LUCAS François

Par Christian Bougeard, François Prigent

Né le 23 juin 1891 à Plourac’h (Côtes-du-Nord), mort le 1er juillet 1981 à Carhaix (Finistère) ; commerçant ; maire radical (1925-1935) puis conseiller municipal SFIO de Plourac’h (1945) ; conseiller général SFIO de Callac (1945-1951) ; militant radical puis SFIO.

Son père, Yves Lucas était cultivateur et sa mère Marie Rivoal était ménagère. Commerçant, François Lucas était maire laïque de Plourac’h entre 1925 et 1945. Il fut nommé conseil municipal de Plourac’h à la Libération. Militant SFIO, il était délégué de sa commune au congrès des CLL à Saint-Brieuc le 8 février 1945.

Au printemps 1945, il devint conseiller municipal au sein d’une majorité SFIO à Plourac’h, conduite par Francis Guéguen*, maire socialiste entre 1945 et 1971. La section de Callac s’était singularisée à l’été 1945 par un important flux de nouvelles adhésions.

Le 23 septembre 1945, il était le candidat unique de la SFIO et du PCF dans le canton de Callac, région de résistance active et de maquis FTP. Cela déclencha une vive polémique au sein de la SFIO (plusieurs échanges de courriers entre Daniel Mayer et Yves Lavoquer*/Yves Rallon*), face à cette configuration d’entente entre les deux partis de la classe ouvrière. À 54 ans, François Lucas fut élu dès le 1er tour avec 55.6 % des suffrages exprimés, face à François Caignard, adjoint radical-socialiste de Callac. Dans cette commune, le maire radical d’avant-guerre, Louis Toupin, fort contesté, avait été réélu en 1945 après un intermède Trémeur Burlot (1886-1963), instituteur SFIO passé au PCF. La victoire de François Lucas faisait basculer à gauche le canton tenu par la dynastie De Kerouartz (1886-1925 puis 1935-1940).

François Lucas s’affirma comme l’une des principales personnalités de la fédération SFIO en plein essor. Le 21 octobre 1945, il avait été pressenti pour figurer en 4e position sur la liste conduite par Yves Henry*, membre du CDL, qui fut élu le seul élu socialiste à la première Assemblée constituante. Finalement, ce fut Auguste Poulériguen*, maire de Rostrenen, qui était candidat à sa place.

Le rapport du préfet Henri Avril*, ancien député radical rallié à la SFIO à la Libération, soulignait que « cet ancien militant radical, passé à la SFIO, avait été discrètement soutenu par certains éléments conservateurs aux dernières élections cantonales » dans le but d’empêcher l’élection d’un conseiller général communiste.

En revanche, il ne faut pas confondre François Lucas avec Louis Lucas* (commerçant de Dinan, né en 1889), candidat aux sénatoriales en décembre 1946.

En octobre 1951, François Lucas ne se représenta pas aux élections cantonales, signe du délitement des réseaux SFIO dans une région marquée par un fort enracinement communiste. Ancien gendarme, Jean Auffret (RGR, radical-pléveniste), maire de Callac entre 1948 et 1965 fut élu (38 % des voix au 1er tour et 52.1 % des voix au 2e tour), battant le candidat communiste Minez (45.8 % des voix au 1er tour), profitant du retrait de l’ancien député MRP Constant Montjarret (16.1 % des voix au 1er tour) pour faire barrage au PCF.

Les communistes tenaient le canton de Callac avec Lucien Le Verge* (1958-1964), Marcel Le Goaët* (1964-1970) puis Félix Leyzour* (1970-2008), En mars 2008, Christian Coail* devint le second conseiller général socialiste après François Lucas.
Ancien combattant de 1914-1918, François Lucas avait été fait chevalier de la légion d’honneur. Il s’était marié à Plourac’h le 3 août 1926 avec Anne-Marie Le Roc’h.

Familialement, il était apparenté à Félix Lozach, maire de Plourac’h entre 1971 et 1989, ainsi qu’à Félix Leyzour*, conseiller général PCF de Callac entre 1970 et 2008.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140176, notice LUCAS François par Christian Bougeard, François Prigent, version mise en ligne le 4 avril 2012, dernière modification le 8 août 2012.

Par Christian Bougeard, François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 20 W 86. Elections cantonales de 1945. — Le Combat Social, septembre-octobre 1945 ; 6, 13 et 20 octobre 1951. — Le Petit Bleu des Côtes-du-Nord, décembre 1946 et octobre 1951.

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