MADOUMIER Marcel

Par Gilles Morin

Né le 30 mars 1902 à Saint-Pierre-Cherignat (Creuse), mort le 24 mars 1949 à Limoges (Haute-Vienne) ; instituteur ; militant socialiste de la Haute-Vienne ; secrétaire de la fédération SFIO de la Haute-Vienne (1946-1949) ; adjoint au maire de Limoges (1947-1949) ; sénateur (1948-1949).

Fils d’une paysanne et d’un forgeron, artisan rural du Limousin, Marcel Madoumier, très tôt orphelin, fut élève-maître àl’École normale d’instituteurs de Limoges. Titulaire du brevet supérieur en 1920, il exerça comme instituteur stagiaire au Grand-Grammont (Peyrac-le-Château), puis, après son service militaire et l’obtention de son CAP, occupa divers postes dans la Creuse, en Haute-Vienne à Saint-Léonard-de-Noblat, à Rilhac-Lastours, puis à Pagéas. Militant syndicaliste du Syndicat national (CGT) puis du Syndicat national des instituteurs, il animait des activités sportives extrascolaires.

Adhérent au Parti socialiste SFIO depuis 1923 (ou 1924 selon les sources), il fut mobilisé en 1939 comme simple soldat, dans un bureau. Démobilisé en 1940 et nommé à Limoges, il y exerça les fonctions de secrétaire de l’inspection primaire de la ville. Il semble avoir été favorable à la Résistance, mais attentiste.

Le secrétaire fédéral SFIO de la Haute-Vienne, Jean Le Bail, étant critiqué après le recul du parti aux élections à l’Assemblée nationale en 1946, Marcel Madoumier le remplaça durant plus de deux ans. Le Bail conservait toutefois une grande influence, comme éditorialiste et restait secrétaire général de la fédération, poste spécialement crée pour lui.

Le 19 octobre 1947, Marcel Madoumier fut élu conseiller municipal de Limoges, sur la liste conduite par Léon Betoulle qui reprit la mairie aux communistes. Désigné comme deuxième adjoint au maire, il fut chargé de l’instruction publique.

Lors du congrès fédéral de 1948, Marcel Madoumier se présenta comme candidat à la candidature au Conseil de la République. Il mit en jeu son poste de secrétaire fédéral, déclarant : « depuis 25 ans je suis au parti, j’ai servi et je continuerai à servir ». Il fut désigné par les militants fédéraux et élu sénateur de la Haute-Vienne en 1948. Il siégea à la commission de l’Éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs et prit part à la discussion sur le projet de loi relatif à la fixation des maxima des dépenses publiques pour l’exercice 1949. Il rédigea un rapport sur la titularisation des instituteurs et institutrices intérimaires et suppléants.

Mais, ayant atteint l’apogée de sa carrière, il semble que Marcel Madoumier avait présumé de ses forces physiques. Secrétaire fédéral et parlementaire, il était appelé à de très nombreuses réunions et était en butte à l’hostilité des communistes qui, en pleine guerre froide, lancèrent une violente campagne contre lui lors des élections cantonales de mars 1949. Surmené, il dut s’aliter et décéda le 24 mars. Dans son éloge funèbre, prononcé le 31 mars 1949, le président Gaston Monnerville déclara qu’il était « mort en pleine lutte, victime d’un excès de travail, victime du labeur écrasant que lui imposaient sa conscience, son honnêteté scrupuleuse, son immense besoin de dévouement ».

Georges Lamousse lui succéda au Palais du Luxembourg et Jean Le Bail reprit ses fonctions de secrétaire fédéral.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140151, notice MADOUMIER Marcel par Gilles Morin, version mise en ligne le 3 avril 2012, dernière modification le 30 avril 2021.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/245, 248, 281. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1950. — Archives de l’OURS, dossiers Haute-Vienne. — Le Populaire, 27 septembre 1948. — Profession de foi au Conseil de la République en 1948.

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