MASSET Léon, Augustin

Par Éric Belouet, André Caudron

Né le 29 avril 1920 et mort le 7 décembre 2007 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ; employé ; permanent de la JOC (1943-1944) ; secrétaire de l’Union locale CFTC de Boulogne.

Fils d’un employé de commerce qui portait le même prénom et de Louise née Darcheville, couturière, Léon Masset resta toujours fidèle à sa ville natale. Il entra tôt dans les rangs de la Jeunesse ouvrière chrétienne, en même temps que dans la vie active comme employé. La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) était alors en plein essor, malgré la guerre et l’Occupation, d’autant que le grand port de pêche du Pas-de-Calais était au cœur de la « zone interdite », tenue à l’écart, comme toute la côte, du reste de la région.

Léon Masset était depuis longtemps déjà le bras droit du président fédéral de Boulogne, Georges Sueur*, quand celui-ci, jusqu’alors responsable du secteur côtier depuis la fin juillet 1942, prit en charge la région minière de l’Artois et céda son ancien poste à son ami boulonnais. Celui-ci devint permanent en octobre 1943.

À cette époque, la fédération jociste de Boulogne s’était installée dans un local lui appartenant en propre, 12 rue des Prêtres. Son foyer, dans la Haute-Ville, venait notamment en aide aux jeunes requis par les occupants allemands de l’Organisation Todt pour développer les ouvrages fortifiés qui marquaient les débuts du fameux « Mur de l’Atlantique ». Réfractaires et sinistrés étaient assurés de trouver des secours – travaux de déblaiement, hébergement d’urgence, réserves alimentaires – auprès des groupes jocistes.

La JOC était alors structurée en « provinces ». Malgré les risques du déplacement, Léon Masset, comme ses collègues de la Province Nord-Pas-de-Calais, était appelé à se rendre deux fois par mois à Lille où se tenaient les réunions du conseil provincial avec Alfred Dehont, [Lucien Cayman-19072], Marcel Gest*, etc. En outre, dix à douze journées dites de « cadres » avaient lieu dans l’année pour rassembler les dirigeants de sections. Leur nombre variait de quarante à cent cinquante personnes selon les secteurs. Une rencontre de trois jours réunit même à Fruges (Pas-de-Calais), au printemps, cent quarante participants conviés par la fédération de Boulogne.

L’activité de Léon Masset et de ses amis comme Louis Sueur, Amédée Leuillette, Michel Duminy, les frères Gommez et d’autres, s’étendait aux relations avec les mouvements proches, ouverts aux adultes, en particulier la LOC (Ligue ouvrière chrétienne) qui se transformait en MPF (Mouvement populaire des familles). De plus, le dangereux terrain de la Résistance ne leur était pas étranger. Les jocistes boulonnais étaient entrés chez les « Jeunes chrétiens combattants », branche clandestine de l’ACJF (Association catholique de la jeunesse française), instaurée à la demande de Georges Bidault qui présidait alors le CNR (Conseil national de la résistance). Bien des jocistes distribuèrent des tracts patriotiques, transmirent des renseignements aux réseaux spécialisés, participèrent enfin aux combats de la Libération dans le cadre des FFI (Forces françaises de l’intérieur).
Comme d’autres animateurs des milieux démocrates chrétiens, Léon Masset s’intéressait également à l’avenir politique. Il fut, au sein d’un « comité départemental d’initiative », l’un des porte-parole, pour le Pas-de-Calais, d’un regroupement qui prit forme en juillet 1944 dans les deux départementaux septentrionaux sous le sigle de RIC (Rassemblement démocratique des résistants d’inspiration chrétienne). Celui-ci constitua la matrice régionale du futur MRP (Mouvement républicain populaire).

Léon Masset, quant à lui, prenait une autre orientation personnelle. En septembre 1944, il quittait ses fonctions à la JOC et devenait secrétaire de l’Union locale des syndicats CFTC de Boulogne, en cours de reconstitution et dans laquelle il allait désormais s’investir. Il se maria dans sa ville le 16 février 1945 avec Berthe Pruvost.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140030, notice MASSET Léon, Augustin par Éric Belouet, André Caudron, version mise en ligne le 26 mars 2012, dernière modification le 13 août 2012.

Par Éric Belouet, André Caudron

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Georges Sueur, « La grande époque de la JOC », 1939-1945 dans le Nord de la France et en Belgique, n° 7, Nord Éclair, Roubaix, s.d. (vers 1990) — Guy Bataille, Boulogne-sur-Mer 1939-1945, Westhoek-Éditions, Dunkerque, 1994. — Bruno Béthouart, Le MRP dans le Nord-Pas-de-Calais, 1944-1967, Éditions des Beffrois, Dunkerque, 1984 ; Un siècle de combat syndical. L’histoire de la CFTC-CFDT du Nord-Pas de Calais, 1893-1998, CFDT ARHOS, s.d.

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