MAHMUT André

Par Marc Giovaninetti

Né le 27 mars 1929 à Paris (XVIIIe arr.)  ; ajusteur ; militant communiste ; membre du bureau national de l’UJRF (1953-1956) ; membre du bureau puis du secrétariat de la fédération de Seine-et-Oise du PCF, puis de Seine-et-Oise-Nord, puis des Yvelines.

Le père d’André Mahmut était un immigré albanais, réfugié en France pour raisons politiques du fait de ses sympathies communistes. Il épousa une femme d’origine basque. André Mahmut naquit à Paris peu avant le début de la crise de 1929. Ses parents, tous les deux au chômage, survivant grâce à la soupe populaire de la Croix rouge, confièrent leur fils menacé de rachitisme à cette organisation caritative qui le plaça un temps à La Rochelle. Au moment du Front populaire, ils avaient retrouvé du travail, mais André, pour profiter du bon air, fut envoyé chez sa grand-mère maternelle, dans les Pyrénées, à Mauléon, où il vécut jusqu’en 1943. Il s’y imprégna d’éducation catholique, selon un mode qui restait encore hégémonique au Pays Basque. Revenu à Paris fin 1943 pour faire son apprentissage, il se forma au métier d’ajusteur, passa son CAP par un centre d’apprentissage, et sous l’influence paternelle et à force de lectures personnelles, il délaissa ses idées pieuses et s’engagea aux Jeunesses communistes, l’UJRF à partir de 1945. Il adhéra au PCF en 1947, pour ne plus quitter ce parti. Il y suivit une école fédérale en 1947.

André Mahmut fut embauché en 1946 comme ajusteur aux usines automobile Simca, d’où il fut licencié pour motif politique en 1949 lorsque son militantisme fut découvert. Il travailla encore quelques années à l’usine d’aviation SNCAN, sans responsabilités syndicales, mais animant toujours les Jeunesses communistes.

Promu au bureau national de l’organisation de jeunesse dirigée par Guy Ducoloné à son 4e congrès, en 1953, il se maintint à ce poste jusqu’à ce qu’elle reprenne le nom de Jeunesses communistes en 1956 sous la direction de Paul Laurent. Simultanément, au cours d’une conférence fédérale, il fut élu au comité fédéral du PCF de Seine-et-Oise, au bureau fédéral à partir de 1952, puis au secrétariat. Il se maintint à ce niveau de responsabilité comme permanent lorsque la fédération se scinda, en 1952, et suivit alors deux écoles centrales du parti, en 1955 et 1957. Établi à Sartrouville, il relevait de la fédération de Seine-et-Oise-Nord, puis des Yvelines avec le nouveau découpage départemental de 1966. Il fut membre du conseil municipal de cette commune sous le mandat d’Auguste Chrétienne.

En novembre 1955, il épousa une militante originaire du Lot-et-Garonne. Le couple eut deux enfants, nés en 1955 et 1958. Annie Mahmut occupa pendant plusieurs années un poste de secrétaire à la section de politique extérieure du PCF, sous les directions successives de Raymond Guyot et de Jean Kanapa. Le couple s’installa à Morsang-sur-Orge (Essonne) dans les années 1970, et André Mahmut y retrouva une place de conseiller municipal dans l’équipe de Geneviève Rodriguez, la sœur d’André Leroy, qui avait été secrétaire général de l’UJRF jusqu’en 1948, puis de la FNDIRP. Ayant acquis une maison dans le sud du Lot-et-Garonne en 1984, Annie et André Mahmut s’y installèrent définitivement au moment de la retraite, en 1993. À l’âge de quatre-vingt-trois ans, André Mahmut était toujours communiste dans son département d’adoption.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140127, notice MAHMUT André par Marc Giovaninetti, version mise en ligne le 1er avril 2012, dernière modification le 27 avril 2013.

Par Marc Giovaninetti

SOURCES : L’Avant-Garde, 3 juin 1953, 24 avril 1955. — Entretien avec l’intéressé, mars 2011, précisions écrites janvier 2012.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable