CANTEL Raymond, Maurice

Par Daniel Grason

Né le 25 mai 1916 à L’Horme (Loire), mort le 1er janvier 1944 à Sachsenhausen (Allemagne) ; ingénieur à la SNCF ; militant communiste.

Fils d’Aldonce, tourneur sur métaux et de Jeanne, née Paradis, Raymond Cantel suivit avec succès des études supérieures. Il obtint le diplôme d’ingénieur des Arts et Métiers (médaille d’argent) et celui de l’École Supérieure d’Électricité. Appelé sous les drapeaux avec la classe de 1937, il fut démobilisé en juillet 1940. Il habitait chez ses parents à Brionne (Eure). Il entra à la SNCF (région ouest) le 13 mai 1941, l’entreprise l’affecta comme ingénieur à la gare Saint-Lazare au service des voies et bâtiments. Il était apprécié par sa hiérarchie comme « intelligent, sérieux, travailleur et discipliné », ses chefs le notaient ainsi : « Agent excellent, susceptible d’accéder à des fonctions plus importantes ».

Raymond Cantel adhéra à la Jeunesse communiste de France en 1936, mais n’eut aucune responsabilité. En février 1941, contacté par l’organisation communiste clandestine, il eut pour mission de recruter des sympathisants à Brionne avec pour objectif de reconstituer une cellule communiste. En mai 1941, il vint habiter 4 rue de Strasbourg à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine).

En août 1942, l’organisation clandestine décida d’initiatives lors de la sortie des ouvriers des usines Renault à Boulogne-Billancourt, SNCASO à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) et Citroën place Balard XVe arr. Prévenus des policiers en civil quadrillèrent les trois lieux où des militants devaient prendre la parole et distribuer des tracts, il y eut une vingtaine d’arrestations, et beaucoup d’autres dans les jours qui suivirent.

L’un d’eux Jean-Marie Guigo fut arrêté le 3 septembre 1942, il était porteur d’un papier où figurait un numéro de téléphone avec un numéro de poste intérieur. Le numéro était celui de la gare Saint-Lazare, un policier téléphona et demanda le numéro de poste, il se fit passer pour un militant communiste. Raymond Cantel était appréhendé à son domicile le lendemain par deux inspecteurs, l’un de la Brigade spéciale n° 1 et l’autre de la 1ère Brigade mobile, la perquisition ne donna aucun résultat.

Pendant plusieurs jours il fut interrogé dans les locaux de la préfecture de police. Raymond Cantel était le concepteur du « passe » permettant à certains militants d’entrer en contact avec d’autres qui étaient dans l’illégalité. Outre Jean-Marie Guigo, il était en contact avec Gaston Douis, né à Brionne. Le 9 septembre, Raymond Cantel était envoyé au Dépôt, le 18 les autorités allemandes le demandèrent, puis l’incarcérèrent au quartier allemand de la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne).

Son père Aldonce Cantel, écrivit le 16 septembre au préfet de police, il demandait « la possibilité de correspondre avec [son] enfant » et le lieu de sa détention afin de lui rendre visite « et si possible les motifs de l’arrestation ». Jeanne Cantel, sa mère demanda en novembre 1942 de connaître les motifs de l’arrestation et le lieu de détention.

Le 24 janvier 1943, il partait de Compiègne (Oise) dans le convoi à destination de Sachsenhausen Oranienburg (Allemagne), il fut affecté au Kommando de travail de l’usine du constructeur d’avions Ernst Heinkel. Raymond Cantel matricule 58105 y mourut le 1er janvier 1944. Son nom fut gravé sur le monument aux morts de Brionne (Eure).
Raymond Cantel a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140268, notice CANTEL Raymond, Maurice par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 avril 2012, dernière modification le 29 décembre 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. Carton 13 activités communistes pendant l’occupation, KB 50, 77W 418. – Bureau Résistance GR 16 P 104572. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site Internet GenWeb. – JO n° 263 du 13 novembre 1987. – État civil L’Horme.

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