SURGET Joseph, Étienne, Louis

Par Gérard Boëldieu

Né le 18 mars 1813 à Sainte-Jamme-sur-Sarthe (Sarthe), mort (date et lieu non retrouvés) ; instituteur dans la Sarthe ; révoqué par le préfet le 9 février 1850.

Fils d’un menuisier devenu cultivateur, Joseph Surget obtint en novembre 1833 un brevet de capacité du degré élémentaire pour l’enseignement primaire, alors qu’il était sous-maître dans une pension de la Ferté-Bernard (Sarthe). Un de ses frères, Auguste, migra à Paris après avoir échoué, en 1836, à l’âge de 21 ans, aux épreuves d’entrée à l’École normale d’instituteurs du Mans. L’autre frère, Louis, plus jeune, devint menuisier à Beaumont-sur-Sarthe.

De 1834 à 1840, Joseph Surget fut instituteur dans la petite commune (300 habitants en 1836) de Tassillé (canton de Loué) où il réunit, irrégulièrement, peu d’élèves. Pour gagner sa vie, il reprit son ancien métier de tailleur de pierres auquel il ajouta l’état de ménétrier : « Il jou(ait) du violon pour faire danser ».

En 1840, à sa demande, Surget devint instituteur de Crannes-en-Champagne, commune de 800 à 900 habitants, voisine de Tassillé. À son arrivée, il se fit remarquer en ne se mettant pas en relation avec le curé. Le 14 juin 1843, à Crannes, il épousa Anne Marie Plessis, de huit ans sa cadette, fille de cultivateurs. Une fille naquit le 23 mai 1844. Le 27 janvier 1850, moins de deux semaines après le vote de la loi Parieu qui plaçait pour six mois les instituteurs sous la surveillance du préfet, l’inspecteur des écoles Dalimier attirait l’attention de ce dernier sur Joseph Surget. Il signalait des négligences (fréquentation d’auberges) et des opinions politiques, depuis six mois, hostiles au parti de l’Ordre.

Dans sa séance du 7 février 1850, le comité supérieur pour l’instruction primaire du Mans révoqua Joseph Surget, mesure entérinée le 9 février par le préfet aux motifs de « négligences habituelles dans l’accomplissement de ses devoirs et propagande hostile au gouvernement (fréquente les démagogues) ». En même temps furent révoqués Jean François Cornu* et Pierre Queston*. Signalons que très surveillé était aussi le maire de Crannes, François Tessier, né le 15 octobre 1805, marchand de pierre de taille. Ancien adjoint, maire en 1843, démissionnaire l’année suivante parce que le conseil municipal « lui créait des difficultés », reconduit en 1846 puis en 1848, il fut révoqué le 5 décembre 1851, peu après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. En 1858 Tessier était toujours déclaré « suspect, dangereux, très influent ».

Surget quitta la Sarthe. À Tours (Indre-et-Loire), il devint employé des chemins de fer (chef de train du Chemin de fer d’Orléans). On le dit ensuite à Paris où l’on perd sa trace.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140085, notice SURGET Joseph, Étienne, Louis par Gérard Boëldieu, version mise en ligne le 29 mars 2012, dernière modification le 17 mai 2018.

Par Gérard Boëldieu

SOURCES : État civil de Sainte-Jamme-sur-Sarthe et de Crannes (consulté sur le site internet des Archives départementales de la Sarthe). — Arch. Dép. Sarthe : 1 T 42 (examens ; candidats à l’École normale du Mans) ; 1 T 92 (écoles du canton de Loué de 1830 à 1850) – 1 T 176, 1 T 614 (application de la loi Parieu) ; M 19/7 (municipalités et maires du canton de Loué 1815-1870). — Registres des hypothèques du Mans (données sur les diverses localités habitées par Joseph Surget). — Presse locale (L’Ordre du 24 février 1850, Le Bonhomme manceau du 27 février 1850).

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