MAITRET Georges, Philippe, Lucien

Fils d’un cheminot au dépôt de Dijon puis de Dôle (Jura), Georges Maitret eut un frère et une sœur. Après le Brevet élémentaire, il fut embauché en 1931 comme employé de bureau dans une fonderie de Dôle. Il adhéra aussitôt à la JOC, où il avait de nombreux amis, et au syndicat chrétien. Bénéficiant, comme fils de cheminot, de voyages gratuits, il se fit propagandiste de la JOC dans tout le département, lançant des sections, animant des assemblées générales, affiliant de nouveaux membres du samedi midi au dimanche soir. En 1934, il participa à son premier congrès national à Paris et en 1935 au rassemblement du dixième anniversaire de la JOC belge. La même année, il fit partie de la délégation internationale des jeunes chômeurs qui intervint au Bureau international du travail à Genève. Lui-même victime du chômage, il retrouva un emploi de comptable dans une épicerie en gros de Dôle.

En 1937, au cours d’une session régionale, Pierre Kempf le sollicita pour le remplacer comme permanent pour la région Bourgogne-Franche-Comté. Georges Maitret s’installa au secrétariat général à Paris car il fut chargé en même temps du mouvement préjociste. Une partie de son temps fut consacrée aux contacts avec les sections, à la rédaction du journal Mon avenir et aux entretiens avec les jeunes. Lors de l’occupation d’une partie de la France par les Allemands en 1940, il rejoignit le secrétariat de la zone sud à Lyon. La préjoc continuait et le bulletin Responsable Préjoc reparut à Paris tout d’abord, puis en zone sud, prenant de novembre 1942 à octobre 1943 le nom de Bulletin des Francs-pionniers.

Georges Maitret prit part en 1941 aux sessions d’études régionales d’Alger, Oran, Constantine et Rabat. En 1942, il fut chargé d’organiser à Limoges l’un des sept congrès du XVe anniversaire de la JOC française. Pendant cette période, il passa plusieurs fois clandestinement la zone de démarcation pour conserver les contacts avec les sections du Jura. Les 8 et 9 avril 1945, il participa au 21e Conseil national de la JOC à Paris. Devenu secrétaire général de l’Institut de culture ouvrière, il y présenta un rapport sur la mobilisation des jeunes travailleurs. Quelques jours après, le 24 avril, son mariage avec Anna Noirat, responsable JOCF en Suisse, fut célébré à la mairie puis à la basilique Notre-Dame de Dôle. Étant donné les circonstances, son épouse eut bien des difficultés à obtenir un visa et ses parents ne purent assister à la cérémonie.

Georges Maitret poursuivit ses fonctions à l’Institut de culture ouvrière avec Jean Quercy*. D’abord installés rue de Rocroy, ils publièrent les premiers numéros des Cahiers du Travail. Ils s’installèrent ensuite à Marly-le-Roi avec Gérard Espéret, Albert Bouche, Marius Chirat, etc.

Quand Georges Maitret quitta cet Institut, il fit partie du Mouvement républicain populaire (MRP) où il fut chargé des Équipes ouvrières jusqu’en 1948. Il gagna ensuite Annemasse pour s’occuper du logement social (CIL, HLM, Crédit immobilier, etc). Il construisit le premier foyer de jeunes travailleurs d’Annemasse dont il fut président pendant vingt ans. Il fut également administrateur de la Caisse d’allocations familiales de Haute-Savoie durant une vingtaine d’années au titre de la CFDT et dix ans vice-président de l’Office d’HLM de Haute-Savoie. Il prit sa retraite en 1981.