SAMOIL Jehevet [née CVIBELZAFT] alias COSTIN Edwige

Par Daniel Grason

Né le 12 août 1911 à Moscou (Russie, Union des Républiques Socialistes Soviétiques) ; remailleuse ; communiste ; militante de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI) ; résistante ; déportée.

Fille de Maurice et de Marie Crodati, Jehevet Cvibelzaft vécut en Palestine, elle se maria le 15 janvier 1936 à Tel-Aviv avec Zoltan Samoil, né à Cluj (Roumanie), ils vécurent en 1937 en Pologne. Zoltan parti combattre en Espagne républicaine.

Elle vint en France le 18 février 1938 en passant par le Jura Suisse à Vallorbe.
Le couple habita 209 rue Saint Maur, Xe arr., la préfecture de police estima le 4 avril 1940 que la présence de Jehevet Samoil n’était pas désirable. Son mari étant insoumis, les deux époux ne pouvaient se rendre en Roumanie. Elle obtint de pouvoir résider en France par voie de sursis renouvelable, travailla comme remailleuse.

Elle se fit recenser comme juive le 6 août 1940. Selon Jehevet son mari fut arrêté fin août 1942, incarcéré à la prison de la Santé en octobre 1942, il disparut. Selon la police à la fin de l’année 1942, au cours d’une bagarre à proximité du métro Ménilmontant Zoltan Samoil trouva la mort.

Militante de la MOI, elle demeura chez son ami Armand Avramesco* au 6 rue Saint-Gilles, à Paris IIIe arr. Elle le secondait dans la répartition et la distribution des tracts de l’organisation, sa rétribution était de mille francs par mois. Le 7 janvier 1944, deux inspecteurs de la BS 1 arrêtèrent Avramesco alors qu’il se présentait au domicile illégal de Joseph Litwak* 2 impasse Grimaud, Paris XIXe arr.

Les policiers se présentèrent le même jour rue Saint-Gilles, elle présenta une carte d’identité au nom d’Edwige Costin, possédait une fausse carte d’alimentation au nom Jeanne Belmant. Elle fut interrogée, puis emprisonnée à la Roquette, puis à Fresnes jusqu’au 21 juillet 1944. Ce jour-là, elle fut déportée sous le nom d’Edwige Samoil, dans un transport de cinquante-quatre femmes organisé par la Gestapo.

Le départ eut lieu de la gare de l’Est dans des wagons de voyageurs accrochés à un train de ligne, à destination de Neue Bremm (Allemagne). Les déportées y restèrent environ un mois, elle fut dirigée sur Ravensbrück, puis à Sachsenhausen. Ces déportées étaient très probablement classées « NN », Nacht und Nebel, condamnées à disparaître sans jugement. L’armée soviétique libéra le camp le 22 avril 1945.

Jehevet Samoil fut rapatriée le 19 mai 1945, elle demeurait 7 impasse du Rouet, XIVe arr. Elle exerça sa profession de remailleuse dans le IIe arr., puis dans le XXe arr. de Paris. Elle obtint une carte de résidente privilégiée le 16 février 1948 et une carte de travail à validité permanente pour toutes professions salariées, le 26 avril 1948. Le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France lui délivra le 27 février 1950 une attestation sur sa participation à la résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139954, notice SAMOIL Jehevet [née CVIBELZAFT] alias COSTIN Edwige par Daniel Grason, version mise en ligne le 18 mars 2012, dernière modification le 25 septembre 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. PC carton 16, 77W 729, 77W 730. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

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