Par Jacques Girault
Né le 30 août 1920 à Ferrière-la-Petite (Nord), mort le 22 août 2011 à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne) ; professeur ; militant syndicaliste du SNETP-CGT en Gironde et en Haute-Vienne ; conseiller général communiste, maire de Nieul.
Fils d’un marchand de bois, Jean Mahaut reçut une éducation catholique. Il entra à l’École normale d’instituteurs de Strasbourg (Bas-Rhin) et obtint le brevet supérieur. Il partit au service militaire en 1939 en Afrique du Nord dans un régiment du Train comme conducteur. Démobilisé en 1941, il travailla comme employé des PTT à Casablanca (Maroc). De retour en métropole en 1941, il devint ouvrier agricole puis employé à la SNCF à Ferrière-la-Petite puis à Saint-Quentin (Aisne) jusqu’en octobre 1943. Il commença à enseigner comme instituteur au Cateau (Nord) à la fin d’octobre 1943, affilié au groupe des FFI à Ferrière.
À la Libération, il réussit le concours d’entrée à l’École normale nationale d’apprentissage et fut nommé dans un établissement de Bègles (Gironde). Secrétaire départemental du Syndicat national de l’enseignement technique-CGT, il devint secrétaire régional du SNET-CGT de 1950 à 1956. Il adhéra au Parti communiste français à Bordeaux en 1950 et fut membre du bureau de sa cellule à Bègles de 1950 à 1956. Militant du Mouvement de la Paix, il appartenait aussi à l’association France-URSS.
Jean Mahaut, devenu « athée et philosophiquement matérialiste », se maria en décembre 1942 à Maubeuge (Nord) avec une institutrice devenue professeur. Le couple eut deux enfants qui furent baptisés, puis divorça. Il se remaria en mars 1949 à Bordeaux avec la fille d’une institutrice, Jacqueline Bonneau, qui devint institutrice plus tard. Le couple eut trois enfants qui ne reçurent pas de sacrements religieux. Son épouse adhéra au PCF en 1967. Ils divorcèrent en 1955 et se remarièrent en juin 1962 à Limoges.
Jean Mahaut obtint sa mutation pour Limoges (Haute-Vienne) en 1956 dans un centre d’apprentissage devenu collège d’enseignement technique comme professeur de français, histoire et géographie jusqu’à sa retraite en 1980. Toujours secrétaire du syndicat SNETP-CGT, il devint secrétaire de la section communiste de Nieul où il habitait. Il entra au comité de la fédération communiste de Haute-Vienne en 1959 et fut déchargé en 1969 en raison de ses responsabilités syndicales. Il continuait à militer dans le Mouvement de la Paix.
Candidat communiste au Conseil général dans une élection partielle en 1967 pour remplacer le conseiller sortant communiste décédé, Mahaut fut élu. Il retrouva son siège en 1970 (1 208 puis 1 458 voix), en 1976 (1 378 puis 1 738 voix), en 1982 (1 687 et 2 435 voix), en 1988, en 1994. Il présida la commission des affaires sociales. Cheville ouvrière du Plan gérontologique départemental, il fut à l’origine de la création de nombreuses maisons d’accueil pour personnes âgées. Il ne se représenta pas en 2001. En 1971, élu conseiller municipal, il devint maire de Nieul en 1977 et fut renouvelé jusqu’en 1992. Après l’aménagement de nouveaux locaux pour les services municipaux dans la gendarmerie désaffectée, il entreprit l’affectation du château, occupé jusqu’alors par la mairie, en centre culturel (expositions, arts scéniques).
Dans les années 1990, Mahaut adhéra à « Alternative Démocratie Socialisme ». Il participa à la création d’un syndicat mixte d’enlèvement des ordures ménagères. Son nom fut donné à l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Nieul en septembre 2007.
Ses obsèques furent civiles au crématorium de Landouge.
Par Jacques Girault
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé. — Presse locale.