et politique choisie se conjuguent. Edgar Lalmand tire, à boulets rouges, sur les faiblesses de l’organisation, les erreurs des cadres régionaux dont la valse s’intensifie, les complots et les infiltrations de l’ennemi, l’idéologie bourgeoise. La ligne « imperturbablement juste » du mouvement communiste international est appliquée sans nuances et les liens avec la réalité belge sont coupés un à un. Ainsi, en juin 1949, le PCB fait démissionner de son poste le communiste Théo Dejace*, l’un des secrétaires nationaux de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB), un des rares postes d’influence effective sur la classe ouvrière qu’il détient, déclenchant une crise qui ne s’achèvera qu’avec le départ du Parti de ses principaux leaders syndicaux. Edgar Lalmand prend une part très active dans ce combat, entendant soumettre les syndicalistes aux aléas de la politique internationale kominformienne. Par son implication personnelle dans ce dossier, Lalmand s’identifie à la politique autoritaire et dénuée de toute compréhension des réalités syndicales. Il en ignore les rapports de force internes. De la classe ouvrière, il ne possède ni les origines, ni les traditions, ni la culture politique.

Mais comme en réponse à l’exaspération des rapports internes et externes du parti, au climat obsidional et au déclin inexorable que le choc des élections de 1949 (perte de plus de la moitié des sièges) va rendre évident, la direction se raidit dans un fonctionnement de plus en plus autocratique. Rempart contre les doutes et les contestations, le secrétaire général revêt peu à peu l’habit du guide omniscient à l’autorité incontestable et s’ébauchent, pour la première fois en Belgique, des rituels de sacralisation. Cette évolution atteint son point culminant au Congrès de 1951, qui marque également le XXXe anniversaire du parti.

Déjà au Congrès de 1948, Maurice Thorez, salué par Edgar Lalmand comme « le Chef aimé et respecté du Grand Parti Communiste Français », le salue à son tour par un « vous êtes indéniablement un grand parti » qui ouvre la voie aux « applaudissements frénétiques », aux « ovations de la salle debout », dont les actes du Congrès parsèment le texte. L’apothéose est explicitement dédiée : « Les congressistes debout applaudissent à tout rompre leur secrétaire général, le chef incontesté d’un parti qui, sous sa direction, est devenu un grand parti » Le président, Julien Lahaut, n’a droit qu’à la mention : « le vieux lutteur ».

Ainsi le cérémonial classique des grand-messes communistes est mis en place et va se déployer trois ans plus tard. Le saut opéré est d’autant plus symptomatique que la contestation s’est désormais levée : deux chutes successives aux élections, des départs moins discrets, des mises en cause explicites de la direction, correspondent à l’exaspération de la politique sectaire du PCB et à l’anticommunisme débridé qui culmine avec l’assassinat de Julien Lahaut.

Au cours de ces années, Edgar Lalmand tente manifestement de coller au plus près au profil du dirigeant stalinien. Ainsi en va-t-il de sa déclaration sur l’accueil acclamé des troupes soviétiques au cas où « elles viendraient libérer la Belgique », plusieurs fois corrigée dans les publications successives ; ainsi en va-t-il lors de la célébration du septantième anniversaire de Staline, de sa revendication du glorieux titre de « stalinien ». Celui-ci paraît revendiqué à juste titre. Sa lecture des textes du maître est méthodique, détaillée, commentée : ses notes emplissent d’imposants carnets. Si tous les qualificatifs traditionnels émaillent ses évocations du grand homme, épinglons cependant celle-ci qui nous semble originale et, pour être sincère, refléter un véritable élan mystique « Un homme comme toi, Staline, ne devrait pas mourir, car que feront les travailleurs quand tu les auras quittés pour toujours ? ».

Le point culminant du culte de Lalmand sera ce XXXe anniversaire qui voit le portrait de « notre dirigeant aimé » aux côtés des grands disparus, Joseph Jacquemotte et Julien Lahaut, surmonter la tribune, et son profil figurer de même sur la médaille frappée à cette occasion.
Dès 1950 cependant, les défaites électorales successives amènent l’expression de critiques. Sont notamment mis en cause la politique syndicale et l’attachement inconditionnel à l’Union soviétique, farouchement défendu par toute la direction. Une nouvelle défaite, aux élections communales de 1952, déclenche la fronde. Elle se concrétisera lors d’un congrès bruxellois en 1953 mais éclatera après l‘électrochoc du scrutin législatif de 1954 qui ramène le PCB à 3,6% et quatre députés. Cette fois sont nommément mis en cause les membres du secrétariat du PC, Edgar Lalmand constituant la cible principale. Si la politique qualifiée de sectaire est particulièrement visée, celui qui l’incarne est décrié de partout. Un congrès est convoqué. Sa préparation conduit à une gigantesque explosion de griefs, cette fois officiellement autorisée. Tribunes de discussion, congrès régionaux sont quasi unanimes. Le changement de direction s’impose. Le secrétaire général ne paraît cependant pas tout à fait conscient de l’ampleur de la vague. Il se défend pied à pied, éditorialise : « Nous sommes sur la bonne voie ! ».

