LINDER Joseph

Par Jean-Marie Conraud, Gilles Morin

Né le 8 septembre 1915 à Basse-Yutz (Moselle), mort le 6 décembre 1995 à Metz (Moselle) ; électricien ; dirigeant jociste puis secrétaire de l’Union locale CGT de Metz ; secrétaire de la Fédération du PSU de Moselle.

Issu d’une famille d’origine alsacienne, Joseph Linder fut embauché, à l’âge de treize ans, comme apprenti électricien à l’usine sidérurgique UCPMI (Union des consommateurs de produits métallurgiques industriels) d’Hagondange (Moselle) où son père travaillait. Trois ans plus tard, il découvrait la JOC et adhèrait à la section d’Hagondange-cités. On lui confia rapidement des responsabilités, notamment la rédaction de l’édition mosellane de La jeunesse ouvrière, mais son activité fut interrompue par le service militaire de septembre 1936 à août 1938. Mobilisé un an après, il fut fait prisonnier puis libéré comme Alsacien-Lorrain après l’armistice. En 1943, il quitta clandestinement la Moselle pour ne pas être enrôlé dans l’armée allemande. Réfugié dans le Jura, il organisa, sous un faux nom, le passage de jeunes évadés. Il était toujours en liaison avec la JOC qui lui demanda de rejoindre l’équipe de permanents de la province de l’Est à Besançon.

Dès la Libération de Thionville, Joseph Linder rentra en Moselle. Il fit partie du Comité départemental de libération comme représentant des mouvements de jeunes catholiques. Marié le 25 mai 1945 à Émilie Engel dont il eut deux filles, il s’engagea avec elle au Mouvement populaire des familles (MPF). Il en devint l’animateur pour la vallée mosellane de la Fensch puis permanent pour le département de la Moselle. À ce titre, il anima de nombreuses activités jusqu’en 1948 : coopératives d’achat, service de travailleuses familiales, vacances populaires, etc.

Il tenta de se faire embaucher sans succès à l’usine de Thionville des Aciéries de Longwy et finit par trouver du travail à la Manufacture des tabacs et allumettes de Metz comme responsable de l’atelier du paquetage cubique, le plus important de l’époque. Il participa à la constitution du syndicat CGT des employés, cadres et agents de maîtrise de la manufacture et aux activités de l’Union locale CGT de Metz dont il fut un temps secrétaire. Il fut aussi membre du conseil de l’Union départementale (1960) et délégué du personnel (1966). Il militait également au Mouvement de la paix.

Lors de la scission du MPF, il suivit l’évolution du Mouvement de libération du peuple (MLP) vers l’UGS (Union de la gauche socialiste) et le PSU (Parti socialiste unifié). En 1960, il fut l’un des fondateurs et en 1962 le secrétaire de la section messine de ce parti dont il devint secrétaire fédéral jusqu’en 1969 au moins. Depuis 1967, il faisait partie du comité politique national du PSU.

En 1965, il avait été candidat aux élections municipales de Metz sur une liste « d’entente démocratique et populaire », conduite par Claude Brixhe, agrégé de l’Université et militant du PSU. Elle n’eut aucun élu. En 1971, Joseph Linder figurait en quatrième position sur la liste « d’Union des forces de gauche » qui n’eut pas plus de chance. Il s’était aussi présenté aux élections cantonales de 1967 et, comme candidat suppléant, aux législatives de la même année, toujours au titre du PSU.

Retraité depuis le 1er juillet 1976, Joseph Linder prit part à la création de l’Union fédérale des retraités CGT de la SEITA et assuma d’importantes responsabilités au Conseil national de l’Union confédérale des retraités.

Avec son épouse, il s’était engagé dans l’Action catholique ouvrière (ACO).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139974, notice LINDER Joseph par Jean-Marie Conraud, Gilles Morin, version mise en ligne le 20 mars 2012, dernière modification le 26 mars 2012.

Par Jean-Marie Conraud, Gilles Morin

SOURCES : Archives nationales 581/AP/9. — Arch. de l’Union départementale CGT. — Fichiers adhérents PSU. — Tribune socialiste, 21 mai 1960, 22 septembre 1962, 28 septembre 1967. — Ministère de l’Intérieur, Les élections législatives 1967, La Documentation française. — Renseignements fournis par la famille. — État civil.

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