Le tournant politique et personnel se produira à Vilvorde en décembre 1954, au XIe Congrès. Le Secrétariat et le Bureau politique, instances exécutives du PCB, sont entièrement renouvelés, mais Edgar Lalmand, toujours député, demeure au Comité central. Dans les coulisses du Congrès, délégués italiens et français ont vainement tenté d’adoucir la chute. Mais curieusement, Moscou demeure indifférent. Deux ans avant le XXe Congrès, la lutte pour le pouvoir en URSS rend sans doute ces péripéties belges peu significatives. Une note établie en 1955 au Comité central soviétique fait remonter à 1950 des critiques qu’aurait transmises l’ambassade contre son autoritarisme. De même est mis en cause le fait qu’il aurait, comme ministre, « fait du parti un appendice de l’État bourgeois ! ». Si ces « notations » ne sont pas apocryphes, l’opposition paraît claire, entre l’amour réel qu’éprouve Lalmand envers l’URSS et son guide, et la méfiance jamais totalement éteinte envers un dirigeant forgé en dehors du moule classique du « kominternien ». Son premier voyage à Moscou date de 1950 et le couple Lalmand se désiste, par la suite, de vacances offertes à la mer Noire, rite consacré des dirigeants occidentaux. Mais une autre circonstance pourrait expliquer la méfiance du « Centre ». Il semble établi qu’au début des années 1950, dans leur recherche paranoïaque d’ « ennemis » infiltrés au sommet des PC, les services soviétiques aient voulu impliquer Jean Tervfe. À côté des grands procès dans les démocraties populaires, on connaît en effet ceux qui sont montés contre André Marty et Charles Tillon, hauts dirigeants du PCF, sans plus de consistance. Le dossier constitué contre le numéro deux du PCB et transmis à Lalmand est rejeté sans hésitation par celui-ci. Dans le contexte communiste de l’époque, c’est faire preuve de grand courage.

Après le Congrès de Vilvorde, Edgar Lalmand s’occupe d’études économiques, mais au moment de constituer les listes pour les élections législatives de 1958, les militants bruxellois écartent sa candidature en tête de liste au terme d’un pénible débat. Imposé cependant à cette place par la direction nationale, Lalmand n’est pas élu, le parti chutant à deux députés ! Dès lors, il retourne à Anvers où il remet sur pied un commerce d’import-export. La direction locale du PC ignore ses offres de service pour lui refuser finalement, en 1962, avec l’accord du Bureau Politique, sa carte de membre. Bientôt des troubles circulatoires conduisent à une amputation de la jambe. Il se retire définitivement à Bruxelles où il meurt à l’hôpital. Ses funérailles ont lieu dans l’intimité.

Si le Drapeau Rouge consacre à Edgar Lalmand, avec retard, une nécrologie élogieuse, La Libre Belgique affûte une dernière fois ses flèches pour vilipender son action ministérielle. Il sera mort en dehors du parti qui avait été toute sa vie, dans l’indifférence des militants qui l’avaient acclamé puis honni ! Son épouse, entrée au Comité central en 1948, conseillère provinciale du Brabant entre 1946 et 1952, détient sous le règne de son mari, la responsabilité nationale des femmes communistes et siège à l’exécutif de l’Union des Femmes, non sans susciter quelques ressentiments. Elle l’accompagne dans son exil intérieur. Sa fille Yvonne, militante clandestine, est arrêtée et déportée sous l’Occupation. Rescapée, elle abandonne peu de temps après l’activité politique et un mariage l’emmène vivre aux Pays-Bas. Sa fille Aase, épouse d’un professeur norvégien, vit près d’Oslo. Son fils Edgar, en revanche, demeure proche du PCB et est administrateur d’une société d’import-export, centrée sur les pays de l’Est.

Edgar Lalmand est détenteur de plusieurs décorations : la Croix de guerre 1914-1918, Grand Officier de l’Ordre de Léopold, Officier de la Légion d’honneur, Medal of freedom (USA).

L’image qui s’est constituée d’Edgar Lalmand abonde en caractéristiques sombres. Pur produit des combats sans concessions auxquels son parti est confronté, pendant et après guerre, il s’est donné totalement à ses fonctions, sacrifiant vie privée et famille comme il a fait une croix sur son aisance matérielle. De même, comme ministre affecté à des taches impopulaires mais indispensables, il n’a pas ménagé sa peine, tentant vainement d’innover pour faire participer la population à ses combats. Doué d’une intelligence certaine, curieux d’apprendre, il n’a eu pour satisfaire ces aspirations que l’univers culturel constitué par le communisme de guerre, guerre antinazie et guerre froide, constitutifs du stalinisme des années 1940 et 1950. Mais à travers la dureté effective de ses rapports personnels, percent, dans la mémoire collective, des gestes et attitudes qui, bien que paternalistes, adoucissent cette stature. Il est à la fois l’incarnation et la victime du stalinisme à l’occidentale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139932, notice LALMAND Edgar. [Belgique] par Luis Angel Bernardo y Garcia et José Gotovitch, version mise en ligne le 16 mars 2012, dernière modification le 10 octobre 2023.

Par Luis Angel Bernardo y Garcia et José Gotovitch

SOURCES : Archives d’État russes d’histoire politique et sociale (RGASPI), Fonds de l’Internationale communiste : 495-193-2 ; 495 193 63 − CArCoB, Commission de Contrôle politique, dossier Edgar Lalmand ; procès-verbaux du Comité central et du Bureau politique − Archives générales du Royaume (AGR), procès-verbaux des séances du Conseil des ministres, 1944-1948 − Interviews de Jeanne Mullier, épouse Lalmand, par José Gotovitch, 14 mars 1972 et 26 juin 1980 − Papiers personnels de Francis Drugman − Le Drapeau Rouge, 25 novembre 1965 − La Libre Belgique, 25 novembre 1965 − BLUME J., Drôle d’agenda, Bruxelles, Fondation Joseph Jacquemotte, 1985, 1987 − Le Parti Communiste de Belgique (1921-1944). Actes de la journée d’étude de Bruxelles, 28 avril 1979, Bruxelles, 1979 − Cahiers Marxistes (hors-série), 1980 − DE RIDDER W., « De communistische subjectiviteit onder de Koude Oorlog : de uitsluitingen uit de Kommunistische Partij van België (1944-1956) », Revue belge d’histoire contemporaine, 36, 2006, p. 157-195 − DE WINTER E., Un parti et sa mémoire. Le Parti communiste de Belgique. Du stalinisme à la déstalinisation, Mémoire de licence ULB, Bruxelles, 1980 − DELWIT P., DE WAELE J.-M., « Les intellectuels communistes et le stalinisme de 1947 à 1953, en France et en Belgique », Cahiers Marxistes, 1986, p. 36-51 − DEMANY F., Si c’était à refaire.., Bruxelles, 1951 − GOTOVITCH J., Du Rouge au Tricolore. Les communistes belges de 1939 à 1944, Bruxelles, rééd., CArCoB, 2018 − GOTOVITCH J., « Construction and deconstruction of a cult : Edgar Lalmand and the Communist Party of Belgium », Twentieth Century Communism, a journal of international history, 1, 2009, p. 129-152 − HEMMERIJCKX R., Van Verzet tot Koude Oorlog, 1940-1949 : machtsstrijd om het ABVV, Brussel-Gent, 2003 − NAIF N., Julien Lahaut, Jean Terfve, Edgar Lalmand : regards croisés sur l’histoire du Parti Communiste de Belgique (1923-1954), Travail de séminaire du département d’histoire, Facultés Saint-Louis, Bruxelles, 2000 (tapuscrit) − AIF N., L’eurocommunisme en Belgique. Crises et débats autour d’une voie belge au socialisme (1954-1982), Bruxelles, 2004 − SCHANDEVIJL E., « Een bijdrage tot de studie van het intellectuele veld in België : communistische intellectuelen tijdens de Koude Oorlog (1945-1956) », Revue belge d’histoire contemporaine, 77, 1999, p. 1003-1049 − VAN HOORICK B., In tegenstroom, Gent, Masereelfonds, 1982 − VOS R., De deelname van de KPB aan de regering, Onuitgegeven licentiaatsverhandeling VUB, Brussel, 1969 − DE STAERCKE A., « Tout cela a passé comme une ombre ». Mémoires sur la Régence et la Question royale, Bruxelles, Racine, 2003 − Notice réalisée par Véronique Scalais, section Journalisme de l’Université libre de Belgique, 1985 − Notice réalisée par Ali Fadil, Travail de séminaire du département d’histoire, Université libre de Bruxelles, 2005.

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